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ITINERAIRE N ° 1
SANA'A ET SES ENVIRONS
Vieille ville - souk - Ville moderne - quartier juif - quartier turc - Grande Mosquée
Hebergement et resto à Sana'a
Environs de Sana'a : Wadi Dhar - Haddah - Bayt Boss - Rawdah


Informations générales sur Sana'a et ses environs :
Arrivée : aéroport, 10 km au nord. Prendre taxi jusqu'à place At Tahrir ou vieille ville (prévoir 5 à 10$)
Déplacement en ville : mini-bus, taxi bande noire, moto-taxi (souk) (courses très bon marché)
Hébergement : surtout autour de Taghir et dans la vieille ville, près du wadi Saila.
Quitter Sana’a : (gare des taxis et bus) 
Se repérer : Bab el Yémen (porte du souk) ou place At Taghir (ville moderne), deux points névralgiques, avec taxis.
Temps de visite : 1 jour minimum, 2 à 3 jours de préférence.
Se rendre à l’aéroport : en taxi depuis le centre ville.
Demandez MATAR (= aéroport en arabe). 700 YR (35F)
Téléphone : très efficace, rue al Qasr ou place Taghir (grande tour)
Poste : à l’angle de la place At Taghrir et de l’avenue Moghni
* L’hôtel de luxe Taj Sheba, situé avenue Moghni, peut vous rendre service dans certains cas : téléphone, change, renseignements divers,... et le personnel parle anglais

Située à 2350 m d'altitude au pied du Djebel Nogum, l'unique, l'incontournable, l'extraordinaire Sana'a envoûte le voyageur dès son arrivée. L’harmonie de sa vieille ville et de son architecture unique, le charme de son souk animé et la gentillesse de ses habitants ne laissent personne indifférent.

Orientation :
Sana’a est passée de 80.000 habitants en 1975 à plus de 1,2 millions aujourd’hui. La ville moderne ne cesse de s’agrandir. Mais l’orientation à Sana’a reste relativement facile : les points névralgiques sont :
- la place At Taghir (At Taghir square), au croisement des quartiers turcs et juifs, et proche de la vieille ville arabe. De nombreux taxis urbains vous conduiront aux gares de taxis à l’extérieur de la ville.
Au nord de la place, le prolongement de l’avenue Al Moghni rejoint l’aéroport et la gare de taxis de Hassaba pour les villes du nord et de l’est (Saada, Hajjah, Ma’reb,...).
A l’ouest, la rue commerçante Gamal Al Nasser (nommé Gamal street) traverse le quartier juif.
A l’est, une petite rue piétonne rejoint le wadi Saila et la vieille ville.

* La place At Taghir, la rue Al Moghni, repérable grâce à l’hôtel de luxe Taj Sheba, et la rue Gamal Al Nasser constituent le quartier moderne commerçant de la capitale, mais aussi le seul quartier animé le soir avec de nombreux restos et hôtels (mais nous vous conseillons les hôtels de la vieille ville, cf hébergement à Sana’a)

- Bab el Yémen, la porte du souk. Nombreux taxis urbains. A 200m de Bab El Yémen vers le sud, se situe la gare de taxis pour les villes du sud (Taëz, Aden, Ibb,...).
A l’ouest, la longue avenue Az Zubayri rejoint la gare de taxi en direction de Al Hodeidah et du Djebel Haraz.

