ITINERAIRE N° 5
Rensignements pratiques
sur l'itinéraire :
Kilométrage
(de Sana'a) : Dhamar : 102km - Yarim : 135km - Ibb : 199
km - Taëz : 265 km
Mode
de déplacement : Taxi bande verte- Bus (5h de Sana'a
à Taëz) arrêts à Mabar, Dhamar, Ibb -
Autorisation obligatoire à retirer au Ministère du Tourisme.
Gare
des taxis à Sana'a : à 200 m au sud de Bab El
Yémen, rue de Taëz
Gare
des taxis à Taëz : à la sortie de la ville,
route de Sana’a.
Etat
des routes : Excellent - Route de montagnes
Durée
: 1 jour (longue étape)
Situation
: Sans problème, même pour voyageurs individuels.
Conseil
: détour intéressant à Hammam Ali ou Damt
(comptez 1 à 1/2 journée de plus) - Pour tout voir sans se
presser, coupez par une étape à Ibb.
Intérêts
: Montagnes - Jiblah** et Al
Janad - Taëz** -
Djebel
Saber** - Marché de WadiDhabab**(dimanche) |
Cet itinéraire très fréquenté, traverse
du nord au sud les Hauts Plateaux pour descendre sur Taëz et rejoindre,
plus loin, Aden et l'Océan Indien. Différences d'altitudes,
donc différences de paysages, les plaines fertiles de Dhamar à
Yarim succèdent aux plateaux rocailleux de Sana'a avant de laisser
place aux montagnes verdoyantes du col de Sumara à plus de 3000
m d'altitude. La région, surnommée le " Yémen Vert
" et d’où vient certainement l’expression " Arabie Heureuse " pour
nommé le Yémen, est la plus pluvieuse du pays (400mm/an à
Dhamar, 900mm/an à Ibb).
Après Ibb, la route continue sa descente sur les moyens plateaux
et Taëz, en passant devant les deux centres historiques et religieux
de Jiblah et Al Janad.
de SANA'A à
IBB (199 km) :
Km 0 :
(Km 265) |
La route de Taëz part de Bab El Yémen
, au coeur de Sana'a. La gare routière à Sana’a se situe
à 200 m de Bab El Yémen, sur la route de Taëz. |
Km 12 :
(Km 253) |
Après avoir traversée les faubourgs sud de
la capitale puis laissée à gauche l'ancienne route de Ma'reb
, elle longe le grand plateau volcanique de Sahan où d'intéressants
petits villages plus ou moins désertés longent le trajet
à l'écart de l'axe principal. |
Km 54 :
(Km 211) |
Col de Naquil Yislah,
à 2800 m d'altitude, la vue** est superbe sur la plaine de
Ma'bar.
La route descend dans cette plaine fertile, grande région agricole. |
Km 70 :
(Km 195) |
A l'entrée de Ma'bar,
part sur la droite l'ancienne piste aujourd'hui goudronnée reliant
Bajil (169 km) et la Tihama. Route excellente, superbes paysages. |
De grandes surfaces cultivées, contrastant avec les petites terrasses
rencontrées dans les montagnes, se succèdent le long de la
route, jalonnée de petites tours en terre ou en parpaings en guise
de greniers et de vigie pour surveiller les plantations !
Cette région
fut touchée en décembre 1982 par un très violent tremblement
de terre, unique dans le siècle. Le bilan de la catastrophe fut
terrible : 1500 morts, 42000 maisons abîmées dont plus de
11000 détruites, plus de 180 villages et une bonne partie de la
vieille ville de Dhamar détruits aussi.
Km 91 :
(Km 174) |
9 km avant Dhamar, en provenance de Sana'a,
une piste bifurque sur la droite (panneau indicateur) et conduit au bout
de 28 km à Hammam
Ali* (piste + ou - bonne). Comptez 3/4h de piste aller,
en 4x4 de préférence, pour ce détour dans une petite
vallée très bucolique. |
De nombreuses sources d'eau chaude sulfureuse jaillissent des flancs de
la montagne et ont fait du village de Hammam Ali une station balnéaire
réputée. Un établissement de bains (spartiate) a été
aménagé, ainsi que des bassins couverts, canalisant les eaux
thermales.
