Accueil Préparation du voyage Se rendre au Yémen Se déplacer au Yémen Infos pratiques


ITINERAIRE N° 12 :
DE  AL MUKALLA  TARIM

Le HADRAMAOUT

 

  HADRAMAOUT       TARIM
                          35
                            SAYUN
       SHIBAM    20
 

            Wadi Ain
                             JOL
                   308 
 
 

                                   MUKALLA

                                  Bir Ali
 

Renseignements pratiques sur l'itinéraire
Kilométrage (de Al Mukalla) : Al Aljaneih : 262 km - Shibam : 308 km - Sayun : 328 km - Tarim : 363 km 
Modes de déplacement : Taxis bande blanche (4h30 Al Mukalla - Sayun) - 
Autorisation obligatoire à retirer au Ministère du Tourisme à Sana'a.
Gare de taxis à Al Mukalla : excentré, près de l'hôtel Al Shaab.
Gare des taxis à Sayun : terminus des taxis en provenance de Al Mukalla à Sayun, près du souk. D'autres taxis conduisent à Tarim.
Aéroport : Sayun (seul aéroport du Hadramaout) - Vols réguliers mais parfois annulés - Sana’a/Sayun = 125$ AS, possibilité de réserver au bureau Yéménia en France. 
Etat des routes : route réasphaltée presque sur sa totalité
Situation : Sans problème mais accès  réglementé : au départ de Aden ou Al Mukalla, un militaire voyagera avec vous jusqu'à Shibam. Mais visite libre dans le wadi Hadramaout. 
Durée : 2 à 3 jours pour le trajet et les visites.
Conseils : Bivouac dans les wadis - Etapes à Sayun ou Tarim.
Intérêts : Wadi Hadramaout*** - Shibam*** -Tarim** et Wadi Dohan 

 



DE AL MUKALLA au WADI HADRAMAOUT :

Cette itinéraire part de l'Océan Indien, monte sur les plateaux désertiques orientaux avant de retrouver le Wadi Hadramaout par ses affluents (wadi Aïn et Dohan) . Si vous avez traversé le désert avant , vous ferez cette étape dans l'autre sens .
Dans ce milieu austère et désolé, la verdure des oasis et leur architecture unique (en particulier Shibam) nous font découvrir encore un autre visage du Yémen , loin du monde et loin du temps .

* Il existe trois pour se rendre dans le Wadi Hadramaout :
a) par la route (itinéraire décrit ci-dessous)
b) par avion (Sana’a/Sayun = 125$, cf encadré ci-dessus)
c) par le désert via Ma'reb
 
Km 0 : 
(Km 363)
AL MUKALLA : Décrit dans l'itinéraire n°11.
De Mukalla, la route du Hadramaout longe la côte sur quelques kilomètres.
Km 32 : 
(Km 331)
Bifurcation à droite vers l'aéroport, à gauche vers le Hadramaout.
Km 67 : 
(Km 296)
Début de la montée des falaises du Jol par une route vertigineuse, sur plus de 1000m de dénivelée. Point de vue** sur la plaine.
Le trajet devient alors monotone sur un plateau rocailleux pendant 130 km environ.
Km 167 : 
(Km 196) 
Petit resto très "typique" isolé au milieu de ce plateau austère et venté. Poulet boucané, viande de chèvre cuite au fond du four.
On mange par terre (pas de chaise, pas de table ). Seul resto entre Al Mukalla et le Hadramaout.
Km 203 : 
(Km 260) 
Début de la descente dans lewadi AÎN, affluent du wadi Hadramaout. Point de vue*** sur le wadi et sa palmeraie.
Petite maison de terre originale à l'entrée du wadi. Possibilité de bivouac dans la palmeraie derrière la maison.
* les possibilités de bivouacs sont nombreuses dans le wadis Aïn (plus difficile de camper dans le wadi Hadramaout).
Long d'une cinquantaine de kilomètres et cerné d'abruptes falaises, le wadi AÎN*** est un havre de calme et de verdure avec sa longue et belle palmeraie s'étirant tout le long de la vallée.
Km 223 : 
(Km 140)
Bourgat . Les alentours du village offrent des possibilités de bivouacs.
Km 243 : 
(Km 120)
Juste avant le village de Al Mashhad (en provenance de Al Mukalla), une piste sur la gauche (peu visible) conduit au bout de 16 kms au joli perché village de Al Hajjarin. La piste, très mauvaise ensuite, continue dans le wadi Dohan (cf itinéraire n°12bis)
Attention : bifurcation mal indiquée (panneau en arabe).
Km 258 : 
(Km 105)
Al Mukhased . Joli petit village .
Km 262 : 
(Km 101)
Al Aljaneih . Ce petit village sans intérêt marque la fin du wadi Aîn et le début du wadi Hadramaout. C'est aussi le point départ (ou d'arrivée) de la piste traversant le désert vers Ma'reb.
A Al Aljaneih, petit resto Al Mokheneg, excellente étape en arrivant de Al Mukalla ou après la traversée du désert. Plats et ambiance yéménites, viande de dromadaire.