Histoire :
Sana'a serait l'un des plus vieux centre urbain du monde. D'après le mythe, elle aurait été fondée par Sem, fils de Noé, première ville après le déluge.
D'après les archives historiques, la ville aurait été fondé par les sabéens au Ier s, date à laquelle apparaît pour la première fois le nom de Sana’a. Sana'a était alors une place fortifiée à la croisée des territoires de sept tribus différentes, l’équivalent d’une Hijra ou zone neutre, où les marchants ambulants commerçaient et les caravanes faisaient haltes. Cette place fortifiée devait se situer vers l'actuelle forteresse Al Qasr, au pied du djebel à l'est de Sana'a. La ville s'est ensuite développée vers la plaine à l'ouest.
Au IIIème siècle, les sabéen édifièrent le Palais de Ghumdam : d'après les anciens récits, ce palais comptait 20 étages et un toit fait d'albâtre. Il fut détruit au début du VIe s. et ses pierres furent réutilisées pour construire la Grande mosquée.
En 525, les chrétiens abyssins envahissent le Yémen et construisent à Sana'a une cathédrale, voulant faire de la ville un centre religieux chrétien rivalisant avec La Mecque.
En 575, les perses sassanides renversent les abyssins et prirent Sana’a : c’est la fin du pouvoir chrétien au Yémen. En 628, le gouverneur perse Baydhan qui habitait le palais Ghumdam à Sana’a, se convertit à l’Islam.
Sana'a devint la capitale des Hauts-Plateaux sous les imams zaydites, mais pris beaucoup d'importance sous les deux occupations turques (XVI et XIXème siècle). Pendant la guerre civile (1962-1970), la ville fut le centre d'intérêt des belligérants royalistes. Ils assiégèrent Sana'a le 1er décembre 1967 et ce pendant 70 jours, en vain.

Visite :
Le centre de Sana'a se compose de trois parties essentielles : la ville arabe et son souk, l'ancien quartier juif et l'ancien quartier turc. Tout autour s'agence la ville moderne en rapide extension.
Il est possible de visiter le souk, la vieille ville et ses remparts en une journée. Mais si vous avait le temps, n’hésitez pas à rester un ou deux jours supplémentaires dans la capitale.

LES REMPARTS :
Aux XIIe et XIIIe siècles, les Ayyoubides firent construire le mur d'enceinte de Sana'a qui encerclait approximativement toute l'actuelle vieille ville et son souk. Haut de 10m, il comportait 130 tours en pisé. Aujourd’hui, le mur d'enceinte est presque totalement écroulé. Une partie a été restaurée en 1995 (grâve à des fonds français) entre Bab El Yémen et le wadi Saila sur 450m. Le cours du wadi a été aussi réaménagé.
Les remparts était autrefois percés de huit portes. Jusqu'en 1962, date de la Révolution, ces portes étaient fermées à la tombée de la nuit. Aujourd'hui, Bab El Yémen est la seul porte qui n'ait pas été détruite pendant la révolution de 1962. Sa forme actuelle date de la dernière occupation turque au XIXème siècle. Remarquez l'un de ses battants percé par l'obus d'un canon pendant la guerre civile des années 60. C'était par Bab El Yemen que devaient entrer les étrangers dans la ville (et ce jusqu’en 1965), car elle possédait "un charme" protecteur : si un individu la franchissait avec de mauvaises intentions, il était foudroyé sur place.
A l'opposé, la porte nord Bab El Sha'ub n'existe plus mais sert toujours de point de repère.
 

LA VIEILLE VILLE ARABE : (médina gadine)
Qu'on l'aborde par l'ouest et le wadi Saila ou au sud par Bab El Yemen, la vieille ville de Sanaa apparaît tel un décor de théâtre. L’état de ces maisons-tours et l’unité architecturale de la vieille ville ont été remarquablement bien conservés (ce qui reste très rare dans le monde).
Si vous possédez un minimum de sens de l'orientation, n'hésitez pas à vous engouffrer dans les minuscules ruelles, chaque détour réserve une surprise, un ravissement pour les yeux. Des semaines seraient nécessaire à découvrir tous les charmes et les finesses de la vieille ville.
Les plans actuels d’urbanisme de la vieille ville daterait du XV ou XVIeme siècle (les plus anciennes fondations ont plus de 800 ans). La vieille ville compte environ 5000 habitations. Confinées dans un espace clos et protégées dans leur enceinte, les habitations trouvèrent de l’espace en hauteur,
Le style architecturale de Sana’a est particulier : la base des maisons est construite en pierres basaltiques, les étages supérieurs en briques. Les façades sont ornées de frises de briques saillantes peintes en blanc aux compositions décoratives très variées, typiques de l'architecture sana'ni. Les ouvertures sont nombreuses. Les moucharabiés, petites avancées en bois sculpté sur certaines façades, permettent aux femmes d'observer la rue ou le visiteur frappant à la porte, sans être remarquées. De petits occulis bouchés de plaques d'albâtre laissent passer un minimum de lumière dans les pièces. Mais depuis de début du XXème s., les vitraux de couleurs remplacent progressivement l’albâtre (bien que l’explorateur Niebhur note déjà, en 1763, la présence de vitraux en verre coloré à Sana’a).
Certaines maisons sont reliées par des passerelles rajoutées à la construction d'origine : cette particularité architecturale explique qu'un membre d'une maison s'est marié avec un membre de la maison voisine.
Pour profiter pleinement du panorama sur la vieille ville et ses 64 mosquées, vous pouvez demander à monter sur les terrasses des hôtels (la permission est toujours accordée !)

