ITINERAIRE N° 6
Renseignements pratiques
sur l'itinéraire :
Kilométrage
(de Sana'a) :
Barraquish : 120 km - Ma'reb : 168 km
Mode
de déplacement : Taxi
bande jaune - Bus (3h Sana’a - Ma’reb) - Autorisation obligatoire à
retirer au Ministère du Tourisme à Sana'a.
Gare
de taxis à Sana'a :
au nord de Bab Sha'ub, rue de Saada (quartier Hassaba)
Gare
de taxis à Ma'reb :
sortie de la ville, sur la route de Sana'a
Etat
des routes : Excellent.
Situation
: problème
sur ce trajet : Sana'a-Ma'reb seulement possible
avec une agence locale, avec escorte policière obligatoire (500
rials/voiture). Mais possibilité d'utiliser les transports
locaux dans le sens Hadramaout-Ma'reb-Sana'a,
Accès
à Barraquish interdit.
Herbergement
:
hôtels
à Ma'reb
Durée
: 1 jour (trajet et visites).
A/R possible dans la journée
Conseil
: Faire étape à
Ma'reb
Intérets
: Ruines des royaumes de
Saba et de Ma'in - Désert du Rub El Khali . |
Cet itinéraire franchit
la barrière montagneuse orientale, avant d'atteindre la grande plaine
du Jawf et les premiers sables du Rub El Khali, territoire sans frontière
où naviguent les bédouins entre Arabie et Yémen. A
la limite du désert, Ma'reb et ses ruines témoignent d'un
passé glorieux. Même si les ruines déçoivent
un peu au première abord, il convient de faire le voyage, par intérêt
historique, ou simplement pour approcher l'un des plus grand désert
de sable du monde.
Itinéraire
: de SANA'A à MA'REB (109 km)
Km
0 :
(Km 168) |
Ring road
nord-est de Sana'a :
La route de Ma'reb quitte
les faubourgs est de Sana'a pour traverser les plantations de qat et de
treilles de raisins. Cet endroit est l'un des principaux lieux de production
de raisin sec du Yémen. Il alimente les souks de tout le pays (mais
l'on n'y distille pas de vin!) |
Km
13 :
(Km 155) |
Après un poste
de contrôle, un marché permanent s'étale sur près
de 2km : qat, luzerne, et ravitaillement divers pour le voyage. |
Km
35 :
(Km 133) |
Col d'Ibn Ghaylan
(2270m). Superbes paysages volcaniques.
La route redescend sur un grand
plateau aride et rocailleux, laissant place çà et là
à des parcelles de qat, entre volcans et orgues basaltiques. |
Km
67 :
(Km 101) |
Juste avant un
contrôle de police, se trouvent sur la droite d'intéressantes
plantations de qat, et des constructions en pisé. |
Km
72 :
(Km 96) |
Col de Al Fardah
(1900
m) : la route redescend dans un profond wadi avant de rejoindre la plaine
du Jawf. Belle vue sur la plaine. |
Km
90 :
(Km 78) |
A l'entrée de
la plaine, au niveau d'un poste militaire, une bifurcation
vers Al Hazm permet d'aller visiter
le site de Barraquish (30 km, bien asphalté) |
BARRAQISH
**
S’y
rendre : au km 90 en provenance
de Sana’a, bifurcation à gauche, route excellente - 4X4 - Pas de
taxi -accès actuellement interdit .
Temps
de visite : 1 à 2
h de visite plus un détour de 1 h.
Intérêt
: ruines de l’antique cité
du royaume de Ma’in, les plus grandes et les mieux conservées du
Yémen |
Au milieu de la grande plaine désolée
du wadi Fardah, apparaissent à l'horizon les imposantes murailles
de la cité fortifiée de Barraquish comme sorties miraculeusement
du désert.