LE  WADI  HADRAMAOUT***   (700m environ)
 
Long de 200 km environ et large de quelques km, le Wadi Hadramaout représente la principale particularité géologique et la seule partie habitée de l'est du Yémen. Ses principaux affluent sont : le wadi Aïn (route vers Al Mukalla remontant sur le plateau du Jol), le wadi Masila (prolongement du Hadramaout vers l’est jusqu'à l’Océan Indien), le wadi Dohan (cf itinéraire n°12bis),....
Isolé à l'est du pays, loin des centres commerciaux et des débouchés maritimes, le Wadi Hadramaout a prospéré seul, sans influence du Yémen des Hauts-Plateaux :

               Wadi Hadramaout
pas de qat, pas de jambia,... (mais depuis la réunification des deux Yémen, ceci tend à disparaître).
Un seul axe routier permet de remonter ce superbe canyon (jusqu'à Tarim) et de découvrir cet autre visage du Yémen, caché au milieu de plateaux désertiques comme pour se préserver du monde extérieur. Les villes principales sont Shibam, Sayun et Tarim.
Même si l'accès est long et fatigant, le wadi Hadramaout saura récompenser le courage du voyageur.
La vallée, fermée de falaises verticales, est une succession de splendides palmeraies (plus d’un million de palmiers) et oasis, de villages de terre et de pisé dans Shibam est le joyau. Aujourd’hui, la population du Wadi Hadramaout s’élève à 300.000 habitants.