* A Bab El Sha'ub (ancienne porte nord), en venant du souk, prenez la ruelle sur votre gauche qui passe entre une mosquée et une école, longez un mur de jardins sur environ 150 m jusqu'à une petite place. Sur la gauche, une des plus grandes bâtisses de la ville, Bayt Muttahir, abrite un centre artisanal où seules les femmes travaillent. Possibilité de monter sur le toit du bâtiment contre quelques rials.

Dans ce dédale de ruelles et de murs en terre s'ouvrent des portes donnant sur des jardins maraîchers : ce sont les waqf, les jardins d'Allah, ils appartiennent à Dieu. Leurs revenus sont consacrés à l'entretien d'une fondation pieuse. En demandant aux personnes qui y travaillent, il est possible de les visiter.
Enfin, ne quittez pas Sana'a sans une visite nocturne de sa vieille ville, quand les vitraux s'illuminent dans les ruelles noires, ou quand à la tombée de la nuit, les minarets lancent l'appel à la dernière prière de la journée. Ambiance d'un autre lieu et d'un autre temps.
Depuis décembre 1994, la vieille ville est classée "patrimoine de l'humanité" par l'UNESCO (tout comme Shibam en Hadramaout et Zébid sur la Tihama).
 

LE SOUK :
Le souk de Sana'a, situé au coeur de la vieille ville, s'étire de Bab El Yemen au sud à Bab Shu'ab au nord. Il comporte 1500 boutiques divisées en 40 souks différents. La plupart des boutiques n’excèdent pas quelques mètres carré.
Le corporatisme de ses souk est très marqué : chaque ruelle a sa spécialité, la profession se transmet de père en fils. 

Bab El Yemen 
Les méthodes de travail chez les artisans restent encore très rudimentaires et le rythme semble ne jamais avoir changé depuis des générations.
A l’image de la société yéménite, les différents métiers du souk respectent une certaine hiérarchie. Les métiers au sommet de la pyramide, c'est à dire constitués par l'élite citadine, sont en particulier les marchands d'étoffes, les parfumeurs, les bonnetiers. A l'inverse, parmi les métiers décriés, on trouve entre autres les cordonniers, les potiers, les bouchers, les barbiers.
Il vaut mieux commencer la visite à Bab El Yémen, la porte principale au sud de la ville. Une fois la porte franchie, on débouche sur une place, réservée au souk aux tissus, d'où partent les différentes ruelles commerçantes. Infiltrez-vous dans la ruelle la plus animée de l'autre côté de la place, face à la porte Bab El Yémen, légèrement sur la droite. A partir d'ici, pas de circuit recommandé, chacun organise sa promenade.

Plan de le vieille ville et du souk de Sana'a (les numéros correspondent aux différents métiers du souk ; cf ci-dessous) :
 

 

                                                                     Bab el Shaub
                                                                       (19)
 
 
 
 

        Tahrir
       Square

                                                          Grande Mosquée

                                                                     (1)   (2)
                                                                          Bab el Yemen
 

Parmi les souks les plus intéressants, dans l'ordre en remontant la ruelle principale au départ de Bab El Yemen, citons :

- les moulins à huile (1) : il en reste très peu dans le souk, deux près de Bab El Yémen. Des dromadaires aux yeux bandés font tourner inlassablement un pilon qui écrasent des graines de sésame, dont on récupère l'huile. Cette huile est utilisé comme remède.