Histoire :
Barraquish
fut fondée par les Minéens avant le Vème siècle
avJC et s'appelait alors Yathil. Vers l'an 400, elle fut, pendant quelques
dizaines d'années, la première capitale de ce petit royaume
issu du démantèlement de Saba avant que Qarnaw (l'actuelle
Ma'in) prennent définitivement la place de métropole. Alors
rivaux des Sabéens, les Minéens virent leur apogée
entre le IIIème s. av.JC et le Ier s.ap.JC. |
|
Leur richesse tenait aux taxes
prélevaient sur les caravanes : Yathil était une étape
caravanière importante et obligée sur la route de l'encens.
Les Minéens était alors réputés jusque dans
le bassin méditerranéen pour leur expérience en élevage
et en organisation de caravanes, mais aussi pour leurs connaissances en
astronomie : les rois mages seraient originaires de ce royaume. Le déclin
de la ville coïncida avec celui du commerce de l'encens vers le premier
siècle de notre ère.
Visite :
Le site de Barraquish est une immense
plate-forme artificielle circulaire d’environ 280m de diamètre et
cernée d’impressionnantes murailles. Ces dernières, presque
intactes et hautes d'environ 14m, ont été élevées
entre les IV et IIème siècle avJC, bien que le site est été
habité antérieurement. Elles comprenaient une unique porte
et 56 tours de gué qui reflétaient plus une volonté
d'impressionner que de protéger. Leur parfait état actuel
tient à leur réfection des XII et XVIIIème siècle
de notre ère par les Zaydites, mais aussi au fait que Barraquish
se trouve sur un territoire revendiqué par 3 tribus, ce qui épargna
le site de la destruction.
Barraquish resta habitée
jusqu'au XVIIIe siècle. Des Minéens aux Zaydites, se sont
ainsi succédés, pendant plus de deux millénaires,
plusieurs occupants qui ont chacun contribué à la construction
de
la forteresse
et apporté un style différent.
On accède à la forteresse
en franchissant la muraille d'enceinte. Les nombreuses inscriptions minéennes
visibles sur les remparts témoignent d'une réutilisation
permanente des pierres des anciens temples. L'intérieur de la forteresse
est une immense place où s'étalent les constructions en ruines,
témoignages d'époques successives. |
|
Un peu sur la droite, dans un périmètre
grillagé, les archéologues italiens mettent à jour
un temple préislamique certainement dédié à
Nakrah, dieu confesseur et guérisseur. Ce temple resta en usage
du VIIe au IIe s. avJC. Un garde surveille les fouilles et en interdit
toute photo. Au centre du site, se dresse une petite mosquée avec
un profond puits. Du haut des remparts, le point de vue est superbe sur
toute la plaine.
A l'extérieur des remparts,
vers l'ouest, les Minéens avaient construit tout un système
d'irrigation sophistiqué sur le wadi Fardah, alimentant de grands
jardins.
Il est malheureusement presque impossible aujourd’hui de continuer plus
au nord dans le Jawf et vers les ruines de Ma’in.
de Barraqish
à Ma'reb (30 + 78 km) :
Km
90 :
(Km 78) |
Revenir sur la route
de Sana'a-Ma'reb . |
Km 132
:
(Km 56) |
Les paysages prennent
un aspect lunaire : le noire de la roche basaltique associé au jaune
des premières dunes vous accompagnent jusqu'à
Ma'reb. |
Km 168 :
MA'REB
*
(Km 0)
S’y
rendre : avec agence - terminus
des taxis et bus en direction de Sana’a.
Temps
de visite du site historique :
½ jour
Intérêt
:
ruines
du royaume de Saba (temples, barrage) |
En provenance de Sana'a, la route conduit
au nouveau Ma'reb, sans intérêt particulier, sinon ses deux
hôtels et ses boutiques pour vous ravitailler.
Histoire :
Capitale du royaume de Saba, Ma'reb
a su devenir l'une des civilisations les plus avancés de son temps
( Ve s. av.JC.), grâce à la maîtrise des techniques
d'irrigation et au commerce de l'encens et de la myrrhe. La reine de Bilkis
et sa mystérieuse relation avec le roi Salomon, épisode relaté
dans la Bible, ont entretenu jusqu'à aujourd'hui la légende
d'un peuple riche et avancé.