On peut continuer la piste sur quelques km et rejoindre la route de
Bajil, ou revenier sur ses pas en direction de Dhamar.
Km 102 :
(Km 163) |
DHAMAR
: (2500 m) |
Ville sans grand intérêt, sinon ses trois
mosquées contennant les tombeaux d'Imams du Yémen : Yahya
Ibn Hamza XIVe s., Moutahar XVe s., Qaçin XVIe s.
Jadis, la ville était le grand centre d'élevage des meilleurs
chevaux d'Arabie, tous disparus aujourd'hui, les derniers ayant été
pris par les Egyptiens pendant la révolution de 1962. La vieille
ville, à l'est, autrefois cernée de remparts, est en partie
détruite.
Bons petits restos sur l'artère principale.
De Dhamar, la route de Rada (55 km) et Al Baydah (179 km) part vers
l'est, rejoingnant Al Mukalla (584 km) et l'Hadramaout (cf Itinéraire
n°11 Sana'a - Al Mukalla).
Km 120 :
(Km 145) |
Baït Al Kumani
: Marché au qat, bien connu des chauffeurs de taxi. Les
alentours du village comptent près de 300 tours pour surveiller
les précieuses plantations de qat ! |
Km 135 :
(Km 130) |
YARIM
(2590
m), la plus haute ville du Yémen. |
Yarim fut l’une des étapes les plus intense
de l’expédition du danois Niebuhr lors de son exploration au Yémen
en 1763 : après avoir perdu l’explorateur de son groupe, Niebuhr
et ses compagnons durent s’enfuirent de la ville, chassés par ses
habitants.
Au départ de Yarim, on peut faire un petit détour vers
Damt. Pour cela, vers l'est, suivre la nouvelle route d'Aden qui traverse
de splendides paysages volcaniques** pour arriver, après
47 km, à DAMT
dominé
par un volcan**. Un escalier métallique permet d'en atteindre
le sommet où miroitent les eaux vertes d'un lac volcanique. Tout
autour du volcan, jaillissent plusieurs sources d'eau chaude. De sommaires
aménagements, parfois à même le rocher, permettent
aux curistes d'apprécier les vertus de ces eaux. (Hôtel sommaire
à Damt - restos ). Comptez 2/3 h pour le détour à
Damt et la visite du volcan.
Km 149 :
(Km 116) |
Kitab : point
de départ de la route de
Dhafar (11 km , direction
Al Nadirah) ancienne capitale du royaume de Himyar du IVe au VIe siècle.
Aujourd'hui, les ruines sont dispersées dans les villages alentours.
Prendre un taxi à Yarim, mais site sans grand intérêt. |
Km 154 :
(Km 111) |
Col
de SUMARA (2800 m) : Cette
région montagneuse recouverte de terrasses et creusée de
vallées impressionnantes, offre de superbes paysages**. L'itinéraire
rejoint Ibb au milieu des aloès et des euphorbes candélabres.
Cette partie du Yémen donne un aspect verdoyant du pays .... jusqu'à
Ibb. |
Km 178 : (Km 87) |
Addalil : (1600 m)
Marché
aux fruits bien achalandé. |
Km 199 : IBB*
(1930
m)
(Km 66)
S'y
rendre : taxi bande verte, bus de Sana'a - gare des taxis à
Ibb sur la route principale Sana’a/Taêz
Temps
de visite : 2h - Si vous n'avez pas de temps, préférez
Jiblah à Ibb.
Intérêt
: Architecture - vieille ville
et souk très intéressant |
Ville principale de la région, Ibb n'a rien de très attrayant
au premier abord. Mais son site perché dominant une verte large
vallée verdoyante, est des plus plaisant.