- le souk aux vêtements (2) : très coloré, il commence dès la porte Bab El Yémen par les vêtements d’occasion pour ce continuer tout le long de la rue principale du souk. Profitez-en pour acheter un foulard avant le désert.

- le souk aux épices (3) : dans le prolongement de la rue principale, le souk des épices est l’un des plus colorés, mais aussi des plus poussiéreux (asthmatiques, prenez garde). Cumin, curry, safran,...

- Plus sur la droite, le souk au qat (4), très animé vers midi.

- le souk des parfumeurs-apothicaires (5) : certainement le seul souk du pays où l’on peut trouver de la myrrhe et de l’encens. Ici, un commerçant ne peut vendre un deuxième article avant que les autres boutiques n'aient au moins vendu une fois!

- Sur la gauche de la ruelle principale, le surprenant souk au change (6) où vous changerez vos dollars. Le taux évolue parfois toutes les heures et se règle par téléphone. Il n’est pas rare de voir passer les changeurs avec de grands sacs remplis de billets sans être inquiétés le moins du monde ! Il existe d’autres boutiques de change dans la ville.

En continuant à gauche, à l'ouest du souk, vers la Grande mosquée et plus vers le nord, s'étalent les souks des artisans, de moins en moins nombreux au profit des commerçants, mais encore très actifs :

- le souk aux potiers (7) : beaux objet en stéatite grise, sorte de talc.

- le souk aux jambias (8) : un des souks les plus prospère, surtout à la fin du Ramadan où il est de coutume d’acheter un nouveau fourreau ou une nouvelle jambia. Il se divisent en fait en plusieurs souks : polisseurs de lames, fabriquants de fourreaux, fabriquants de ceintures, vendeurs de jambias.

- les souks des menuisiers (9) et des cordonniers (10) : vente de sandales avec semelles en pneus. Inusable !

- le souk aux forgerons (11) : sur une petite butte. D’après la légende, construit sur l'ancien temple préislamique de Ghamdam, c’est l’un des souks les plus intéressants de la ville. Dans de minuscules échoppes, les forgerons travaillent pied nus ou en petites sandales et fabriquent aussi bien des socs de charrues astucieusement ajustées que des paires de ciseaux coupant impeccablement, des serrures, etc ... (à voir à la tombée de la nuit, quand les brasiers s’enflamment)

- Au pied du souk aux forgerons, le souk du Cercle (12) où se vendent les produits des forgerons et tous les objets de récupération métalliques. Autrefois, chacun venait suspendre aux branches d’un arbre au milieu de la place ce dont il voulait se débarrasser.

- le souk aux ânes (13) : derrière le souk aux forgerons, ancien souk des tailleurs d’albâtre

Près de l’entrée de la Grande Mosquée, le souk aux Corans (14), et dans cette même rue, le souk des marchands de fils (15) où l'on confectionne les tuyaux de narghilé

Revenez vers l'est, de l'autre côté du souk :

- le souk des orfèvres (aujourd’hui antiquaires) (16) : anciens bijoux juifs en argent, vieux poignards, pierres, ... tout se trouve et s'achète à condition de marchander !

La rue qui part du souk des orfèvres (petite placette) et se dirige à l'est vers la citadelle s'appelait autrefois le souk des Chrétiens (17) : on y vendait du café, mais aussi des boissons alcoolisées pour les soldats turcs pendant la seconde occupation ottomane. C'est ici que l'on achète le café yéménite.

- le souk aux bijoux (de l’or) (18) : parures en or extravagantes ou simples bague.

Au nord du souk, près de Bab El Sha'ub :

- le souk aux dattes (19) : à Bab al Shaub. Situé à l'entrée de la ville, il fournissait les familles rurales en denrées sucrées, élément gastronomique indispensable lors des grandes fêtes traditionnelles (mariages, Aïd el Kébir,...)

