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ITINERAIRE N° 5
DE   SANA'A A  TAËZ

                                                    SANA'A
 

                                              54
 

                                                         Col de Yislah
                                                16

            vers Bajil (Tihama)                 Ma'bar

                                            28         32
                     Hammam Ali *
                                                Dhamar
                                                                        55         Rada *
                                                             33
                                                                                            vers Al Baydah
                                                 Yarim
                                                      14                        47
                  Col de Sumara ***          Kitab
                                                                                   Damt *
                                             50
                                        10
                           Jiblah **       Ibb *                         vers Aden

                         Sayani Pass **
                                       65

                           TAEZ *      Al Janad
     vers Tihama
                                     Djebel Saber **
   Wadi Dhabab **
                                                   vers Aden
        vers Al Turbah

 
Rensignements pratiques sur l'itinéraire :
Kilométrage (de Sana'a) : Dhamar : 102km - Yarim : 135km -  Ibb : 199 km - Taëz : 265 km
Mode de déplacement : Taxi bande verte- Bus (5h de Sana'a à Taëz) arrêts à Mabar, Dhamar, Ibb -
Autorisation obligatoire à retirer au Ministère du Tourisme.
Gare des taxis à Sana'a : à 200 m au sud de Bab El Yémen, rue de Taëz
Gare des taxis à Taëz : à la sortie de la ville, route de Sana’a.
Etat des routes : Excellent - Route de montagnes
Durée : 1 jour (longue étape)
Situation : Sans problème, même pour voyageurs individuels. 
Conseil : détour intéressant à Hammam Ali ou Damt (comptez 1 à 1/2 journée de plus) - Pour tout voir sans se presser, coupez par une étape à Ibb.
Intérêts : Montagnes - Jiblah** et Al Janad - Taëz** - Djebel Saber** - Marché de WadiDhabab**(dimanche)
  Cet itinéraire très fréquenté, traverse du nord au sud les Hauts Plateaux pour descendre sur Taëz et rejoindre, plus loin, Aden et l'Océan Indien. Différences d'altitudes, donc différences de paysages, les plaines fertiles de Dhamar à Yarim succèdent aux plateaux rocailleux de Sana'a avant de laisser place aux montagnes verdoyantes du col de Sumara à plus de 3000 m d'altitude. La région, surnommée le " Yémen Vert " et d’où vient certainement l’expression " Arabie Heureuse " pour nommé le Yémen, est la plus pluvieuse du pays (400mm/an à Dhamar, 900mm/an à Ibb).
Après Ibb, la route continue sa descente sur les moyens plateaux et Taëz, en passant devant les deux centres historiques et religieux de Jiblah et Al Janad.



 de  SANA'A à IBB  (199 km) :
 
Km 0 : 
(Km 265) 
La route de Taëz part de Bab El Yémen , au coeur de Sana'a. La gare routière à Sana’a se situe à 200 m de Bab El Yémen, sur la route de Taëz.
Km 12 :
(Km 253)
Après avoir traversée les faubourgs sud de la capitale puis laissée à gauche l'ancienne route de Ma'reb , elle longe le grand plateau volcanique de Sahan où d'intéressants petits villages plus ou moins désertés longent le trajet à l'écart de l'axe principal.
Km 54 : 
(Km 211)
Col de Naquil Yislah, à 2800 m d'altitude, la vue** est superbe sur la plaine de Ma'bar. La route descend dans cette plaine fertile, grande région agricole.
Km 70 : 
(Km 195) 
A l'entrée de Ma'bar, part sur la droite l'ancienne piste aujourd'hui goudronnée reliant Bajil (169 km) et la Tihama. Route excellente, superbes paysages.

De grandes surfaces cultivées, contrastant avec les petites terrasses rencontrées dans les montagnes, se succèdent le long de la route, jalonnée de petites tours en terre ou en parpaings en guise de greniers et de vigie pour surveiller les plantations !

Cette région fut touchée en décembre 1982 par un très violent tremblement de terre, unique dans le siècle. Le bilan de la catastrophe fut terrible : 1500 morts, 42000 maisons abîmées dont plus de 11000 détruites, plus de 180 villages et une bonne partie de la vieille ville de Dhamar détruits aussi.
 
