ITINERAIRE N° 12 :
DE
AL MUKALLA A TARIM
Le HADRAMAOUT |
Renseignements pratiques
sur l'itinéraire
Kilométrage
(de Al Mukalla) : Al Aljaneih : 262 km - Shibam : 308 km - Sayun
: 328 km - Tarim : 363 km
Modes
de déplacement : Taxis bande blanche (4h30 Al Mukalla
- Sayun) -
Autorisation obligatoire à retirer au Ministère du Tourisme
à Sana'a.
Gare
de taxis à Al Mukalla : excentré, près
de l'hôtel Al Shaab.
Gare des taxis à Sayun : terminus des taxis en provenance
de Al Mukalla à Sayun, près du souk. D'autres taxis conduisent
à Tarim.
Aéroport
: Sayun (seul aéroport du Hadramaout) - Vols réguliers
mais parfois annulés - Sana’a/Sayun = 125$ AS, possibilité
de réserver au bureau Yéménia en France.
Etat
des routes : route réasphaltée presque sur sa
totalité
Situation
:
Sans problème mais accès réglementé
: au départ de Aden ou Al Mukalla, un militaire
voyagera avec vous jusqu'à Shibam. Mais visite libre dans
le wadi Hadramaout.
Durée
: 2 à 3 jours pour le trajet et les visites.
Conseils
:
Bivouac dans les wadis - Etapes à Sayun ou Tarim.
Intérêts
: Wadi Hadramaout*** - Shibam***
-Tarim** et Wadi Dohan |
DE AL MUKALLA
au WADI HADRAMAOUT :
Cette itinéraire part de l'Océan Indien, monte sur les
plateaux désertiques orientaux avant de retrouver le Wadi Hadramaout
par ses affluents (wadi Aïn et Dohan) . Si vous avez traversé
le désert avant , vous ferez cette étape dans l'autre sens
.
Dans ce milieu austère et désolé, la verdure des
oasis et leur architecture unique (en particulier Shibam) nous font découvrir
encore un autre visage du Yémen , loin du monde et loin du temps
.
* Il existe trois pour
se rendre dans le Wadi Hadramaout :
a) par la route (itinéraire décrit ci-dessous)
b) par avion (Sana’a/Sayun = 125$, cf encadré ci-dessus)
c) par le désert via Ma'reb
Km 0 :
(Km 363) |
AL MUKALLA : Décrit
dans l'itinéraire n°11.
De Mukalla, la route du Hadramaout longe la côte sur quelques
kilomètres. |
Km 32 :
(Km 331) |
Bifurcation à droite vers l'aéroport, à
gauche vers le Hadramaout. |
Km 67 :
(Km 296) |
Début de la montée des falaises du Jol par
une route vertigineuse, sur plus de 1000m de dénivelée.
Point
de vue** sur la plaine.
Le trajet devient alors monotone sur un plateau rocailleux pendant
130 km environ. |
Km 167 :
(Km 196) |
Petit resto très "typique" isolé au milieu
de ce plateau austère et venté. Poulet boucané, viande
de chèvre cuite au fond du four.
On mange par terre (pas de chaise, pas de table ). Seul resto entre
Al Mukalla et le Hadramaout. |
Km 203 :
(Km 260) |
Début de la descente dans lewadi
AÎN, affluent du wadi Hadramaout. Point de vue***
sur le wadi et sa palmeraie.
Petite maison de terre originale à l'entrée du wadi.
Possibilité de bivouac dans la palmeraie derrière la maison.
* les possibilités
de bivouacs sont nombreuses dans le wadis Aïn (plus difficile de camper
dans le wadi Hadramaout).
Long d'une cinquantaine de kilomètres et cerné d'abruptes
falaises, le wadi AÎN*** est un havre de calme et de verdure
avec sa longue et belle palmeraie s'étirant tout le long de la vallée. |
Km 223 :
(Km 140) |
Bourgat . Les alentours
du village offrent des possibilités de bivouacs. |
Km 243 :
(Km 120) |
Juste avant le village de Al Mashhad (en provenance de Al
Mukalla), une piste sur la gauche (peu visible) conduit au bout de 16 kms
au joli perché village de Al Hajjarin.