On remarquera d'anciens caravansérails ou Samsarah, bâtiments à étages qui accueillaient les commerçants voyageurs. Les animaux et marchandises restaient au rez-de-chaussée, les hommes dormaient aux étages supérieurs. Les marchands y trouvaient couche et repas. Autrefois, le caravansérails fermait la nuit pour ne réouvrir que le matin, une fois que tous les clients s'étaient bien assurés d'avoir récupéré tous leurs biens. Il existaient près de 27 caravansérails dans le souk de Sana'a. A visiter en priorité :

- le samsarah Al Quzi (20) dans la rue principale du souk (sur la gauche), transformé en centre artisanal. Montez sur le toit : vue sur toute la ville.

- le samsarah aux raisins secs (21) vers Bab Sha'ub (porte nord du souk)

- le samsarah au café (22) dans la rue du souk aux bijoux (près du souk aux épices et au qat) appelé aussi souk de la balance. Ce souk était autrefois le poste de douane de Sana’a : toutes les marchandises qui entraient dans la capitale étaient pesées sur cette balance.
 
 

Rue du souk de Sana'a

LA GRANDE MOSQUEE : (Mosquée Al-Kébir)
Près du souk aux potiers, la Grande Mosquée de Sana'a est l'une des plus anciennes du pays, avec la mosquée de Al Janad près de Taëz. Sa construction date de 628, du vivant du Prophète, année où le gouverneur perse du Yémen se convertit à l'Islam. Elle aurait été construite sur l'emplacement d'une église, elle-même construite sur un ancien temple sabéen. Entre 705 et 715, sous le règne du calife Ummayyade al Walid I, les pierres de l’ancienne cathédrale et du palais Ghumdam furent réutilisées à l’agrandissement et à la restauration de la mosquée.
En 878, suite à une inondation, on y construisit un plafond en teck.
Sur la face interne du mur clôturant la cour, une ligne marque une limite au-dessous de laquelle le mur est blanc délavé. La légende raconte qu’en 911 ap. JC, Ibn Fadl, chef des rebelles Carmates, prit la ville de Sana’a. Il réunit alors toutes les femmes de la ville, nues dans un bassin improvisé dans la cour de la mosquée, et choisit les plus belles pour son Harem.
L’histoire nous rappelle à plus de réalisme : il semblerait que les Carmates auraient tout simplement dévié le cours du wadi Saila pour provoquer une inondation de la vieille ville arabe et obliger ses habitants à se rendre.
En 1131, la reine Arwa fait rebâtir l’aile ouest.
En 1266, les Ayyubides donnent l‘aspect actuel aux deux minarest.
En 1603, le gouverneur ottoman fait construire une tour carré à coupoles au milieu de la cour pour y ranger les archives.
En 1973, date de la dernière restauration, des centaines de parchemins sont découverts et restaurés.
Aujourd’hui, la Grande Mosquée ne se visite pas.
 

L'ANCIEN QUARTIER JUIF :
L'ancien quartier juif s'étend à l'ouest de la vieille ville, sur l'axe de la rue Gamal Abdel Nasser, vers la place al Qa'a. Autrefois, les juifs vivaient en partie dans la ville arabe et prospéraient dans la fabrication de bijoux en argent. L'histoire yéménite raconte qu'en 1679, la rumeur de l'arrivée du Messie en Palestine leur fit vendre tous leurs biens dans le but de retourner en Terre Sainte. Arrivés à Mokha, port d'embarquement, ils apprirent que la rumeur était fausse et s'en revinrent à Sana'a, ruinés.
Mais une autre histoire raconte que l'imam voulut simplement se débarrasser des juifs devenus trop puissants à ses yeux, et envoya ces-derniers à Mawza près de Mokha. Sana'a perdit ainsi un très grand nombre d'excellents artisans. A la mort de Mutawakkil, son successeur leur accorda alors un nouveau quartier, l'actuel rue Gamal, mais leur interdit de construire des maisons de plus de quatre étages pour ne pas rivaliser avec les constructions yéménites.
En 1949, Israêl, avec l'accord du Yémen, organisa le départ d'une très grande partie d'entre eux vers l'Etat hébreux .
Aujourd'hui , la rue Gamal Abdel Nasser représente les "Champs Elysées" de Sana'a : magasins de luxe où l'on trouve la pointe de la HiFi, photo et de l'électroménager, les vêtements occidentaux, les parfums français,... Les boutiques sont ouvertes tard le soir. C'est ici que vous trouverez tout ce dont vous avez besoin ou oublié en France.
 

