Accueil Préparation du voyage Se rendre au Yémen Se déplacer au Yémen Infos pratiques


ITINERAIRE N° 6
de  SANA'A  à  MA'REB
 

                                                           vers le Jawf

                            Barraqish **

                                              30

                         Col de Fardah
                                       18      check-point 
                     37
                                                                   78
                         Col de Ghaylan

            35                                                                               Ruines
           check-point                                                  MA'REB *
SANA'A 
                                                                                       Barrages

 
Renseignements pratiques sur l'itinéraire :
Kilométrage (de Sana'a) : Barraquish : 120 km - Ma'reb : 168 km
Mode de déplacement : Taxi bande jaune - Bus (3h Sana’a - Ma’reb) - Autorisation obligatoire à retirer au Ministère du Tourisme à Sana'a.
Gare de taxis à Sana'a : au nord de Bab Sha'ub, rue de Saada (quartier Hassaba)
Gare de taxis à Ma'reb : sortie de la ville, sur la route de Sana'a
Etat des routes : Excellent.
Situation : problème sur ce trajet : Sana'a-Ma'reb seulement possible avec une agence locale, avec escorte policière obligatoire (500 rials/voiture). Mais possibilité d'utiliser les transports locaux dans le sens Hadramaout-Ma'reb-Sana'a, 
Accès à Barraquish interdit.
Herbergement : hôtels à Ma'reb
Durée : 1 jour (trajet et visites). A/R possible dans la journée
Conseil : Faire étape à Ma'reb 
Intérets : Ruines des royaumes de Saba et de Ma'in - Désert du Rub El Khali .
   Cet itinéraire franchit la barrière montagneuse orientale, avant d'atteindre la grande plaine du Jawf et les premiers sables du Rub El Khali, territoire sans frontière où naviguent les bédouins entre Arabie et Yémen. A la limite du désert, Ma'reb et ses ruines témoignent d'un passé glorieux. Même si les ruines déçoivent un peu au première abord, il convient de faire le voyage, par intérêt historique, ou simplement pour approcher l'un des plus grand désert de sable du monde.



Itinéraire : de SANA'A  à MA'REB (109 km)
 
Km 0 : 
(Km 168)
Ring road nord-est de Sana'a :
 La route de Ma'reb quitte les faubourgs est de Sana'a pour traverser les plantations de qat et de treilles de raisins. Cet endroit est l'un des principaux lieux de production de raisin sec du Yémen. Il alimente les souks de tout le pays (mais l'on n'y distille pas de vin!)
Km 13 :
(Km 155) 
Après un poste de contrôle, un marché permanent s'étale sur près de 2km : qat, luzerne, et ravitaillement divers pour le voyage.
Km 35 :
(Km 133)
Col d'Ibn Ghaylan (2270m). Superbes paysages volcaniques.
La route redescend sur un grand plateau aride et rocailleux, laissant place çà et là à des parcelles de qat, entre volcans et orgues basaltiques.
Km 67 :
(Km 101)
 Juste avant un contrôle de police, se trouvent sur la droite d'intéressantes plantations de qat, et des constructions en pisé.
Km 72 :
(Km 96)
Col de Al Fardah (1900 m) : la route redescend dans un profond wadi avant de rejoindre la plaine du Jawf. Belle vue sur la plaine.
Km 90 :
(Km 78)
A l'entrée de la plaine, au niveau d'un poste militaire, une bifurcation
vers Al Hazm permet d'aller visiter le site de Barraquish (30 km, bien asphalté)




BARRAQISH **  
S’y rendre : au km 90 en provenance de Sana’a, bifurcation à gauche, route excellente - 4X4 - Pas de taxi -accès actuellement interdit .
Temps de visite : 1 à 2 h de visite plus un détour de 1 h. 
Intérêt : ruines de l’antique cité du royaume de Ma’in, les plus grandes et les mieux conservées du Yémen
Au milieu de la grande plaine désolée du wadi Fardah, apparaissent à l'horizon les imposantes murailles de la cité fortifiée de Barraquish comme sorties miraculeusement du désert.

