SITUATION
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CARTE DU YEMEN :
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Le Yémen occupe l'extrémité méridionale de
la péninsule arabique. Le pays est bordé par la Mer Rouge
à l'ouest sur près de 600 km, et par le Golfe d'Aden et
l'Océan Indien au sud sur environ 1600 km.
Il possède une frontière commune avec l'Arabie Saoudite
au nord (reconnue depuis le traité frontalier de Jeddah signé
entre les deux pays le 12 juin 2000), et avec le Sultanat d'Oman à
l'ouest.
Le Yémen possède de nombreuses îles et îlots
: Socotra, la plus grande, est située dans l'Océan Indien,
mais la plupart des autres îles sont dans la Mer Rouge (Hanish, Kamaran,
Périm, ...), ce qui fait du Yémen la première nation
maritime de la péninsule Arabique avec 584 000 km² de zone
économique maritime, supérieure à sa surface terrestre.
Situé près de la corne africaine et contrôlant l'entrée
de la Mer Rouge avec le détroit de Bab el Mandeb, le Yémen
est depuis toujours un point stratégique dont le contrôle
reste au centre de toutes les convoitises depuis des siècles : Rome
et Byzance dans un premier temps, puis les Portugais et les Ottomans, suivis
des Français, des Britanniques, et aujourd'hui des Américains,
tous ont essayé ou essaient encore pour des raisons économiques
et stratégiques, de s'implanter dans cette région du monde.
GEOGRAPHIE
:
Le Yémen est un pays géographiquement très diversifié.
Le contraste est grand entre la Tihama, plaine côtière qui
s'étend au bord de la Mer Rouge et l'Océan Indien, et les
Hautes Terres de l'intérieur. Le passage entre ces deux ensembles
est assuré par les wadis (vallées). Ces Hautes Terres gardent
une altitude moyenne dans la partie méridionale, aux environs de
Taëz et de Ibb. Mais l'ascension du col de Sumara fait passer d'une
altitude de 1500 mètres à 3000 mètres. Dhamar et Yarim
sont à plus de 2500 mètres, Sana'a 2350 mètres et
Amran 2100 mètres.
Le Yémen peut se subdiviser en quatre grandes parties géographiquement
distinctes :
- la plaine côtière
de la Tihama à l'ouest : La Tihama est une grande
plaine semi-désertique côtière, large de 50 à
70 kilomètres, s'étendant à l'ouest de la Péninsule
Arabique tout le long de la Mer Rouge, et jusqu'au détroit
de Bab El Mandeb au sud.
La végétation est de type steppe désertique :
on y rencontre des palétuviers, des plantes résistantes au
sel et à la chaleur, mais aussi des palmiers. Le paysage est çà
et là entrecoupé de longs cordons de dunes. Malgré
ce climat austère, les hommes ont su tirer profit de cette terre,
grâce à l'eau peu profonde et en grande quantité. Ils
y cultivent de nombreux fruits, légumes, sorgho et même coton.
Ces mêmes caractéristiques géographiques se rencontrent
vers Aden et le long de l'Océan Indien.
- les montagnes et hauts-plateaux
au centre : Les montagnes s'étendent de Saada
à Taëz suivant un axe orienté nord-sud. Le point culminant
du pays est le Djebel An Nabi Shu'ayb (3770m), à l'ouest de Sana'a,
qui est aussi le point le plus élevé le toute la péninsule
Arabique. Cette zone montagneuse, principalement volcanique, est en fait,
occupée par les Hauts Plateaux au centre, de 1800 à 2500
m d'altitude (Sana'a à 2350 m), et entourée par les moyens
Plateaux, de 500 à 1800 m d'altitude (Taëz, Saada, Ibb, Al
Mahwit ). De longs torrents temporaires creusant de profondes et étroites
vallées appelées wadis, descendent de ces montagnes vers
les plaines (Tihama à l'ouest, Jawf à l'est).
Les cultures en terrasses sont la seule possibilité de mettre
à profit ces terrains montagneux. Les hommes y cultivent principalement
le sorgho et la luzerne, quelques légumes, le blé et l'orge,
le café, et plus en altitude, le qat.
Le café, le maïs, les papayers et les manguiers poussent
dans le fond des wadis, où la température plus élevée
permet le développement d'une végétation de type subtropicale.