L'ANCIEN QUARTIER TURC :
Situé à l'ouest de la ville arabe et autrefois cerné d'un mur, le quartier turc date de la première occupation ottomane (1538-1635).
On s'y promène au hasard des ruelles entre la rue du 26 Septembre, la place At Tahrir et l'avenue Az Zubayri. Superbe moucharabié rue du 26 septembre.

LA VILLE MODERNE : (médina jadid)
La vieille ville est cernée par la ville moderne, ensemble de constructions modernes sans charme particulier mais respectant, dans une certaine mesure, le style architecturale de Sana'a. Cet effort est relativement rare dans les grandes villes en pleine expansion qu'il mérite d'être noté.
Les seules parties animées de la ville moderne se situent sur l'avenue Abd al Moghni et sur la place At Taghir. On y trouve tous les magasins et hôtels modernes, ainsi qu'une certaine activité nocturne. Les boutiques ferment tard (23h) : c'est ici que vous ferez vos achats de dernière minute.

NATIONAL MUSEUM :
Près de la place At Tahrir. Prendre sur 100m la rue vers le nord, puis après la mosquée et la tour télécom, le musée se trouve sur la gauche. Ouvert de 9h à 13h et de 15h à 17h.
Cet ancien palais du vice-roi de Sana'a renferme d'intéressantes pièces archéologiques, provenant des sites de Ma'reb et de sa région, ainsi qu'une partie ethnographique décrivant les différents particularismes anthropologiques du pays (maquettes d'habitations, objets usuels,...).
 


Hébergement à Sana'a :
Il est recommandé de dormir dans les maisons-tours aménagées en hôtels de la vieille ville : vous serez plus près du centre et le dépaysement est garantie.

Dans la vieille ville :

- GOLDEN DHAR : (prononcer "Dhar Dahab" au chauffeur de taxi ou aux yéménites) entre le wadi As Sa'ilah et le souk. Une des plus hautes maisons de Sana'a. Restaurant en terrasse, bonne nourriture.
Chambres et sanitaires propres. Seulement une douche par étage. Gérant parlant français. Un des meilleurs hôtels de la capitale.
- ARABIA FELIX : hôtel récent dans une maison-tour restaurée. Au bord du wadi Saila, presque en face de la rue en provenance de la place At Tahrir. Chambres jolis et propres. Patron égyptien, Djamal, accueillant parlant françaiset anglais, qui saura vous aider à organiser votre voyage. Cuisine excellente. Actuellement la meilleure adresse de Sana’a.. Tél. : 967 1 253206
- TAJ TALHA : dans la vieille ville, après le Golden Dhar. Une excellente adresse, comparables au deux précédents. Sanitaires propres. Chambres avec matelas au sol ; propres et confortables. Vitraux donnant une ambiance féerique.  Tél. : 967 1 237674
Excellent resto. .

Dans la ville moderne :

AL MOKHA : rue Gamal , entre le Taj Sheba et la place At Tahrir. Hôtel moderne, simple et très bon marché. Sanitaires individuels dans les chambres, mais pas toujours très propres et souvent abîmés.
 

Restaurants à Sana'a :
La plupart des restos se situent aux alentours de la place At Tahrir :
- Al Zebdani : face à la tour des télécommunications. Nourriture yéménite.
- Al Dobey : excellent resto à poissons dans la rue n° 24 , juste derrière la poste centrale. Ambiance garantie et nourriture excellente.
- Le Palestine : face au Taj Sheba, rue Abdu al Mughni . Nourriture yéménite. De plus en plus décevant. Parfois " surtaxe " pour les étrangers.
- Nombreux autres restos rue Abdu al Mughni.
- Al Boustan : rue Al Kasr Al Joumhoury. Excellente nourriture libanaise. Prix plus élevés.
- Resto éthiopien : presque en face du Al Boustan. Pour changer un peu ! Décoration superbe et bonne cuisine, pour ceux qui aime épicé.
- Waddah : place At Tahrir, côté droit en venant de la vieille ville, au milieu des boutiques à photocopieuses. Accueil chaleureux, prix raisonnable.
 