Histoire :
Barraquish fut fondée par les Minéens avant le Vème siècle avJC et s'appelait alors Yathil. Vers l'an 400, elle fut, pendant quelques dizaines d'années, la première capitale de ce petit royaume issu du démantèlement de Saba avant que Qarnaw (l'actuelle Ma'in) prennent définitivement la place de métropole. Alors rivaux des Sabéens, les Minéens virent leur apogée entre le IIIème s. av.JC et le Ier s.ap.JC.
  Leur richesse tenait aux taxes prélevaient sur les caravanes : Yathil était une étape caravanière importante et obligée sur la route de l'encens. Les Minéens était alors réputés jusque dans le bassin méditerranéen pour leur expérience en élevage et en organisation de caravanes, mais aussi pour leurs connaissances en astronomie : les rois mages seraient originaires de ce royaume. Le déclin de la ville coïncida avec celui du commerce de l'encens vers le premier siècle de notre ère.

Visite :
Le site de Barraquish est une immense plate-forme artificielle circulaire d’environ 280m de diamètre et cernée d’impressionnantes murailles. Ces dernières, presque intactes et hautes d'environ 14m, ont été élevées entre les IV et IIème siècle avJC, bien que le site est été habité antérieurement. Elles comprenaient une unique porte et 56 tours de gué qui reflétaient plus une volonté d'impressionner que de protéger. Leur parfait état actuel tient à leur réfection des XII et XVIIIème siècle de notre ère par les Zaydites, mais aussi au fait que Barraquish se trouve sur un territoire revendiqué par 3 tribus, ce qui épargna le site de la destruction.
Barraquish resta habitée jusqu'au XVIIIe siècle. Des Minéens aux Zaydites, se sont ainsi succédés, pendant plus de deux millénaires, plusieurs occupants qui ont chacun contribué à la construction de 
la forteresse et apporté un style différent.
On accède à la forteresse en franchissant la muraille d'enceinte. Les nombreuses inscriptions minéennes visibles sur les remparts témoignent d'une réutilisation permanente des pierres des anciens temples. L'intérieur de la forteresse est une immense place où s'étalent les constructions en ruines, témoignages d'époques successives.
Un peu sur la droite, dans un périmètre grillagé, les archéologues italiens mettent à jour un temple préislamique certainement dédié à Nakrah, dieu confesseur et guérisseur. Ce temple resta en usage du VIIe au IIe s. avJC. Un garde surveille les fouilles et en interdit toute photo. Au centre du site, se dresse une petite mosquée avec un profond puits. Du haut des remparts, le point de vue est superbe sur toute la plaine.
A l'extérieur des remparts, vers l'ouest, les Minéens avaient construit tout un système d'irrigation sophistiqué sur le wadi Fardah, alimentant de grands jardins.

Il est malheureusement presque impossible aujourd’hui de continuer plus au nord dans le Jawf et vers les ruines de Ma’in.



de Barraqish à Ma'reb (30 + 78 km) : 
 
Km 90 :
(Km 78)
Revenir sur la route de Sana'a-Ma'reb .
Km 132 : 
(Km 56)
Les paysages prennent un aspect lunaire : le noire de la roche basaltique associé au jaune des premières dunes vous accompagnent jusqu'à Ma'reb.




Km 168 : MA'REB *
(Km 0)  
S’y rendre : avec agence - terminus des taxis et bus en direction de Sana’a.
Temps de visite du site historique : ½ jour
Intérêt : ruines du royaume de Saba (temples, barrage)
En provenance de Sana'a, la route conduit au nouveau Ma'reb, sans intérêt particulier, sinon ses deux hôtels et ses boutiques pour vous ravitailler.