Km 91 : 
(Km 174)
9 km avant Dhamar, en provenance de Sana'a, une piste bifurque sur la droite (panneau indicateur) et conduit au bout de 28 km à Hammam Ali* (piste + ou - bonne). Comptez 3/4h de piste aller, en 4x4 de préférence, pour ce détour dans une petite vallée très bucolique.
De nombreuses sources d'eau chaude sulfureuse jaillissent des flancs de la montagne et ont fait du  village de Hammam Ali une station balnéaire réputée. Un établissement de bains (spartiate) a été aménagé, ainsi que des bassins couverts, canalisant les eaux thermales.
On peut continuer la piste sur quelques km et rejoindre la route de Bajil, ou revenier sur ses pas en direction de Dhamar.

Km 102 :
(Km 163)
DHAMAR : (2500 m)
 Ville sans grand intérêt, sinon ses trois mosquées contennant les tombeaux d'Imams du Yémen : Yahya Ibn Hamza XIVe s., Moutahar XVe s., Qaçin XVIe s.
Jadis, la ville était le grand centre d'élevage des meilleurs chevaux d'Arabie, tous disparus aujourd'hui, les derniers ayant été pris par les Egyptiens pendant la révolution de 1962. La vieille ville, à l'est, autrefois cernée de remparts, est en partie détruite.
Bons petits restos sur l'artère principale.

De Dhamar, la route de Rada (55 km) et Al Baydah (179 km) part vers l'est, rejoingnant Al Mukalla (584 km) et l'Hadramaout (cf Itinéraire n°11  Sana'a - Al Mukalla).
 
Km 120 :
(Km 145)
Baït Al Kumani : Marché au qat, bien connu des chauffeurs de taxi. Les alentours du village comptent près de 300 tours pour surveiller les précieuses plantations de qat !
Km 135 :
(Km 130)
YARIM (2590 m), la plus haute ville du Yémen.
 Yarim fut l’une des étapes les plus intense de l’expédition du danois Niebuhr lors de son exploration au Yémen en 1763 : après avoir perdu l’explorateur de son groupe, Niebuhr et ses compagnons durent s’enfuirent de la ville, chassés par ses habitants.

Au départ de Yarim, on peut faire un petit détour vers Damt. Pour cela, vers l'est, suivre la nouvelle route d'Aden qui traverse de splendides paysages volcaniques** pour arriver, après 47 km, à DAMT dominé par un volcan**. Un escalier métallique permet d'en atteindre le sommet où miroitent les eaux vertes d'un lac volcanique. Tout autour du volcan, jaillissent plusieurs sources d'eau chaude. De sommaires aménagements, parfois à même le rocher, permettent aux curistes d'apprécier les vertus de ces eaux. (Hôtel sommaire à Damt - restos ). Comptez 2/3 h pour le détour à Damt et la visite du volcan.
 
Km 149 :
(Km 116)
Kitab : point de départ de la route de Dhafar (11 km , direction  Al Nadirah) ancienne capitale du royaume de Himyar du IVe au VIe siècle. Aujourd'hui, les ruines sont dispersées dans les villages alentours. Prendre un taxi à Yarim, mais site sans grand intérêt.
Km 154 :
(Km 111)
Col de SUMARA  (2800 m) : Cette région montagneuse recouverte de terrasses et creusée de vallées impressionnantes, offre de superbes paysages**. L'itinéraire rejoint Ibb au milieu des aloès et des euphorbes candélabres. Cette partie du Yémen donne un aspect verdoyant du pays .... jusqu'à Ibb.
Km 178 : (Km 87) Addalil : (1600 m) Marché aux fruits bien achalandé.