La piste, très mauvaise ensuite, continue dans le wadi
Dohan (cf itinéraire
n°12bis)
Attention
: bifurcation mal indiquée (panneau en arabe). |
Km 258 :
(Km 105) |
Al Mukhased . Joli petit
village . |
Km 262 :
(Km 101) |
Al Aljaneih . Ce petit
village sans intérêt marque la fin du wadi Aîn et le
début du wadi Hadramaout. C'est aussi le point départ (ou
d'arrivée) de la piste traversant le désert vers Ma'reb.
A Al Aljaneih,
petit resto Al Mokheneg, excellente étape en arrivant de
Al Mukalla ou après la traversée du désert. Plats
et ambiance yéménites, viande de dromadaire. |
LE
WADI HADRAMAOUT*** (700m
environ)
Long de 200 km environ et large de quelques km, le Wadi Hadramaout
représente la principale particularité géologique
et la seule partie habitée de l'est du Yémen. Ses principaux
affluent sont : le wadi Aïn (route vers Al Mukalla remontant sur le
plateau du Jol), le wadi Masila (prolongement du Hadramaout vers l’est
jusqu'à l’Océan Indien), le wadi Dohan (cf itinéraire
n°12bis),....
Isolé à l'est du pays, loin des centres commerciaux et
des débouchés maritimes, le Wadi Hadramaout a prospéré
seul, sans influence du Yémen des Hauts-Plateaux : |
Wadi Hadramaout |
pas de qat, pas de jambia,... (mais depuis la réunification des
deux Yémen, ceci tend à disparaître).
Un seul axe routier permet de remonter ce superbe canyon (jusqu'à
Tarim) et de découvrir cet autre visage du Yémen, caché
au milieu de plateaux désertiques comme pour se préserver
du monde extérieur. Les villes principales sont Shibam, Sayun et
Tarim.
Même si l'accès est long et fatigant, le wadi Hadramaout
saura récompenser le courage du voyageur.
La vallée, fermée de falaises verticales, est une succession
de splendides palmeraies (plus d’un million de palmiers) et oasis, de villages
de terre et de pisé dans Shibam est le joyau. Aujourd’hui, la population
du Wadi Hadramaout s’élève à 300.000 habitants.
Histoire :
Le Wadi Hadramaout est habité depuis la préhistoire.
Les restes archéologiques sont nombreux dans la région. Le
Hadramaout est même cité dans la Bible (Gen X 26-30) sous
le nom de Hasarmawet, où il est précisé que les premiers
occupants remontent aux prophète Hud, de la lignée de Noé.
Hud est l’un des cinq prophète de l’Islam et son tombeau se trouve
à Qabr Hud, à l’est de Tarim.
La première mention du Hadramaout en Arabie du sud a été
retrouvée sur des incriptions datées de 700 avJC, où
figuraient une liste des alliés de Karib'il Watar, fondateur de
l'empeureur sabéen. Ceci confirme les liens étroits qui unissaient
alors les royaumes caraniers de la région, Ma'in compris.
Le wadi fut la voie de passage de la route de l'encens et de la myrrhe,
qui étaient alors cultivés dans la vallée et ses affluents.
Le royaume du Hadramaout connut son hégémonie au Ier s. de
notre ère et ne se limitait pas aux seules frontière naturelles
du wadi. Il s'étendait alors de Shabwa à l'ouest, jusqu'à
la province de Dhofar à l'est (actuel frontière d'Oman) et
l'Océan Indien au sud. Son principal port et débouché
maritime était Qana (l'actuel Bir Ali).
En 160-200, le royaume de Qataban sur son déclin est annexé
par le royaume de Hadramaout.
Jusqu'au IIIe s., la capitale était Shabaw. Quand cette dernière
fut vaincue par les Sabéens, Shibam devint la nouvelle capitale.
Vers 300 de notre ère, le Hadramaout est annexé à
son tour par les Hymiarites, originaires des Hauts Plateaux et nouvelle
puissance régionale, qui vont progressivement unir les anciens royaumes
caravaniers aux régions des montagnes sous un même et unique
pouvoir.
Au VIIe s., les arabes nomades Kinda s’installent à l’ouest
du wadi (wadi Dohan). Très vite en révolte contre les autorité
religieuse en place, ils rejoignent les rangs de la secte de Kharijites
ibadites, aujourd’hui religion officielle du Sulatanat d’Oman.En 751, les
Umayyades sont remplacés par les Abassides à Bagdad. Loin
de la capitale du royaume, commence alors dans le Hadramaout une longue
période de prospérité et d'active vie intelectuelle
qui durera 3 siècles.