- les plateaux désertiques
et la vallée du Hadramaout à l'est : L'est
du pays est une immense zone de plateaux austères et rocailleux
dont le relief s'incline progressivement jusqu'à la frontière
omanaise. Ces plateaux sont creusés de profonds wadis-oasis dont
les plus célèbres sont les wadis Dohan et Hadramaout. Ce
dernier, long de 200 km, constitue la particularité géographique
majeure régionale.
Exceptée dans le Hadramaout, la densité humaine est très
faible et la vie citadine inexistante.
Les cultures de céréales, fruits, luzerne, et l'élevage
de chèvres constituent les principales activités agricoles
des hommes vivant dans ces wadis-oasis.
- le désert du Rub El
Khali : La partie méridionale
des sables du Rub El Khali fait partie du Yémen (frontière
yéméno-saoudienne), où elle est nommée Ramlat
as Sabatayn. Les moyens plateaux s'inclinent progressivement au nord-est
avant d'être recouverts par les sables du Rub El Khali à partir
de Ma'reb et tout le long de la frontière saoudienne. C'est le territoire
des bédouins, transitant et commerçant entre les deux
pays, sans tenir compte des frontières.
- les îles yéménites
: parmi les nombreuses îles
du Yémen, nous pouvons citer :
Socotra :
perdue
au milieu de l'Océan Indien, à 350 km environ de la côte
yéménite, l'île de Socotra est souvent oubliée
des cartes géographiques du Yémen. Pourtant, au XIXe s.,
les anglais y installèrent un comptoir commercial, idéalement
placé entre l'Inde et l'occident, avant d'être décimés
par la malaria et se rabattre sur Aden. Plus récemment les soviétiques,
transformèrent l'île en base militaire.
Depuis peu, une liaison aérienne permet l'accès à
Socotra. Seuls problèmes : l'absence d'hôtel et la malaria
qui sévit toujours !
Hanish : l'île
d'Hanish est situé au sud de la Mer Rouge. Volcanique et sans ressource
naturelle, elle sert d'étape pour les pêcheurs de la région.
Elle défraya la chronique lorsqu'elle fut l'enjeu d'un conflit armé
en 1995 entre le Yémen et son voisin l'Erythrée.
Avec les îles voisines, elle constitue une zone privilégiée
pour les amateurs de plongée sous-marine.
GEOLOGIE
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carte géologique :
(cliquez sur carte pour agrandissement) |
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avec l'aimable autorisation de Jean-Michel GAULIER (texte et carte géologique)
Histoire géologique :
La grande diversité des paysages yéménites est
étroitement liée à son histoire géologique.
Chaque époque, chaque évènement géologique,
séparés entre eux de plusieurs millions d'années,
a laissé une trace, une marque dans le paysage :
- le socle du Yémen, composé de roches cristallines
et métamorphiques et habituellement daté de 600 millions
d'années, serait constitué par endroit de gneiss vieux de
2,8 milliards d'années ! ce qui les classerait parmi les les roches
les plus anciennes de la planète. Un première épisode
marin, il y a environ 400 MA, a recouvert ce socle d'argiles et grès
permien, qui affleurent près de Kohlan
- A l'ère secondaire (65 MA- 250 MA), Yémen et
Afrique de l'Est ne forme qu'un même continent. Après un épisode
d'émersion au Trias (210-250 MA), le niveau marin mondial augmente
au Jurassique (130-210 MA). Un climat chaud associé à une
grande activité biologique marine permet alors la formation de grandes
séries calcaires. Ces calcaires riches en fossiles (oursins et gastéropodes)
affleurent dans la région de Hajjah (col de Halmlam) et sur les
hauts plateaux entre Amran et Saada.
Au Crétacé (65-130 MA), après une baisse du niveau
marin, le pays est parcouru par de nombreux fleuves et rivières
qui vont déposer des grés que l'on rencontre un peu partout,
mais que l'on remarque principalement à Tawilah et à Thula.
Ces dépôts gréseux continueront jusqu'au Tertaire (30
MA).
- A l'ère tertiaire (2 - 65 MA) : au debut de l'ère
tertiare (paléocène - 60 MA), se dépose à l'est
une épaisse couche calcaire, qui forme aujourd'hui le plateau du
Jawl. Pendant la dernière glaciation (100 000 ans), la forte érosion
de ce plateau par les oueds sera à l'origine de la formation du
fameux Wadi Hadramaout et de ses affluents (Wadi Dohan).
Mais l'évènement géologique le plus marquant commence
au milieu de l'ère tertiaire (30 MA) par le début de la séparation
des plaques africaine et arabique et la création du rift de la Mer
Rouge.