Les environs de Sana'a :

WADI DHAR *** 
 

S’y rendre : Taxi de Sana’a (place at Tahrir)
Temps de visite : 2 à 3h
Intérêt : Palais de l’Imam - Paysages - Plantations de Qat - Danses de mariages (avec jambias) tous les vendredi matins

A 10 km de Sana'a, quittez le ring-road au niveau de la fac de médecine. Après 2 km, continuer tout droit sans bifurquer vers Shibam.
L'arrivée à Wadi Dhar par le plateau est superbe. Au niveau d’une station service, tourner à droite : le wadi se dessine au pied d'une abrupte falaise. C'est du haut de ce belvédère naturel que se déroulent chaque vendredi matin la Ba’ra, danse des cérémonies de mariage. A ne pas manquer si vous avez le temps.
La route descend dans le wadi pour laisser place à une piste. Au fond du wadi, tournez à droite. L'ancien palais de l'Imam, Dar Al Hajjar (palais du rocher) apparaît quelques centaines de mètres plus loin. Ce palais, ancienne résidence d'été de l'Imam Yahya construit en 1932, est une prouesse architecturale. Un puits unique, percé à travers le rocher, alimentait en eau le palais. Les cuisines, dans le style traditionnel, possèdent un passage " secret " qui pouvait servir d’échappatoire pour l’Imam en cas d'attaque. Visite possible, entrée payante près d'un énorme figuier.
La vallée est un grand centre de production de qat et de fruits (abricots, pêches). Les petites exploitations, étalées sur plusieurs kilomètres, sont fermées de petits murs de terre. Possibilité de visiter (et de goûter!). Les belles demeures du village ismaëliens de al Qabil, 500m après le palais en direction du nord, sont le reflet d'une certaine prospérité, acquise grâce à la vente et à la réputation du qat de la région.

* prenez le sentier juste derrière le Palais, qui longe le pied de la falaise en direction du village 1,5 km plus loin. Petite marche agréable au milieu des plantations de qat et des arbres fruitiers. Petit hammam 100m derrière le Palais avec bain possible (suivant le jour des hommes et des femmes)


BAYT BOSS ** 
 

S’y rendre : Taxi de Sana’a à Haddah, puis stop ou marche (3/4km)
Temps de visite : 2 à 3h
Intérêt : Village perché - Point de vue sur Sana’a et le plateau

Au sud de Sana’a, en direction du petit village de Haddah (Haddah street). A l'est de Haddah, on y accède par une piste, ou tourner à gauche dans le quartier résidentiel avant l’hôtel Haddah pour rejoindre une piste qui conduit au village.
Village-forteresse aujourd'hui abandonné, perché sur une plate-forme rocheuse, fermé d'une enceinte. Beaux réservoirs d'eau . Une seule porte en permet l'accès. Superbe vue sur la capitale. 
Inscriptions pré-islamiques à l’ouest de la plate-forme, côté réservoir.


HADDAH * 
 

S’y rendre
En taxi : sur Zubayri street, prendre taxi jusqu'à l’intersection avec Haddah street, puis un autre taxi ou un mini-bus direction " Al Mogama " De là, des taxis partent pour Haddah.
En voiture : à 8 km au sud-ouest de Sana'a, prendre la route de Haddah, traverser le ring-road. Route goudronné jusqu'au village .
Temps de visite : 2h

Très pittoresque bourgade dont la rue principale est un escalier . Montez par cet escalier au-dessus du village, belle vue sur la plaine de Sana'a. Terrasses au-dessus du village et point de vue encore plus saisissant.

RAWDAH *

A 12 km au nord de Sana'a  sur la route de l'aéroport  Rawdah fait maintenant parti des faubourgs de la capitale. Dans ce petit village, lieu de résidence de l’ancienne aristocratie sanani, se trouve l'ancienne résidence de l'Imam transformée en bâtiment administratif du ministère de l’agriculture.