En 951, Ahmed ibn Isa al Muhajir, descendant du Prophète, vint
s'installer avec 8O familles à Al Hajjarin. Il introduisit ainsi
dans la région la doctrine sunnite shaféite, actuellement
suivie par les yéménites du Hadramaout, du sud et de la Tihama.
Son tombeau se trouve 5km à l'est de Sayun.
En 1488, la tribu Kathiride, originaire des environs de Sana’a, arrive
dans la région et prend Sayun comme capitale. Les Kathirides devaient
ainsi contrôler une bonne partie du Hadramaout (Sayun, Tarim et la
côte de l’Océan Indien), opposés à une autre
tribu, les Qa’itides, qui se réservaient la partie plus occidentale
du wadi (Shibam). En 1888, les Anglais arbitreront les parties : le sultanat
kathiride et le sultanat qa’itide deviendront deux protectorats britanniques.
En 1682, le Hadramaout, libéré de la suzeraineté
ottomane puis de l'imam zaydites des Hauts Plateaux, retrouve une totale
indépendance. Mais des dissenssions internes chez les Kathirides
provoquent un éclatement politique et un déclin économique
dans la région. Les conséquences sont fatales : au XVIIIe
s. et au début du XIXe, des nombreux Hadramis quittèrent
la région pour s’installer en Asie (Java, Sumatra,Inde, Malasie,...)
où certains firent fortune dans le commerce et les affaires. A partir
de 1840, ils réinvestirent une partie de leur argent dans leur région
d’origine et firent construire de somptueux palais d’inspiration indienne
(encore visible surtout à Tarim et dans le wadi Dohan).
Le Wadi fut longtemps fermé aux étrangers. En 1843, A.
von Wrede, déguisé en pélérin, fait une rapide
incursion dans la région. La plus ancienne carte du Hadramaout date
de 1886 et aurait été dessinée par des immigrés
hadramis installés dans les Indes néerlandaises. A partir
de 1890, plusieurs explorateurs, principalemnt britanniques et allemands,
se succèdent dans la région : Léo Hirsh (1893), Théodore
Bent, Van der Meulen, Hermann veon Hismann, Frey Stark, ... Mais il faut
attendre les 1938 pour que soit mise sur pied une première mission
archéologique, menée par le britannique Gertrud Caton Thompson
qui dégage un temple à Hurayda (wadi Dohan). Les expéditions
scientifiques internationales seront nombreuses tout au long du XXe (françaises
à Shabwa en 1974-87 ; russes à Bir Ali et Raybun depuis 1983
; ...)
Le Hadramaout deviendra une province de la République Populaire
du Yémen Socialiste à partir du 30-11-1967 et ce jusqu'à
la réunification des deux Yémen en 1990.
Km 280 : Al Qatn :
village
en longueur, potiers à l'entrée.
(Km 83) Dans ce village, beaucoup
d'artisans travaillent à la construction et à la restauration
des maisons en pisé. Dans toutes les rues du village, les briques
en terre (madar) sèchent au soleil (1 à 3 jours) et les hommes
préparent la chaux (goss ou qadad).
Jusqu'à Shibam, se succèdent palmeraies, maisons de terre
et champs cultivées où les femmes travaillent avec leurs
hauts chapeaux de paille tressée caractéristiques (mais elles
n'aiment pas du tout être photographiées !). La chaleur se
loge dans la partie haute du chapeau, évitant la sudation au niveau
de la tête.
Km 308 : SHIBAM***
(km 55)
Comment s’y
rendre : taxis de Al Mukalla et des autres villes du Hadramaout.
Temps de visite
:
une demi-journée
Intérêt
: architecture en pisé (extraordinaire !) |
Cernée d'un haut rempart de terre, Shibam (7000 hab.) apparaît
telle une forteresse isolée au milieu de la vallée, avec
ses maisons ocres et blanches. La vieille ville a gardé son aspect
originel, aucune construction moderne n'est venue agrandir la cité.