Km 199 :  IBB* (1930 m)
(Km 66)  
S'y rendre : taxi bande verte, bus de Sana'a - gare des taxis à Ibb sur la route principale Sana’a/Taêz
Temps de visite : 2h - Si vous n'avez pas de temps, préférez Jiblah à Ibb.
Intérêt : Architecture - vieille ville et souk très intéressant
Ville principale de la région, Ibb n'a rien de très attrayant au premier abord. Mais son site perché dominant une verte large vallée verdoyante, est des plus plaisant. 
Ibb est une ville commerçante de passage (boutiques de change dans la rue principale). Les constructions modernes ont proliféraient un peu partout de façon anarchique. Par contre, sa médina et son vieux souk plus à l'est,  un peu à l'écart de l'axe principal et délaissés des touristes, sont restés intactes et superbes : les maisons de pierres grises offrent un bel ensemble architectural, des petites ruelles propres et pavées se dégage une ambiance calme et reposante, un air d'Arabia Felix ! Certaines maisons du vieux souk ont leurs angles du rez-de-chaussée arrondis, pour faciliter le passage des ânes et de leur fardeau dans les ruelles étroites. Dans le souk, nombreux artisans qui " bricolent " à partir d’objets de récupérations : bouteilles de gaz, lampes et matériel électrique,... Commerçants très sympathiques.

Attention : Ibb est la ville la plus pluvieuse du Yémen : le temps y est presque toujours couvert (900mm/an de pluie), surtout de mai à septembre.

Une idée originale de rando : d’Ibb, prenez un taxi jusqu’au col de Sumara, sur la route de Sana’a. Redescendre du col à pied par la montagne, puis reprendre un taxi (ou en stop) pour vous ramener à Ibb.

Hébergement à Ibb :
Pour couper en deux la longue étape Taëz-Sana’a, vous pouvez dormir à Ibb, seule ville avec des infrastructures hôtelières sur le trajet :
- MAEEN hôtel : Sur route Sana'a-Taëz, près de la gare des taxis. Assez bon marché .
- ALREAB Hôtel : correct 
- AL QOOS : bien situé dans le centre



Alentours de IBB : Ibb à Jiblah (8 km)

A Ibb, rejoindre la route principale Sana'a/Taez (km 201)et continuer en direction de Taêz sur 2 km dans les faubourgs de la ville. Après le resto Zahrat Ash Shark (sur la droite au bord de la route), une petite route bifurque sur la droite et conduit, après 8 km, au village de Jiblah


JIBLAH** (1930 m)

 
S’y rendre : Prendre un taxi à Ibb ou en stop depuis la route Sana’a-Taez. 8km de Ibb.
Temps de visite : 2 à 3h
Intérêt : Architecture - Possibilité de visiter la Mosquée et le tombeau de la reine Arwa
Jiblah se trouve à 8 km à l'ouest de l'axe Sana'a-Taëz. La route qui y conduit suit un agréable petit vallon et les collines avoisinantes offrent des possibilités de ballades et des point de vue superbes sur la ville.

Histoire :
Jiblah fut fondée par la dynastie ismaélienne des Sulayhide (1038-1138), qui diriga le Yémen au XI et XIIème s. La ville et la dynastie tiennent leur réputation de la reine Arwa, seconde femme à avoir régné sur le Yémen après la reine de Saba. Issue de la modeste tribu des Salihiyoun, Arwa Bint Ahmad naquit en 1047. Son beau-père, Ali al Sulayhi, à l'origine de la dynastie ismaélienne des Sulahydes, établit sa domination sur l'ensemble du pays. A la mort de son mari en 1068, Arwa devint reine du Yémen et choisit Jiblah comme capitale, sous la pression de zaydites qui la poussèrent à quitter Sana'a. Elle régna sur tout le pays jusqu'en 1138.
Cavalière émérite, érudite spécialiste des rites ismaéliens, experte dans les arts de la guerre, elle fit ainsi de Jiblah la nouvelle capitale yéménite. On lui doit : la construction de tout un système d'irrigation autour de la ville, l'érection de la mosquée qui porte son nom et où elle repose encore aujourd'hui, l'aménagement des terrasses alentours, l'agrandissement de la grande mosquée de Sana’a. Sa mort, à l'âge de 90 ans, marqua la fin de la dynastie ismaélienne des Sulayhides.