Histoire :
Le Wadi Hadramaout est habité depuis la préhistoire. Les restes archéologiques sont nombreux dans la région. Le Hadramaout est même cité dans la Bible (Gen X 26-30) sous le nom de Hasarmawet, où il est précisé que les premiers occupants remontent aux prophète Hud, de la lignée de Noé. Hud est l’un des cinq prophète de l’Islam et son tombeau se trouve à Qabr Hud, à l’est de Tarim.
La première mention du Hadramaout en Arabie du sud a été retrouvée sur des incriptions datées de 700 avJC, où figuraient une liste des alliés de Karib'il Watar, fondateur de l'empeureur sabéen. Ceci confirme les liens étroits qui unissaient alors les royaumes caraniers de la région, Ma'in compris.
Le wadi fut la voie de passage de la route de l'encens et de la myrrhe, qui étaient alors cultivés dans la vallée et ses affluents. Le royaume du Hadramaout connut son hégémonie au Ier s. de notre ère et ne se limitait pas aux seules frontière naturelles du wadi. Il s'étendait alors de Shabwa à l'ouest, jusqu'à la province de Dhofar à l'est (actuel frontière d'Oman) et l'Océan Indien au sud. Son principal port et débouché maritime était Qana (l'actuel Bir Ali).
En 160-200, le royaume de Qataban sur son déclin est annexé par le royaume de Hadramaout.
Jusqu'au IIIe s., la capitale était Shabaw. Quand cette dernière fut vaincue par les Sabéens, Shibam devint la nouvelle capitale.
Vers 300 de notre ère, le Hadramaout est annexé à son tour par les Hymiarites, originaires des Hauts Plateaux et nouvelle puissance régionale, qui vont progressivement unir les anciens royaumes caravaniers aux régions des montagnes sous un même et unique pouvoir.
Au VIIe s., les arabes nomades Kinda s’installent à l’ouest du wadi (wadi Dohan). Très vite en révolte contre les autorité religieuse en place, ils rejoignent les rangs de la secte de Kharijites ibadites, aujourd’hui religion officielle du Sulatanat d’Oman.En 751, les Umayyades sont remplacés par les Abassides à Bagdad. Loin de la capitale du royaume, commence alors dans le Hadramaout une longue période de prospérité et d'active vie intelectuelle qui durera 3 siècles.
En 951, Ahmed ibn Isa al Muhajir, descendant du Prophète, vint s'installer avec 8O familles à Al Hajjarin. Il introduisit ainsi dans la région la doctrine sunnite shaféite, actuellement suivie par les yéménites du Hadramaout, du sud et de la Tihama. Son tombeau se trouve 5km à l'est de Sayun.
En 1488, la tribu Kathiride, originaire des environs de Sana’a, arrive dans la région et prend Sayun comme capitale. Les Kathirides devaient ainsi contrôler une bonne partie du Hadramaout (Sayun, Tarim et la côte de l’Océan Indien), opposés à une autre tribu, les Qa’itides, qui se réservaient la partie plus occidentale du wadi (Shibam). En 1888, les Anglais arbitreront les parties : le sultanat kathiride et le sultanat qa’itide deviendront deux protectorats britanniques.
En 1682, le Hadramaout, libéré de la suzeraineté ottomane puis de l'imam zaydites des Hauts Plateaux, retrouve une totale indépendance. Mais des dissenssions internes chez les Kathirides provoquent un éclatement politique et un déclin économique dans la région. Les conséquences sont fatales : au XVIIIe s. et au début du XIXe, des nombreux Hadramis quittèrent la région pour s’installer en Asie (Java, Sumatra,Inde, Malasie,...) où certains firent fortune dans le commerce et les affaires. A partir de 1840, ils réinvestirent une partie de leur argent dans leur région d’origine et firent construire de somptueux palais d’inspiration indienne (encore visible surtout à Tarim et dans le wadi Dohan).
Le Wadi fut longtemps fermé aux étrangers. En 1843, A. von Wrede, déguisé en pélérin, fait une rapide incursion dans la région. La plus ancienne carte du Hadramaout date de 1886 et aurait été dessinée par des immigrés hadramis installés dans les Indes néerlandaises. A partir de 1890, plusieurs explorateurs, principalemnt britanniques et allemands, se succèdent dans la région : Léo Hirsh (1893), Théodore Bent, Van der Meulen, Hermann veon Hismann, Frey Stark, ... Mais il faut attendre les 1938 pour que soit mise sur pied une première mission archéologique, menée par le britannique Gertrud Caton Thompson qui dégage un temple à Hurayda (wadi Dohan). Les expéditions scientifiques internationales seront nombreuses tout au long du XXe (françaises à Shabwa en 1974-87 ; russes à Bir Ali et Raybun depuis 1983 ; ...)
Le Hadramaout deviendra une province de la République Populaire du Yémen Socialiste à partir du 30-11-1967 et ce jusqu'à la réunification des deux Yémen en 1990.

Km 280 : Al Qatn : village en longueur, potiers à l'entrée.
(Km 83) Dans ce village, beaucoup d'artisans travaillent à la construction et à la restauration des maisons en pisé. Dans toutes les rues du village, les briques en terre (madar) sèchent au soleil (1 à 3 jours) et les hommes préparent la chaux (goss ou qadad).

Jusqu'à Shibam, se succèdent palmeraies, maisons de terre et champs cultivées où les femmes travaillent avec leurs hauts chapeaux de paille tressée caractéristiques (mais elles n'aiment pas du tout être photographiées !). La chaleur se loge dans la partie haute du chapeau, évitant la sudation au niveau de la tête.