La ville s'est élevée en hauteur, car elle n'avait pas la
possibilité de s'étendre dans la plaine, soumise à
de rares et violentes crues du wadi. Une partie de la cité fut même
détruite en 1532 par énorme inondation. |
Shibam |
Histoire :
Surnommée la "Manhattan du désert", Shibam est la plus
ancienne ville du Hadramaout et l'une des plus extraordinaires et insolites
du Yémen. Son origine remonte à l'époque des royaumes
sud-arabiques. Elle fut la capitale du Hadramaout du III au XVe s, puis
fut absorbé par le sultanat Qa’idite. De 1750 jusqu'à la
fin du XIXe s., les Yafa de Shibam se déclarent indépendants.
Puis, la ville sera placée sous Protectorat anglais.
Visite :
Shibam est classé Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco
depuis une dizaine d’année. La ville, longue de 380m et large de
250m compte environ 430 maisons-tours construites selon la technique architecturale
du pisé, amalgame de terre et de boue. L’origine de ces maisons-tours,
parmi les premières constructions au monde de ce style, remonte
au XVe s. mais les maisons encore debout aujourd’hui datent du XVIIIe s.
Suite à leur détériorations et destructions successives
par les crues du wadi, la plupart ont été reconstruites sur
les modèles d'origines aux XIX et XXe s.
Shibam |
Hautes de 20 à 30m, elles possèdent de 5 à 7 étages
(la plus haute maison de la ville s'élève à 30m, c’est
la plus haute du Yémen !). Les murs mitoyens n'existent pas. Chaque
étage est percé d'une double rangée de fenêtres
(en bois sculpté ou peintes de couleurs vives). Les fondations sont
en pierre et les murs en briques de terre crue(madar) moulées puis
séchées au soleil.. L’épaisseur des murs varient suivant
la hauteur, passant de 1m à la base de la maison pour ne faire que
30cm au sommet. |
Le quartier du souk (sud) est le quartier populaire de Shibam tandis qu’au
nord résident les privilégiés. Le mur d’enceinte ne
possède qu’une seule porte à 2 entrées : une pour
les hommes et les animaux, l’autre pour les femmes.
Montez sur la
colline côté sud. Vue extraordinaire sur la ville et le wadi,
surtout au coucher du soleil. Belle perspective aussi du fond du wadi,
quelques centaines de mètres à l’ouest de la ville.
De SHIBAM à SAYUN (20 km) :
Km 313 :
(Km 50) |
Hawta : marché
aux fruits et boutiques. Superbe maison en pisé dans la palmeraie
à la sortie du village, vers Sayun.
Entre Hawta et Sayun, nombreux ateliers de fabrication de la chaux. |
Km 320-323 : (Km 40- 43) |
2 remarquables Marabouts verts et blancs avant d'atteindre
l'immense
Palmeraie de Sayun, la plus grande du pays. Promenade
recommandée. |
Km 328 :SAYUN*
(Km 35)
Comment s’y rendre : Taxis de Al Mukalla - Avion de Sana’a
Temps
de visite : une demi-journée
Intérêt
: Palais et vieille ville intéressante - souk - palmeraie.
Gare
des taxis : rue derrière le souk. A une extrémité,
taxis vers Tarim, à l’autre extrémité, taxis vers
Shibam et Al Mukalla. |
|
Ville principale et capitale administrative du Hadramaout, avec environ
50.000 hab., Sayun possède un aéroport, assurant une liaison
régulière avec Sana'a.
Histoire :
Sous le royaume du Hadramaout, Sayun était une étape
caravanière. Mais la ville ne fut réellement édifiée
qu’au XIe s. Elle possédait alors des remparts percés de
trois portes, qui restèrent debout jusqu’en 1920. Aujourd’hui, il
ne reste que des fragments et une seule porte de l’ancienne enceinte. Au
XVe s. la ville fut conquise par les tribus du nord qui fondèrent
la dynastie kathiride. Sayun devint alors capitale du Hadramaout en 1490.
La dynastie kathiride régna sur la province jusqu'en 1967, date
de la révolution socialiste.
Visite :
L'imposant Palais constitue le monument principal de la ville.