Visite :
Outre son passé historique , la réputation de Jiblah tient aussi à ses extraordinaires minarets (il y en aurait 40 à Jiblah) de grés ocres décorés de chaux blanche, de ses hautes habitations richement décorées aux tons gris et vert-pâle, et de son souk aux rues pavées, dans le même style que Ibb (mais malheureusement sale). Belle vue des collines opposées, de l'autre côté du wadi, près de l’hôpital américain, d'où l'on découvre toute l'harmonie entre les maisons et le site.
La principale mosquée se visite, et le tombeau de la reine Arwa y est visible. Intéressants bassins d'ablutions où l'eau est acheminée par un aqueduc construit sous la Reine Arwa.
Les ruines de l'ancien palais de la reine Arwa dominent l'entrée du village à droite. Ce palais possédait, d'après la légende, 365 chambres et salles de bain, une pour chaque jour de l'année (Il semble plus modestement qu'il n'ait contenu que 32 chambres)

Malheureusement, le village est depuis déjà longtemps sur les programmes de la plupart des circuits touristiques : à Jiblah, le touriste, on connaît ! et la visite de la mosquée tourne vite en une distribution de billets au milieu d’enfants plutôt collants ! Espérons que cette "pratique" ne reste qu'anecdotique au Yémen.

Attention : pas d’hébergement à Jiblah.

  Le route conduit à Jiblah en suivant le vallon côté nord. Pour jouir d'un superbe point de vue de la bourgade et de ses minarets, traversez ce vallon côté sud, à l'entrée du village, en direction de l'hôpital américain que l'on repère de loin.



de IBB à TAEZ (64 km) :
 
Km 201:
(Km 64)
Rejoindre la route de Taêz, qui descend alors progressivement vers les moyens plateaux entre les aloès, jujubiers et les euphorbes candélabres pouvant atteindre parfois 9 m de haut.
Km 214 :
(Km 51)
Sayani Pass (2337 m) . Superbe point de vue** sur la vallée de Taëz.
Km 244 :
(Km 21)
Sur la route Sana’a-Taëz, près de l'aéroport, au niveau d'une station-service, une bifurcation sur la gauche mène à Al Janad (cf environs de Taëz).
Km 254 : 
(Km 11)
Bifurcation à gauche vers Aden (169 km).



Km 265 : TAËZ* (1500m)
(Km 0)
   
Temps de visite : vieille ville et mosquée : une demi-journée
Intérêt : souk - possibilité de visiter la Mosquée Al Ashrafiya - Site agréable et étape reposante si vous revenez de la Tihama.
Hébergement : nombreux hôtels modernes, prix abordables
Située à 1500m d'altitude, Taëz s'étale au pied de l'imposant Djebel Saber, dans un agréable site de verdure et de collines. La région jouit d'un climat agréable toute l'année qui ont rendu célèbre la cité : tous les dirigeants du pays y venaient l'été en villégiature.
Taëz donne résolument l'image d'une ville moderne ; c'est l'un des grands centres industriels et commerciaux du pays.
Avec près de 400.000 habitants (la population de la ville a doublé juste après la guerre du Golfe, suite au retour des yéménites travaillant en Arabie Saoudite), les constructions modernes ont poussé tout autour de la vieille ville, sans toutefois dénaturer le style architectural yéménite,
Mais Taëz conserve un charme non tâché par la modernité apparente avec ses mosquées, son pittoresque souk, ses demeures dans la vieille ville et son site contrasté.

Orientation :
Le relief accidenté du site et les rues étroites et sinueuses qui serpentent de collines en collines rendent l'orientation dans la ville particulièrement difficile. Seul le Djebel Saber et la citadelle Al Qahira au sud peuvent servir de point de repère. La rue Gamal, axe principal qui coupe la ville d'est en ouest, se repère aisément. Plus au sud, la rue du 26 Septembre remonte jusqu'à Bab El Mussa et Bab El Kebir, les deux portes du souk et de la vieille ville. Perpendiculairement à ces deux artères, la rue At Tahrir part de Bab El Kébir et remonte au nord en traversant le marché central moderne. En dehors de ces trois rues, l'usage d'un plan est préférable.
 