Ibb est une ville commerçante de passage (boutiques de change
dans la rue principale). Les constructions modernes ont proliféraient
un peu partout de façon anarchique. Par contre, sa médina
et
son vieux souk plus à l'est, un peu à
l'écart de l'axe principal et délaissés des
touristes,
sont restés intactes et superbes : les maisons de pierres grises
offrent un bel ensemble architectural, des petites ruelles propres et pavées
se dégage une ambiance calme et reposante, un air d'Arabia Felix
! Certaines maisons du vieux souk ont leurs angles du rez-de-chaussée
arrondis, pour faciliter le passage des ânes et de leur fardeau dans
les ruelles étroites. Dans le souk, nombreux artisans qui " bricolent
" à partir d’objets de récupérations : bouteilles
de gaz, lampes et matériel électrique,... Commerçants
très sympathiques.
Attention :
Ibb est la ville la plus pluvieuse du Yémen : le temps y est presque
toujours couvert (900mm/an de pluie), surtout de mai à septembre.
Une idée
originale de rando : d’Ibb, prenez un taxi jusqu’au col de Sumara, sur
la route de Sana’a. Redescendre du col à pied par la montagne, puis
reprendre un taxi (ou en stop) pour vous ramener à Ibb.
Hébergement à Ibb :
Pour couper en deux la longue étape Taëz-Sana’a, vous pouvez
dormir à Ibb, seule ville avec des infrastructures hôtelières
sur le trajet :
- MAEEN hôtel : Sur route Sana'a-Taëz, près
de la gare des taxis. Assez bon marché .
- ALREAB Hôtel
: correct
- AL QOOS : bien situé dans
le centre
Alentours de IBB
: Ibb à Jiblah (8 km)
A Ibb, rejoindre la route principale Sana'a/Taez (km 201)et continuer
en direction de Taêz sur 2 km dans les faubourgs de la ville. Après
le resto Zahrat Ash Shark (sur la droite au bord de la route), une petite
route bifurque sur la droite et conduit, après 8 km, au village
de Jiblah
JIBLAH**
(1930
m)
S’y rendre : Prendre un taxi à Ibb ou en stop depuis
la route Sana’a-Taez. 8km de Ibb.
Temps de visite : 2 à 3h
Intérêt : Architecture - Possibilité de
visiter la Mosquée et le tombeau de la reine Arwa |
Jiblah se trouve à 8 km à l'ouest de l'axe Sana'a-Taëz.
La route qui y conduit suit un agréable petit vallon et les collines
avoisinantes offrent des possibilités de ballades et des point de
vue superbes sur la ville.
Histoire
:
Jiblah fut fondée par la dynastie ismaélienne des Sulayhide
(1038-1138), qui diriga le Yémen au XI et XIIème s. La ville
et la dynastie tiennent leur réputation de la reine Arwa, seconde
femme à avoir régné sur le Yémen après
la reine de Saba. Issue de la modeste tribu des Salihiyoun, Arwa Bint Ahmad
naquit en 1047. Son beau-père, Ali al Sulayhi, à l'origine
de la dynastie ismaélienne des Sulahydes, établit sa domination
sur l'ensemble du pays. A la mort de son mari en 1068, Arwa devint reine
du Yémen et choisit Jiblah comme capitale, sous la pression de zaydites
qui la poussèrent à quitter Sana'a. Elle régna sur
tout le pays jusqu'en 1138.
Cavalière émérite, érudite spécialiste
des rites ismaéliens, experte dans les arts de la guerre, elle fit
ainsi de Jiblah la nouvelle capitale yéménite. On lui doit
: la construction de tout un système d'irrigation autour de la ville,
l'érection de la mosquée qui porte son nom et où elle
repose encore aujourd'hui, l'aménagement des terrasses alentours,
l'agrandissement de la grande mosquée de Sana’a. Sa mort, à
l'âge de 90 ans, marqua la fin de la dynastie ismaélienne
des Sulayhides.
Visite
:
Outre son passé historique , la réputation de Jiblah
tient aussi à ses extraordinaires minarets (il y en aurait
40 à Jiblah) de grés ocres décorés de chaux
blanche, de ses hautes habitations richement décorées
aux tons gris et vert-pâle, et de son souk aux rues pavées,
dans le même style que Ibb (mais malheureusement sale). Belle vue
des collines opposées, de l'autre côté du wadi, près
de l’hôpital américain, d'où l'on découvre toute
l'harmonie entre les maisons et le site.