Dans la partie montagneuse du pays, ces mouvements tectoniques ont
provoqué une surélévation du relief (formation de
la chaîne montagneuse), associée à une intense activité
volcanique à l'ère Tertiaire : on y trouve ainsi des terrains
composés principalement de roches volcaniques comme le basalte,
témoins de cette activité.
- A l'ère quaternaire (-2 MA) : La forte érosion
de ces reliefs par les eaux des wadis entrainent les sédiments vers
les plaines. Ainsi, la plaine de la Tihama constitue une vaste zone d'épandages
d'alluvions, alimentée par des sédiments issus de cette érosion.
Rift de la Mer Rouge :
Le Yémen est pour l'essentiel un ensemble à hautes
terres participant géologiquement à l'instabilité
de la grande zone des fractures du rift africain. Il reste donc géologiquement
rattaché à l'Afrique, seulement séparé de celle-ci
par l'effondrement de la Mer Rouge (qui peut atteindre 3000 mètres
de profondeur).
Il y a environ 30 millions d'années, sous l'effet de mouvements
d'ensemble de la plaque africaine, la ride de la Mer Rouge se met en place.
Directement concerné par l'ouverture de cette faille à raison
de 2 cm par an, le pays est régulièrement soumis à
des secousses sismiques, dont la plus violente et la plus spectaculaire
fut enregistrée le 13 décembre 1986 à Dhamar et qui
provoqua la mort de près de 3000 personnes !
Une autre ride, issue du même processus et perpendiculaire à
la ride de la Mer Rouge, longe la côte yéménite dans
le Golfe d'Aden, où une fosse de plus de 5000 mètres peut
y être observée.
Afrique et Arabie se séparent ainsi sous nos yeux .....
Le problème de l'eau :
Aujourd'hui, le Yémen, et principalement sa capitale Sana'a,
est confronté à un inquiétant problème d'eau
: la population de la capitale ne cessant d'augmenter, la nappe phréatique
est pratiquement asséché et l'on pompe aujourd'hui dans les
nappes fossiles. De gros projet sont actuellement à l'étude,
mais le Yémen pourra-t-il se payer de telles infrastuctures synonyme
de survie ?
CLIMAT
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Le Yémen est soumis au régime des moussons qui s'abattent
deux fois par an sur le pays. Le climat est fortement influencé
par le relief qui fait obstacle aux vents porteurs d'humidité. Mais
traversé par le 15° nord, le pays reçoit des précipitation
inconnues dans le reste de la Péninsule (plus de 1000 mm dans le
sud-ouest).
Le climat est bien sûr conditionné par la géographie
des différentes régions du pays :
La Tihama (côtes
de la Mer Rouge) :
Le climat y est chaud et humide toute l'année, avec des températures
maximales en juillet et août. Les pluies sont rares.
- Température moyenne l'été : 40/45 °C
- Température moyenne l'hiver : 30°C
- Degrés d'humidité : 50 à 80 %
A éviter impérativement l'été ! Par contre
l'hiver, le climat chaud est largement supportable.
Les Montagnes :
Le Yémen est soumis aux vents de la mousson : l'hiver, les vents
du nord-est sont froids et secs ; l'été, les vents humides
du sud-ouest se heurtent aux montagnes provoquant de violentes averses.
La saison des pluies s'étale d'avril à septembre, avec
deux maximums en avril/mai et août. Ces pluies sporadiques, sous
forme d'orages de fin de journée, ne durent jamais très longtemps
(1 à 2h) . Elles gonflent les wadis et provoquent parfois des crues.
Dans cette zone montagneuse, les variations climatiques existent entre
hauts et moyens plateaux, mais les montagnes possèdent le meilleur
climat du pays :
Les Hauts Plateaux (1800 à
2500m) ont une grande amplitude thermique :
- Température moyenne l'été : 30°C
- Température moyenne l'hiver : 22°C (parfois 0°C la
nuit , mais généralement frais le soir et la nuit)
Les Moyens Plateaux (500 à 1800m) ont un climat plus tempéré
avec des températures légèrement plus élevées
que sur le Hauts Plateaux , mais avec des pluies et une humidité
beaucoup plus importantes (il pleut presque toute l'année à
Ibb, 900mm/an) .
L'Est et le Hadramaout :
Cette région est peu touchée par la mousson. Le climat
y est chaud et sec, agréable toute l'année sauf en été
où les températures sont très élevées..
Le Nord - Est (Ramlat as Sabatayn)
:
Le climat y est désertique : chaud et sec, à éviter
de juin à septembre.
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