Haut de 34m, le bâtiment se remarque par sa taille mais surtout par
sa blancheur éblouissante. Il fut édifié en 1411 comme
forteresse militaire, avant de rapidement devenir la résidence des
sultans kathirides jusqu’en 1967. Sa dernière restauration date
de 1873 (qui lui donne son allure actuelle). Il est construit de briques
crues recouvertes de chaux blanche. Il possède plus de 100 pièces
ventilées. Sa décoration intérieure date de 1936.
Aujourd'hui transformé en musées archéologique et
folklorique, il renferme des statues du site de Rayban, près de
Al Hajjarin et des pièces archéologiques de Shabwa et Qana
(Bir Ali), des costumes, bijoux, armes, ... La visite du musée est
vivement recommandée, non pas pour les objets exposés, mais
plus pour admirer les superbes fenêtres en bois de style yéménite,
et jouir d'un beau panorama sur la ville et sa palmeraie.
La vieille ville est caractéristique du Hadramaout :
maisons de briques de terre avec des armatures en bois. Entre la place
du Palais et la vieille ville, on remarquera une superbe mosquée
aux murs blancs et au toit vert, caractéristique des mosquées
du Hadramaout (couleurs pastels sur en duit de chaux)
Dans son petit souk, se vendent graines et épices introuvables
dans le reste du pays, et très appréciées des yéménites.
Ceux qui auront du temps iront flâner dans la palmeraie,
à l’ouestde la ville, la plus grande du pays, réputée
pour avoir plus d'un million de palmier.
DE SAYUN à TARIM (35 km) :
Km 333 :
(Km 30) |
Le mausolée d'Ahmad Ibn Isa Al Muhajir, à
la sortie de Sayun, se reconnaît à sa blancheur éblouissante
et à son grand escalier à flanc de colline. Ahmed Ibn Isa
est considéré comme le premier homme à avoir converti
les habitants de la région à la doctrine shafeîte.
Son mausolée est aujourd'hui un lieu de pèlerinage. |
Km 348 :
(Km 15) |
Superbe petit minaret. |
Km 355 :
(Km 8) |
Point de vue superbe sur le wadi. |
Km 363 : TARIM**
(Km 0)
Comment s’y
rendre : terminus des taxis et de la route
Temps de visite
: une demi-journée
Intérêt
: Nombreux palais - architecture du Hadramaout
Gare des taxis
: près du centre, au milieu des squares. |
Histoire :
Tarim fut dès le XIe s. un haut lieu de l'enseignement religieux
sunnite Safeîte, avec de très nombreuses mosquées (365
parait-il) et écoles coraniques. Des descendants du Prophète
vinrent y vivre. Il semble plutôt que la ville compta une centaine
de mosquée, ce qui constitue déjà un nombre non négligeable.
Au XVIIIe et début XIXe s., de nombreux hadramis émigrèrent
dans les pays du Golfe, en Inde, et surtout à Java, Sumatra, Singapour,
où certains firent fortune. A partir de 1840, ces émigrés
réinvestirent leur richesse dans leur région d’origine, le
Hadramaout. La plus célèbre de ses familles est certainement
la famille Al Qaf. Dès la fin du XIXe s ; et surtout de 1900 à
1930, ils firent édifier près de 30 palais rien que dans
la ville de Tarim, construisirent des mosquées, des écoles,
des fontaines, et 200 km de route en galets pour faire circuler leurs véhicules
apportés en pièces détachées et reconstruits
sur place !
Tarim compte aujourd’hui 40.000 habitants.
Visite :
Parmi les bâtiment les plus remarquables, le minaret
de la récente mosquée Al Mihdhar datée du XIXe
s. mais restaurée en 1914, de forme carré, domine la ville
du haut de ses 56 m (c’est le plus haut minaret de l’Arabie du Sud). Visite
impossible.
Tarim compte aussi un grand nombre de palais, la plupart ayant été
construits par la famille Al Qaf. Cette dernière fit fortune
dans le commerce en Asie au cours du XIXe s, et ses descendants réinvestirent
dans le Hadramaout à partir des années 30 : il firent ainsi
construirent à Tarim 23 palais, installèrent la première
ligne téléphonique, firent finir par pièces détachées
la première automobile du wadi, ... |
|
|
Tout près de la mosquée, le Palais Ishsha est
l'un des plus grands. Omar Al Qaf, propriétaire autrefois de l'hôtel
Europa à Singapour, le fit construire par des entrepreneurs du Hadramaout
pour sa première femme. De style indien comme la plupart des palais
de la ville, il possèdent plus de 150 pièces et de superbes
fenêtres en bois ouvragé et en verre coloré. Depuis
1967, date du départ des anglais et début de la collectivisation,
cette demeure n'est plus entretenue et tombe lamentablement en décrépitude. |
Pour visiter le palais, demandez la clé chez Shabib, boutique à
1OOm du palais vers le wadi + 50 rials (refuser de payer 100rials).