Histoire :
Capitale du royaume de Saba, Ma'reb a su devenir l'une des civilisations les plus avancés de son temps ( Ve s. av.JC.), grâce à la maîtrise des techniques d'irrigation et au commerce de l'encens et de la myrrhe. La reine de Bilkis et sa mystérieuse relation avec le roi Salomon, épisode relaté dans la Bible, ont entretenu jusqu'à aujourd'hui la légende d'un peuple riche et avancé.
Ma'reb est cité pour la première fois dans des chroniques assyriennes en 716 avJC. Déjà cité renommée, elle était une étape importante sur la route de l'encens. Au Ve s. avJC, les royaume de Qataban, du Hadramaout au sud et de Maïn au nord s'émancipent de la tutelle sabéenne. Inquiets de ces nouvelles cités rivales, les habitants de Ma'reb élèvent en 400 avJC des remparts autour de la ville. En -25/26, l'expédition romaine de Aelius Gallus échoue lamentablement devant Ma'reb. En 50 de notre ère, les Sabéens affrontent les Hymiarites, dynasties de plus en plus puissantes sur les Hauts- Plateaux. Ces luttes affaiblirent le royaume de Saba qui fut alors contrôlait par les Hymiarites à partir du IIe s. de notre ère. Mais les habitants de Ma'reb continuèrent à vivre du commerce caravanier jusqu'au IVe s. de notre ère.

En 525, les abyssins sont repoussés devant Ma'reb. Mais en 572, la destruction du barrage marque définitivement la mort de Ma'reb et l'exode de ses habitants dans toute la Péninsule Arabique.
De son passé prestigieux , il ne reste que peu de chose : la vieille ville est abandonnée, les ruines des anciens temples sont en partie ensablés et pillés.
Les sites archéologiques se situent quelques kilomètres à l'est et au sud du nouveau Ma'reb.




LE SITE HISTORIQUE DE MA'REB * :  
S’y rendre : prendre un taxi au centre de Ma'reb ou dans les hôtels (comptez 2000 rials/100 F pour le tour du site). L’ensemble des ruines du site se situent à quelques km à l’est de Ma’reb 
Temps de visite : une demi journée 
Le vieux Ma'reb : 3 km à l'est de Ma'reb .
 
Perché sur un promontoire, ancienne acropole antique, le vieux Ma'reb est visible de loin dans la plaine. Sous les 10 à 30m de dépôts archéologiques non fouillés, se dissimule toute l’histoire du vieux Ma’reb et du Royaume de Saba.
Bombardé par les Egyptiens pendant la révolution (1962-67),
 aujourd'hui presque totalement abandonné et partiellement ruiné, il présente encore quelques beaux restes d'architecture en pisé et en zabur (lits de terre superposés). Au pied du Vieux Ma'reb, à l'entrée à gauche, se situe la vieille "mosquée de Salomon" construite sur l'emplacement d'un ancien temple dont les colonnes et les chapiteaux ont été réutilisés pour la construction de la mosquée.

Le vieux barrage : 12 km à l'est de Ma'reb, direction Safer puis Dam
 
De l'ancien barrage cité dans le Coran qui fit la renommée et la richesse du royaume de Saba, il ne reste que les ruines des deux écluses latérales. Mais à la vue de celles-ci, il est très facile de prendre conscience de la monumentale construction et de l'ingéniosité de ses concepteurs. Long de plus de 650m, il coupait le wadi Adhana dans toute sa largeur. 
L’origine du barrage est inconnue. Des ouvrages hydrauliques datés d’avant le Ier millénaire av.JC ont été retrouvés dans le lit du wadi Adhana et des wadis avoisinants, mais il semblerait que la première construction du barrage date du VIIIème siècle avJC. Il s'agissait alors d'une simple digue de terre battue. Au VIème siècle avJC, il fut revêtu d'un dallage de petites pierres plates. L'envahissement permanent du barrage par les limons charriés par le wadi (+0,7cm/an) obligeait les Sabéens à surélever régulièrement le barrage : celui-ci atteint ainsi 14m de haut. Au Ve et IVe s. av. J.C., le vieux barrage céda et fut reconstruit aux IIIe 
et Ve siècles avant de rompre et d'être abandonné définitivement au VIe s de notre ère, épisode relaté dans le Coran (Sourate 34 , verset 14-21).Pendant plus d'un millénaire, le barrage irrigua près de 9500 ha divisés en deux jardins, au Nord (5700 ha) et au Sud (3750 ha) et transforma le désert en un oasis.
  La destruction totale du barrage en 572 marqua immédiatement la mort du royaume de Saba et provoqua la dispersion de ses habitants. La puissance du royaume de Saba se basait sur la maîtrise des techniques d'irrigation. L'abandon du barrage, consécutif à l'invasion éthiopienne, marqua définitivement la mort de l'oasis de Ma'reb. Le peuple de Saba se dispersa dans toute la péninsule. La plus grande partie se dirigea vers Sana'a et les Hauts Plateaux, d'autres émigrèrent plus au nord et à l'est.