Histoire :
L'origine de Taez est incertaine. La première référence à la ville remonte à 1175 quand les Ayyubides choisirent la ville comme capitale : Turan Shah, à l'appel des yéménites fut envoyé par son frère, le célèbre Saladin, alors ministre du calife d'Egypte, pour pacifier l'anarchie régnant au Yémen et pour répandre les doctrines sunnites contre l'ismaëlisme.
La dynastie Rasulides, qui contrôlait une grande partie du Yémen du sud et de la Tihama de 1229 à 1454, choisit une nouvelle fois Taëz comme capitale à la place de Zabid. La ville connut alors un climat de paix et une certaine prospérité. Les Rasulides, qui entretenaient des relations avec Aden et Mokha, développèrent les activités commerciales, édifièrent les remparts, construisirent de nombreuses mosquées (dont les mosquées Al Ashrafiya et Muzzafariya) ainsi qu'un aqueduc canalisant l'eau du Djebel Saber pour approvisionner la ville.
A la fin du règne des Rasulides, la ville devint une étape commerciale, relais obligatoire entre les ports de Mokha et Aden et le pouvoir central de Sana'a. Elle subit aussi les va-et-vient et pillages des envahisseurs en route vers les Hauts-Plateaux.
Taëz redevint capitale en 1948, date de l'assassinat de l'Imam Yahya par les "Yéménites Libres". Ces derniers installèrent à Sana'a un nouvel Imam, Abdulla Al Wazir. Mais Ahmed, fils de Yahya, mit fin aussitôt à cette rébellion en liquidant les révolutionnaires et en rétablissant l'ancien régime imâmite à Taëz, et ce jusqu'en 1962, date de la révolution.
Depuis, Taêz est resté un important pôle économique dans le pays avec ses industrie variées, surtout depuis le retour forcé des émigrés yéménites travaillant en Arabie Saoudite, suite à la guerre du Golfe en 1990.
L’Imam Ahmed :
    le dernier Imam du Yémen
Quand Ahmed reprend le flambeau de son père Yahya en 1948, à l'âge de 57ans, il ne se doute pas encore qu'il sera le dernier Imam Zaydite de l'histoire du Yémen, après plus de 1000 ans de pouvoir imâmite.
A l'image de son père qui affirmait, à l'idée d'un prêt étranger, en 1947 : "Manger de l'herbe plutôt que de voir des étrangers dans son pays" , Ahmed reprit sa politique d'isolationnisme, de lutte contre le modernisme. Tenant les habitants de Sana'a responsable de la mort de son père et pour se rapprocher des ses ennemis britanniques basés à Aden, il transféra la capitale à Taëz.
Trapu et obèse, souffrant d'arthrite, irascible et mégalomane, Ahmed aimait cultiver une image de terreur et de cruauté. Echappant miraculeusement à plusieurs attentats, il s'instaura rapidement une légende autour du personnage soit-disant protégé par les jinns.
La petite histoire raconte que pendant les réunions publiques, l'Imam avait l'habitude de s'absenter un instant et d'enregistrer ainsi les conversations de ces détracteurs à leur insue. Personne à part l'Imam , ne soupçonnait alors l'existence même du magnétophone. Revenant dans la salle , il répétait ce qu'il avait entendu , assurant avoir communiqué avec le diable .
Après 14 ans de règne, Ahmed mourut dans son lit, dix jours avant le coup d'état du 26 septembre 1962. Comme pour tous ses prédécesseurs, aucun portrait du souverain n'a jamais été publié.

Visite :

Le souk et la vieille ville :
Les remparts, construits au XIIIème siècle sous la dynastie Rasulide, cernaient autrefois la vieille cité. Il ne subsiste aujourd'hui que quelques restes de l'ancienne enceinte et, perchée sur un rocher dominant la vieille ville, la citadelle Al Qahira (la victorieuse), qui servait de résidence aux otages.
La vieille ville ne représente aujourd'hui qu'une très petite partie de Taëz. Elle s’étale vers le sud du souk (côté qui monte !).
Le souk, beaucoup plus petit qu'a Sana'a, s'étend surtout entre Bab El Kebir et Bab Mussa, les deux seules portes subsistant de l'ancienne enceinte. On y trouve la plupart des produits et objets traditionnels : tissus, vannerie, et de nombreuses boutiques d'antiquités et de bijoux d'argent où il ne faut pas hésiter à marchander. Goûtez au fromage local, en forme de galette, le seul du pays, salé (le lavez de préférence à l'eau minérale avant de le manger). Le souk aux épices est l'une des parties les plus colorées. Les femmes du Djebel Saber (cf environs de Taëz), reconnaissables à leurs costumes colorés et à leurs bijoux en or, descendent quotidiennement y vendre leurs produits et leur réputation en négoce n'est plus à faire.
Lors de fortes pluies, les eaux ruisselantes descendants du Djebel Saber transformaient régulièrement les rues du souk en de véritables torrents boueux. De récents travaux de canalisations ont permis de remédier à ce problème.

possibilité de changer vos dollars dans les boutiques du souk , principalement chez les marchands de bijoux.