Autre palais, le Al Qubba, aujourd'hui transformé en hôtel,
construit en 1931 et restauré en 1975.
Près du souk, derrière la mosquée sur la petite
place en plein centre, la Bibliothèque Al Afqah contient
14 000 ouvrages dont 3000 manuscrits ancien (le plus vieux a 800 ans ).
Visite possible, mais parfois sans voir les livres !
Sur la route de l'hôtel Al Qoubba, deux cimetières
shaféîtes se distinguent par la beauté de leurs
stèles, absentes chez les shiites zaydites des montagnes.
De part son
passé religieux, Tarim est considérée, tout comme
Shibam, comme une ville sainte. Certains habitants de la région
profitent de cette réputation pour revendiquer une certaine conception
de l'Islam et se faire les gardiens des lieux, voire parfois avoir une
attitude ostentatoire provocatrice. C'est pourquoi il vous sera difficile
de visiter les cimetières ou de les observer même par la porte
.
Environs de Tarim
:
A 15 km à l'est de Tarim, le joli village de Aînat,
avec son superbe cimetière et ses mausolées couronnés
de dômes, est la région d'origine de la famille du Sultan
de Bruneï (l'homme le plus riche du monde ). Dès le XIXe s.,
beaucoup d'habitants de la région émigrèrent vers
l'Asie du sud-est , et firent fortune là-bas. Ils financèrent
la construction de nombreuses mosquées et autres bâtiments
dans le Hadramaout et le Wadi Dohan, et apportèrent une nouvelle
influence architecturale vestimentaire d'origine asiatique.
Hebergement dans le Wadi Hadramaout :
SHIBAM :
Hébergement à Shibam :
Pas d'hôtel , mais le Resthouse de l'agence Universal (réservé
bien sûr à ceux qui ont loué un 4X4 chez Universal).
SAYUN :
Hébergement à Sayun :
- HAWTA hôtel : très bel hôtel Universal,
une merveille, réalisé dans un ancien palais hadrami, un
des plus beaux hôtels de toute la Péninsule Arabique !
- SAMAH hôtel : un très bon 2*, avec piscine
- SALAM Hôtel : à l'est de la ville - Agréable,
avec petite piscine - Chambres rustiques mais assez propres, avec douches
et sdb - Resto correcte sans originalité - Plutôt bon marché.
- SAM CITY : à l'écart de la ville, au sud, au
milieu des falaises du wadi - Bungalows propres et très bien entretenus,
avec douche et climatisation - Piscine , mais malheureusement peu d'ombrage
- Assez cher - On y parle anglais - Possibilité d'organiser des
danses folkloriques avec un groupe du Hadramaout. Demander au patron.
- Al GASSER hôtel : en centre ville. Confort spartiate.
800 rials.
- Al WADI : Nouvel hôtel à côté du
Palais, dans une haute tour en pisé (impossible de le rater !) -
Que 8 chambres - Superbe accueil (on y parle anglais). Le patron propose
un 4X4 pour Al Hajjarin (Wadi Dohan, 3h de route A/R) pour 32$ (à
négocier).
- BMC Hôtel : très bien, hôtel d'une grande
chaîne saoudienne, avec piscine
- RAYBAN Hôtel : Propre et central. Accueil sympa.
TARIM :
Hébergement à Tarim :
Al QOUBBA : à l'écart du centre, en arrivant à
Tarim, tournez à gauche, passez devant les cimetières et
continuez 1 km environ - Superbe hôtel style indien-rococo sous les
palmiers. Construit en 1931 par la famille Al Qaf, puis restauré
en 1975 - 2 Piscines - Resto avec très bonne cuisine - Chambres
avec sanitaires propres mais plus ou moins sommaires suivant les chambres
(demandez la n°17, avec terrasse et vue sur les palmiers ) -
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