Ma'reb est cité pour la première
fois dans des chroniques assyriennes en 716 avJC. Déjà cité
renommée, elle était une étape importante sur la route
de l'encens. Au Ve s. avJC, les royaume de Qataban, du Hadramaout au sud
et de Maïn au nord s'émancipent de la tutelle sabéenne.
Inquiets de ces nouvelles cités rivales, les habitants de Ma'reb
élèvent en 400 avJC des remparts autour de la ville. En -25/26,
l'expédition romaine de Aelius Gallus échoue lamentablement
devant Ma'reb. En 50 de notre ère, les Sabéens affrontent
les Hymiarites, dynasties de plus en plus puissantes sur les Hauts- Plateaux.
Ces luttes affaiblirent le royaume de Saba qui fut alors contrôlait
par les Hymiarites à partir du IIe s. de notre ère. Mais
les habitants de Ma'reb continuèrent à vivre du commerce
caravanier jusqu'au IVe s. de notre ère.
En 525, les abyssins sont repoussés
devant Ma'reb. Mais en 572, la destruction du barrage marque définitivement
la mort de Ma'reb et l'exode de ses habitants dans toute la Péninsule
Arabique.
De son passé prestigieux
, il ne reste que peu de chose : la vieille ville est abandonnée,
les ruines des anciens temples sont en partie ensablés et pillés.
Les sites archéologiques
se situent quelques kilomètres à l'est et au sud du nouveau
Ma'reb.
LE SITE
HISTORIQUE DE MA'REB * :
S’y
rendre : prendre un taxi
au centre de Ma'reb ou dans les hôtels (comptez 2000 rials/100 F
pour le tour du site). L’ensemble des ruines du site se situent à
quelques km à l’est de Ma’reb
Temps
de visite :
une
demi journée |
Le vieux
Ma'reb : 3 km à l'est de Ma'reb .
Perché
sur un promontoire, ancienne acropole antique, le vieux Ma'reb est visible
de loin dans la plaine. Sous les 10 à 30m de dépôts
archéologiques non fouillés, se dissimule toute l’histoire
du vieux Ma’reb et du Royaume de Saba.
Bombardé par les Egyptiens
pendant la révolution (1962-67), |
|
aujourd'hui presque totalement
abandonné et partiellement ruiné, il présente encore
quelques beaux restes d'architecture en pisé et en zabur (lits de
terre superposés). Au pied du Vieux Ma'reb, à l'entrée
à gauche, se situe la vieille "mosquée de Salomon" construite
sur l'emplacement d'un ancien temple dont les colonnes et les chapiteaux
ont été réutilisés pour la construction de
la mosquée.
Le vieux
barrage : 12 km à l'est de Ma'reb, direction Safer
puis Dam
De l'ancien
barrage cité dans le Coran qui fit la renommée et la richesse
du royaume de Saba, il ne reste que les ruines des deux écluses
latérales. Mais à la vue de celles-ci, il est très
facile de prendre conscience de la monumentale construction et de l'ingéniosité
de ses concepteurs. Long de plus de 650m, il coupait le wadi Adhana dans
toute sa largeur. |
|
L’origine du barrage est inconnue. Des
ouvrages hydrauliques datés d’avant le Ier millénaire av.JC
ont été retrouvés dans le lit du wadi Adhana et des
wadis avoisinants, mais il semblerait que la première construction
du barrage date du VIIIème siècle avJC. Il s'agissait alors
d'une simple digue de terre battue. Au VIème siècle avJC,
il fut revêtu d'un dallage de petites pierres plates. L'envahissement
permanent du barrage par les limons charriés par le wadi (+0,7cm/an)
obligeait les Sabéens à surélever régulièrement
le barrage : celui-ci atteint ainsi 14m de haut. Au Ve et IVe s. av. J.C.,
le vieux barrage céda et fut reconstruit aux IIIe
|
et Ve siècles
avant de rompre et d'être abandonné définitivement
au VIe s de notre ère, épisode relaté dans le Coran
(Sourate 34 , verset 14-21).Pendant plus d'un millénaire, le barrage
irrigua près de 9500 ha divisés en deux jardins, au Nord
(5700 ha) et au Sud (3750 ha) et transforma le désert en un oasis. |
La destruction totale du barrage
en 572 marqua immédiatement la mort du royaume de Saba et provoqua
la dispersion de ses habitants. La puissance du royaume de Saba se basait
sur la maîtrise des techniques d'irrigation. L'abandon du barrage,
consécutif à l'invasion éthiopienne, marqua définitivement
la mort de l'oasis de Ma'reb. Le peuple
de Saba se
dispersa dans toute la péninsule. La plus grande partie se dirigea
vers Sana'a et les Hauts Plateaux, d'autres émigrèrent plus
au nord et à l'est.