Km 308 : SHIBAM***
(km 55)  
Comment s’y rendre : taxis de Al Mukalla et des autres villes du Hadramaout.
Temps de visite : une demi-journée
Intérêt : architecture en pisé (extraordinaire !)
Cernée d'un haut rempart de terre, Shibam (7000 hab.) apparaît telle une forteresse isolée au milieu de la vallée, avec ses maisons ocres et blanches. La vieille ville a gardé son aspect originel, aucune construction moderne n'est venue agrandir la cité. La ville s'est élevée en hauteur, car elle n'avait pas la possibilité de s'étendre dans la plaine, soumise à de rares et violentes crues du wadi. Une partie de la cité fut même détruite en 1532 par énorme inondation.
                               Shibam

Histoire :
Surnommée la "Manhattan du désert", Shibam est la plus ancienne ville du Hadramaout et l'une des plus extraordinaires et insolites du Yémen. Son origine remonte à l'époque des royaumes sud-arabiques. Elle fut la capitale du Hadramaout du III au XVe s, puis fut absorbé par le sultanat Qa’idite. De 1750 jusqu'à la fin du XIXe s., les Yafa de Shibam se déclarent indépendants. Puis, la ville sera placée sous Protectorat anglais.

Visite :
Shibam est classé Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco depuis une dizaine d’année. La ville, longue de 380m et large de 250m compte environ 430 maisons-tours construites selon la technique architecturale du pisé, amalgame de terre et de boue. L’origine de ces maisons-tours, parmi les premières constructions au monde de ce style, remonte au XVe s. mais les maisons encore debout aujourd’hui datent du XVIIIe s. Suite à leur détériorations et destructions successives par les crues du wadi, la plupart ont été reconstruites sur les modèles d'origines aux XIX et XXe s.

                                 Shibam
Hautes de 20 à 30m, elles possèdent de 5 à 7 étages (la plus haute maison de la ville s'élève à 30m, c’est la plus haute du Yémen !). Les murs mitoyens n'existent pas. Chaque étage est percé d'une double rangée de fenêtres (en bois sculpté ou peintes de couleurs vives). Les fondations sont en pierre et les murs en briques de terre crue(madar) moulées puis séchées au soleil.. L’épaisseur des murs varient suivant la hauteur, passant de 1m à la base de la maison pour ne faire que 30cm au sommet.
Le quartier du souk (sud) est le quartier populaire de Shibam tandis qu’au nord résident les privilégiés. Le mur d’enceinte ne possède qu’une seule porte à 2 entrées : une pour les hommes et les animaux, l’autre pour les femmes.

Montez sur la colline côté sud. Vue extraordinaire sur la ville et le wadi, surtout au coucher du soleil. Belle perspective aussi du fond du wadi, quelques centaines de mètres à l’ouest de la ville.



De SHIBAM à SAYUN  (20 km) :
 
Km 313 : 
(Km 50)
Hawta : marché aux fruits et boutiques. Superbe maison en pisé dans la palmeraie à la sortie du village, vers Sayun.
Entre Hawta et Sayun, nombreux ateliers de fabrication de la chaux.
Km 320-323 : (Km 40- 43)  2 remarquables Marabouts verts et blancs avant d'atteindre l'immense Palmeraie de Sayun, la plus grande du pays. Promenade recommandée.



Km 328 :SAYUN*
(Km 35)
 
Comment s’y rendre : Taxis de Al Mukalla - Avion de Sana’a 
Temps de visite : une demi-journée
Intérêt : Palais et vieille ville intéressante - souk - palmeraie. 
Gare des taxis : rue derrière le souk. A une extrémité, taxis vers Tarim, à l’autre extrémité, taxis vers Shibam et Al Mukalla.

Ville principale et capitale administrative du Hadramaout, avec environ 50.000 hab., Sayun possède un aéroport, assurant une liaison régulière avec Sana'a.

Histoire :
Sous le royaume du Hadramaout, Sayun était une étape caravanière. Mais la ville ne fut réellement édifiée qu’au XIe s. Elle possédait alors des remparts percés de trois portes, qui restèrent debout jusqu’en 1920. Aujourd’hui, il ne reste que des fragments et une seule porte de l’ancienne enceinte. Au XVe s. la ville fut conquise par les tribus du nord qui fondèrent la dynastie kathiride. Sayun devint alors capitale du Hadramaout en 1490. La dynastie kathiride régna sur la province jusqu'en 1967, date de la révolution socialiste.