Mosquée Muzzafariya :
En remontant du souk les ruelles escarpées de la vieille ville vers le sud, vous tomberez sur la mosquée Muzzafariya (première mosquée en venant du souk) reconnaissable à ses dômes (une vingtaine) et à ses murs extérieurs crénelés. Construite au XIIIème siècle, elle ne possède pas de minaret. Des frises finement ciselées entourent ses fenêtres. Elle ne se visite pas.

Mosquée Al Ashrafiya** :
Située juste au-dessus de la mosquée Muzzafaryia et sous la citadelle Al Qahira, la mosquée Al Ashrafiya se distingue au-dessus de la vieille ville par ses deux minarets et ses coupoles blancs.
Sa construction commença sous le règne de Ashraf I en 1295, et se continua sous Ashraf II de 1376 à 1400 (dynastie des Rasulides). C'est l'une des rares mosquées du pays que les non-musulmans peuvent visiter. Demander au gardien à l'entrée. Il vous en coûtera certainement quelques rials (prix variable suivant l'humeur du gardien!).
La salle de prières est vraiment superbes, avec son plafond peint, ses frises en stuc et les coquilles St Jacques aux angles. A l'entrée, on remarquera les boiseries en marqueterie avec incrustation de nacre. Toujours dans l'entrée mais sur la droite à l’extérieur de la salle de prière, se trouvent les bassins d'ablutions et hammam.

National muséum :
Sur les hauteurs de la ville moderne, visite de 8h à 12h .
Ancien palais de l'Imam Ahmed, on y expose tous les objets lui ayant appartenu : vêtements, ustensiles en tous genres, objets médicaux,.... A voir , mais c'est très "kitch" ! Le but de ce musée étant de démonter le caractère mégalomane de l'Imam Ahmed et de le discéditer ....

Palais Sala :
Autre palais de l'Imam, sur les hauteurs de la ville, qui y vécu avant de déménager à Al Hordi (Musée National actuel). D'autres objets y sont exposés, ainsi que les lions (ou plutôt ses descendants) de l'Imam.
 

Hébergement à Taëz :
Les structures hôtelières modernes font de Taez une étape agréable et recommandée, surtout après un séjour dans les funduqs ou bivouacs des montagnes ou de la Tihama.Visitez les chambres avant, l'état et la propreté sont très variables et ne s'arrangent pas d'une année sur l'autre. La plupart des hôtel se situent sur ou près de la rue du 26 septembre, ou rue At Tahrir
- AL BORG : rue At Tahrir. Un des meilleurs hôtels rapport qualité-prix. Semble faire des efforts de propreté. Possibilité de manger. Salle de bain dans chambre. 
- AL JANAD : rue du 26 Septembre. Même style. Propre et calme.
- PLAZA : rue du 26 Septembre. Très bien tenu mais plus cher.
- al YEMEN : près de la rue du 26 septembre. Hôtel récent. Actuellement, notre meilleur adresse à Taêz. Resto avec menu pas très original mais très bon. Chambres propres avec douches. Prix un peu plus élevé que les autres hôtels.
- ASIA Hôtel : nouvel hôtel, rue At Tahrir. 