Le nouveau
barrage : 3 km en amont du vieux barrage.
Construit en 1986 par
400 ouvriers turcs au-dessus de l'ancien barrage, ce nouveau barrage a
donné un nouvel élan agricole à Ma'reb et à
sa région. La digue, haute de 40m et longue de 760m, est un don
du cheikh Zayed d'Abu Dhabi dont les ancêtres sont originaires de
la région de Ma'reb et émigrèrent vers les côtes
du Golfe Persique lors de la rupture de l'ancien barrage en 572 de notre
ère, épisode relaté ci-dessus.
Retenant 500 millions de m3 d’eau,
ce nouveau barrage est conçu pour irriguer 15OOO ha dans la vallée.
Le temple
de la Lune ou d'Almaqah : ( ou al Ama'id pour les yéménites,
ou encore Arsh Bilquis, le trône de Bilquis) 15 km à l'est
de Ma'reb, direction Safer, à gauche de la route.
Fouillé
par les archéologues allemands en 1990, le temple qui fut en activité
de -700 à +300, était consacré à la déesse
de la Lune Almaqah, puis à Vénus. On observe 6 piliers dont
un brisé.
Les fouilles, reprises en 1996,
ont permis de dégager un vaste escalier au pied des colonnes qui
donnait accès à l’intérieur du temple, et une table
de sacrifices en son centre. |
|
Le temple
du Soleil ou de Bilquis : (ou Mahram Bilquis, ancien Awwan)
15 km à l'est de Ma'reb, direction Safer, à droite de la
route.
Le temple du Soleil, ou Temple de
Bilquis (appellé aussi Mahram Bilquis par les yéménites),
daterait du Ve siècle av.J.C.
Il est difficile aujourd'hui
de s'imaginer ce qu'était le temple à l'origine. L'entrée
se faisait par une cour rectangulaire dont on peut observer les huit piliers
encore debout, seuls vestiges encore visibles.
D'après les
fouilles menée par l'américain Philips de 1950 à 1952,
le temple était de forme ovale, long de 300m, |
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entouré d'un mur de 9 m de haut.
En son centre, s'étalait le sanctuaire d’Awwan, vaste cour bordée
de 32 piliers hauts de 14m.
Il semblerait que ce sanctuaire,
consacrée aussi à la déesse Almaqah,
ne possédait
pas qu'une fonction religieuse mais était considéré
comme Hijra, c'est à dire lieu de refuge où les biens et
les hommes, même les assassins, étaient protégés.
Les fouilles ont été arrêtées en 1975. Depuis,
le temple laissé à l'abandon s'ensable de plus en plus et
les quelques colonnes encore intactes servent de terrain de jeu aux enfants.
Hébergement à Ma'reb :
BILQUIS : Première
route goudronnée à gauche, un kilomètre à l'extèrieur
de la ville. Le "luxe" aux portes du désert - Chambres très
modernes avec climatisation souvent en panne - Resto avec cuisine européenne.
Piscine - 4500 rials (180 F) triple sans petit déj.
ARD AL DJANATAÎN : Dans le nouveau Ma'reb - Confortable
mais sale - 40$ triple sans petit déj.
Restaurant à Ma'reb :
- à l'angle de la première rue sur la droite. Ambiance
et cuisine yéménite excellentes.
- dans les hôtels, nourriture européenne souvent médiocre.
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