Visite :
L'imposant Palais constitue le monument principal de la ville. Haut de 34m, le bâtiment se remarque par sa taille mais surtout par sa blancheur éblouissante. Il fut édifié en 1411 comme forteresse militaire, avant de rapidement devenir la résidence des sultans kathirides jusqu’en 1967. Sa dernière restauration date de 1873 (qui lui donne son allure actuelle). Il est construit de briques crues recouvertes de chaux blanche. Il possède plus de 100 pièces ventilées. Sa décoration intérieure date de 1936. Aujourd'hui transformé en musées archéologique et folklorique, il renferme des statues du site de Rayban, près de Al Hajjarin et des pièces archéologiques de Shabwa et Qana (Bir Ali), des costumes, bijoux, armes, ... La visite du musée est vivement recommandée, non pas pour les objets exposés, mais plus pour admirer les superbes fenêtres en bois de style yéménite, et jouir d'un beau panorama sur la ville et sa palmeraie.
La vieille ville est caractéristique du Hadramaout : maisons de briques de terre avec des armatures en bois. Entre la place du Palais et la vieille ville, on remarquera une superbe mosquée aux murs blancs et au toit vert, caractéristique des mosquées du Hadramaout (couleurs pastels sur en duit de chaux)
Dans son petit souk, se vendent graines et épices introuvables dans le reste du pays, et très appréciées des yéménites.
Ceux qui auront du temps iront flâner dans la palmeraie, à l’ouestde la ville, la plus grande du pays, réputée pour avoir plus d'un million de palmier.



DE SAYUN à TARIM (35 km) :
 
Km 333 : 
(Km 30)
Le mausolée d'Ahmad Ibn Isa Al Muhajir, à la sortie de Sayun, se reconnaît à sa blancheur éblouissante et à son grand escalier à flanc de colline. Ahmed Ibn Isa est considéré comme le premier homme à avoir converti les habitants de la région à la doctrine shafeîte. Son mausolée est aujourd'hui un lieu de pèlerinage.
Km 348 : 
(Km 15)
Superbe petit minaret.
Km 355 : 
(Km 8)
Point de vue superbe sur le wadi.



Km 363 :  TARIM**
(Km 0)  
Comment s’y rendre : terminus des taxis et de la route 
Temps de visite : une demi-journée 
Intérêt : Nombreux palais - architecture du Hadramaout
Gare des taxis : près du centre, au milieu des squares.
Histoire :
Tarim fut dès le XIe s. un haut lieu de l'enseignement religieux sunnite Safeîte, avec de très nombreuses mosquées (365 parait-il) et écoles coraniques. Des descendants du Prophète vinrent y vivre. Il semble plutôt que la ville compta une centaine de mosquée, ce qui constitue déjà un nombre non négligeable.
Au XVIIIe et début XIXe s., de nombreux hadramis émigrèrent dans les pays du Golfe, en Inde, et surtout à Java, Sumatra, Singapour, où certains firent fortune. A partir de 1840, ces émigrés réinvestirent leur richesse dans leur région d’origine, le Hadramaout. La plus célèbre de ses familles est certainement la famille Al Qaf. Dès la fin du XIXe s ; et surtout de 1900 à 1930, ils firent édifier près de 30 palais rien que dans la ville de Tarim, construisirent des mosquées, des écoles, des fontaines, et 200 km de route en galets pour faire circuler leurs véhicules apportés en pièces détachées et reconstruits sur place !
Tarim compte aujourd’hui 40.000 habitants.