Le nouveau barrage : 3 km en amont du vieux barrage.
   Construit en 1986 par 400 ouvriers turcs au-dessus de l'ancien barrage, ce nouveau barrage a donné un nouvel élan agricole à Ma'reb et à sa région. La digue, haute de 40m et longue de 760m, est un don du cheikh Zayed d'Abu Dhabi dont les ancêtres sont originaires de la région de Ma'reb et émigrèrent vers les côtes du Golfe Persique lors de la rupture de l'ancien barrage en 572 de notre ère, épisode relaté ci-dessus.
Retenant 500 millions de m3 d’eau, ce nouveau barrage est conçu pour irriguer 15OOO ha dans la vallée.

Le temple de la Lune ou d'Almaqah : ( ou al Ama'id pour les yéménites, ou encore Arsh Bilquis, le trône de Bilquis) 15 km à l'est de Ma'reb, direction Safer, à gauche de la route.
Fouillé par les archéologues allemands en 1990, le temple qui fut en activité de -700 à +300, était consacré à la déesse de la Lune Almaqah, puis à Vénus. On observe 6 piliers dont un brisé.
Les fouilles, reprises en 1996, ont permis de dégager un vaste escalier au pied des colonnes qui donnait accès à l’intérieur du temple, et une table de sacrifices en son centre.

Le temple du Soleil ou de Bilquis : (ou Mahram Bilquis, ancien Awwan) 15 km à l'est de Ma'reb, direction Safer, à droite de la route.
Le temple du Soleil, ou Temple de Bilquis (appellé aussi Mahram Bilquis par les yéménites), daterait du Ve siècle av.J.C.
Il est difficile aujourd'hui de s'imaginer ce qu'était le temple à l'origine. L'entrée se faisait par une cour rectangulaire dont on peut observer les huit piliers encore debout, seuls vestiges encore visibles.
   D'après les fouilles menée par l'américain Philips de 1950 à 1952, le temple était de forme ovale, long de 300m, 
entouré d'un mur de 9 m de haut. En son centre, s'étalait le sanctuaire d’Awwan, vaste cour bordée de 32 piliers hauts de 14m.
 Il semblerait que ce sanctuaire, consacrée aussi à la déesse Almaqah, ne possédait pas qu'une fonction religieuse mais était considéré comme Hijra, c'est à dire lieu de refuge où les biens et les hommes, même les assassins, étaient protégés.
Les fouilles ont été arrêtées en 1975. Depuis, le temple laissé à l'abandon s'ensable de plus en plus et les quelques colonnes encore intactes servent de terrain de jeu aux enfants.


Hébergement à Ma'reb :
BILQUIS : Première route goudronnée à gauche, un kilomètre à l'extèrieur de la ville. Le "luxe" aux portes du désert - Chambres très modernes avec climatisation souvent en panne - Resto avec cuisine européenne. Piscine - 4500 rials (180 F) triple sans petit déj.
ARD AL DJANATAÎN : Dans le nouveau Ma'reb - Confortable mais sale - 40$ triple sans petit déj.

Restaurant à Ma'reb :
- à l'angle de la première rue sur la droite. Ambiance et cuisine yéménite excellentes.
- dans les hôtels, nourriture européenne souvent médiocre.