ENVIRONS DE TAEZ :

DJEBEL SABER ** 

 
Comment s'y rendre : prendre un taxi à Bab El Kébir (porte du souk de Taëz) 1200 rials pour deux, ou en 4X4, puis marcher.
Temps de visite : maximum une demi-journée
Intérêt : Paysage et extraordinaire point de vue sur Taëz et ses environs si le temps le permet - Seule société matriarcale du Yémen, mais vous aurez plus de chance de rencontrer les femmes du Djebel au souk de Taëz. - Terrasses et petits villages sur les flancs du Djebel.
Imposante montagne dominant Taêz à près de 3000 m d'altitude, prendre la route qui monte derrière la citadelle Al Qahira et traverse un quartier résidentiel. L'asphalte laisse rapidement place à une piste raide, dont l'état varie en fonction des dernières intempéries. Littéralement, le Djebel Saber signifie "La montagne de la Patience". Elle est renommée parmi les arabes pour être recouverte de toutes les fleurs du monde! Des flancs du Djebel Saber, la vue est superbe sur toute la vallée et Taêz, si le temps le permet. Ceux qui auront un peu de temps en profiteront pour improviser une petite randonnée entre les terrasses.
Le Djebel Saber est l'un des seuls endroit au Yémen, voire du monde musulman, ayant conservé des traditions matriarcales : les femmes ne sont pas voilées (sauf les cheveux), elles dirigent le foyer et font le commerce (on les rencontrent dans le souk de Taêz et surtout au souk de Wadi Dhabab). Les habitants du Djebel Saber sont réputés pour leur hospitalité. Si vous êtes invités à boire le thé, vous serez étonnés de voir les hommes à l'écart, cuisiner et s'occuper des enfants. 

WADI DHABAB **

 
Comment s'y rendre : Prendre un taxi à Bab el Kebir (porte du souk de Taëz) 200 rials pour deux (10 F).
Ou prendre un mini-bus de Taëz direction Bir Basha, descendre au carrefour en direction du wadi Dhabab et de Al Turbah, et finir en stop (pick-up) nombreux le dimanche, jour de marché.
Temps de visite : 2/3 heures maximum
Intérêt : souk tous les dimanche, un des plus originaux et colorés du pays - Rencontre avec les femmes du Djebel Saber.
Sortir de Taëz en direction de Al Hoddeidah et de la Tihama, puis 4 km après, dans les faubourg de la ville, bifurquer à gauche en direction de Al Turbah. Attention : bifurcation mal indiquée.
5 km plus loin, au fond d'un petit wadi sous de grands arbres, se tient chaque dimanche un souk en plein air, repérable à la foule toujours présente. Ce souk, l'un des plus intéressants du Yémen, attire les habitants de la région et notamment du Djebel Saber. Les femmes, non voilées et aux impressionnantes parures d'or, y vendent les produits locaux. Les boutiques sont de simples cahuttes en pierres, vides la semaine mais remplies le dimanche. Marché aux bestiaux et aux dromadaires.

Dans la même direction, possibilité de continuer vers Yufrus (superbe mosquée) et Turba (75km de Taëz, point de vue magnifique)

Les femmes du Djebel Saber se laissent facilement photographier au marché.
 


AL JANAD * 

 
S’y rendre : prendre un taxi (à Taêz de préférence ou en provenance de Sana’a) jusqu’au km 244 près de la station-service (21km avant Taêz). Finir les quelques km en stop 
Temps de visite : ½ h
Intérêt : visite partielle de l’une des plus vieille mosquée du Yémen. A visiter si vous avez vraiment du temps
A une vingtaine de kilomètres au nord de Taëz, sur la route de Sana'a, se trouve le village de Al Janad, aujourd'hui devenu une simple petite bourgade.

Histoire :
L'un des trois miklaf lors de l'arrivée de l'Islam au Yémen, Al Janad possède l'une des plus ancienne mosquée du monde, comtemporaine de la mosquée de Sana'a et du vivant de Mohamed. Elle fut construite au VIIe s. par un disciple de Mohamed, Mu’adh ibn Jabal, puis reconstruite vers 981-1011 par l’esclave nubien alors vizir de Zébid, Husayn ibn Salamah. Elle fut restaurée par la Reine Arwa en 1105, puis brûlée par Turgh Takin, frère de Saladin, vers 1184.
Ses dernières restaurations datent de 1973 et 1990.
La mosquée, construite dans un style sobre, n'est pas d'une grande beauté architecturale, mais son minaret, avec sa flèche octogonale, est haut de 70 m. Au centre, une pierre levée indique la Mecque et sert de cadran solaire. La salle de prière, sous sa grande voûte blanche, est malheureusement fermée. La vaste cour de la mosquée compte 75 piliers.
Visite partielle possible mais restauration très laide .