Visite :
Parmi les bâtiment les plus remarquables, le minaret de la récente mosquée Al Mihdhar datée du XIXe s. mais restaurée en 1914, de forme carré, domine la ville du haut de ses 56 m (c’est le plus haut minaret de l’Arabie du Sud). Visite impossible.
Tarim compte aussi un grand nombre de palais, la plupart ayant été construits par la famille Al Qaf. Cette dernière fit fortune dans le commerce en Asie au cours du XIXe s, et ses descendants réinvestirent dans le Hadramaout à partir des années 30 : il firent ainsi construirent à Tarim 23 palais, installèrent la première ligne téléphonique, firent finir par pièces détachées la première automobile du wadi, ...
Tout près de la mosquée, le Palais Ishsha est l'un des plus grands. Omar Al Qaf, propriétaire autrefois de l'hôtel Europa à Singapour, le fit construire par des entrepreneurs du Hadramaout pour sa première femme. De style indien comme la plupart des palais de la ville, il possèdent plus de 150 pièces et de superbes fenêtres en bois ouvragé et en verre coloré. Depuis 1967, date du départ des anglais et début de la collectivisation, cette demeure n'est plus entretenue et tombe lamentablement en décrépitude.
Pour visiter le palais, demandez la clé chez Shabib, boutique à 1OOm du palais vers le wadi + 50 rials (refuser de payer 100rials).
Autre palais, le Al Qubba, aujourd'hui transformé en hôtel, construit en 1931 et restauré en 1975.
Près du souk, derrière la mosquée sur la petite place en plein centre, la Bibliothèque Al Afqah contient 14 000 ouvrages dont 3000 manuscrits ancien (le plus vieux a 800 ans ). Visite possible, mais parfois sans voir les livres !
Sur la route de l'hôtel Al Qoubba, deux cimetières shaféîtes se distinguent par la beauté de leurs stèles, absentes chez les shiites zaydites des montagnes.

De part son passé religieux, Tarim est considérée, tout comme Shibam, comme une ville sainte. Certains habitants de la région profitent de cette réputation pour revendiquer une certaine conception de l'Islam et se faire les gardiens des lieux, voire parfois avoir une attitude ostentatoire provocatrice. C'est pourquoi il vous sera difficile de visiter les cimetières ou de les observer même par la porte .

Environs de Tarim :
A 15 km à l'est de Tarim, le joli village de Aînat, avec son superbe cimetière et ses mausolées couronnés de dômes, est la région d'origine de la famille du Sultan de Bruneï (l'homme le plus riche du monde ). Dès le XIXe s., beaucoup d'habitants de la région émigrèrent vers l'Asie du sud-est , et firent fortune là-bas. Ils financèrent la construction de nombreuses mosquées et autres bâtiments dans le Hadramaout et le Wadi Dohan, et apportèrent une nouvelle influence architecturale vestimentaire d'origine asiatique.
 
 



 
Hebergement dans le Wadi Hadramaout :
SHIBAM :
Hébergement à Shibam :
Pas d'hôtel , mais le Resthouse de l'agence Universal (réservé bien sûr à ceux qui ont loué un 4X4 chez Universal).

SAYUN :
Hébergement à Sayun :
- HAWTA hôtel : très bel hôtel Universal, une merveille, réalisé dans un ancien palais hadrami, un des plus beaux hôtels de toute la Péninsule Arabique !
- SAMAH hôtel : un très bon 2*, avec piscine
- SALAM Hôtel : à l'est de la ville - Agréable, avec petite piscine - Chambres rustiques mais assez propres, avec douches et sdb - Resto correcte sans originalité - Plutôt bon marché.
- SAM CITY : à l'écart de la ville, au sud, au milieu des falaises du wadi - Bungalows propres et très bien entretenus, avec douche et climatisation - Piscine , mais malheureusement peu d'ombrage - Assez cher - On y parle anglais - Possibilité d'organiser des danses folkloriques avec un groupe du Hadramaout. Demander au patron.
- Al GASSER hôtel : en centre ville. Confort spartiate. 800 rials.
- Al WADI : Nouvel hôtel à côté du Palais, dans une haute tour en pisé (impossible de le rater !) - Que 8 chambres - Superbe accueil (on y parle anglais). Le patron propose un 4X4 pour Al Hajjarin (Wadi Dohan, 3h de route A/R) pour 32$ (à négocier).
- BMC Hôtel : très bien, hôtel d'une grande chaîne saoudienne, avec piscine
- RAYBAN Hôtel : Propre et central. Accueil sympa.

TARIM :
Hébergement à Tarim :
Al QOUBBA : à l'écart du centre, en arrivant à Tarim, tournez à gauche, passez devant les cimetières et continuez 1 km environ - Superbe hôtel style indien-rococo sous les palmiers. Construit en 1931 par la famille Al Qaf, puis restauré en 1975 - 2 Piscines - Resto avec très bonne cuisine - Chambres avec sanitaires propres mais plus ou moins sommaires suivant les chambres (demandez la n°17, avec terrasse et vue sur les palmiers ) -