La principale mosquée se visite, et le tombeau de la reine Arwa
y est visible. Intéressants bassins d'ablutions où l'eau
est acheminée par un aqueduc construit sous la Reine Arwa.
Les ruines de l'ancien palais de la reine Arwa dominent l'entrée
du village à droite. Ce palais possédait, d'après
la légende, 365 chambres et salles de bain, une pour chaque jour
de l'année (Il semble plus modestement qu'il n'ait contenu que 32
chambres)
Malheureusement,
le village est depuis déjà longtemps sur les programmes de
la plupart des circuits touristiques : à Jiblah, le touriste, on
connaît ! et la visite de la mosquée tourne vite en une distribution
de billets au milieu d’enfants plutôt collants ! Espérons
que cette "pratique" ne reste qu'anecdotique au Yémen.
Attention :
pas d’hébergement à Jiblah.
Le route
conduit à Jiblah en suivant le vallon côté nord. Pour
jouir d'un superbe point de vue de la bourgade et de ses minarets, traversez
ce vallon côté sud, à l'entrée du village, en
direction de l'hôpital américain que l'on repère de
loin.
de IBB à TAEZ (64
km) :
Km 201:
(Km 64) |
Rejoindre la route de Taêz, qui descend
alors progressivement vers les moyens plateaux entre les aloès,
jujubiers et les euphorbes candélabres pouvant atteindre parfois
9 m de haut. |
Km 214 :
(Km 51) |
Sayani Pass (2337 m) . Superbe point de vue**
sur la vallée de Taëz. |
Km 244 :
(Km 21) |
Sur la route Sana’a-Taëz, près de l'aéroport,
au niveau d'une station-service, une bifurcation sur la gauche mène
à Al Janad (cf environs de Taëz). |
Km 254 :
(Km 11) |
Bifurcation à gauche vers Aden (169 km). |
Km 265 :
TAËZ*
(1500m)
(Km 0)
Temps
de visite : vieille ville et mosquée : une demi-journée
Intérêt
: souk - possibilité de visiter la Mosquée Al
Ashrafiya - Site agréable et étape reposante si vous revenez
de la Tihama.
Hébergement
: nombreux hôtels modernes, prix abordables |
Située à 1500m d'altitude, Taëz
s'étale au pied de l'imposant Djebel Saber, dans un agréable
site de verdure et de collines. La région jouit d'un climat agréable
toute l'année qui ont rendu célèbre la cité
: tous les dirigeants du pays y venaient l'été en villégiature.
Taëz donne résolument l'image d'une ville moderne ; c'est
l'un des grands centres industriels et commerciaux du pays. |
|
Avec près de 400.000 habitants (la population de la ville a doublé
juste après la guerre du Golfe, suite au retour des yéménites
travaillant en Arabie Saoudite), les constructions modernes ont poussé
tout autour de la vieille ville, sans toutefois dénaturer le style
architectural yéménite,
Mais Taëz conserve un charme non tâché par la modernité
apparente avec ses mosquées, son pittoresque souk, ses demeures
dans la vieille ville et son site contrasté.
Orientation
:
Le relief accidenté du site et les rues étroites et sinueuses
qui serpentent de collines en collines rendent l'orientation dans la ville
particulièrement difficile. Seul le Djebel Saber et la citadelle
Al Qahira au sud peuvent servir de point de repère. La rue Gamal,
axe principal qui coupe la ville d'est en ouest, se repère aisément.
Plus au sud, la rue du 26 Septembre remonte jusqu'à Bab El Mussa
et Bab El Kebir, les deux portes du souk et de la vieille ville. Perpendiculairement
à ces deux artères, la rue At Tahrir part de Bab El Kébir
et remonte au nord en traversant le marché central moderne. En dehors
de ces trois rues, l'usage d'un plan est préférable.
Histoire :
L'origine de Taez est incertaine. La première référence
à la ville remonte à 1175 quand les Ayyubides choisirent
la ville comme capitale : Turan Shah, à l'appel des yéménites
fut envoyé par son frère, le célèbre Saladin,
alors ministre du calife d'Egypte, pour pacifier l'anarchie régnant
au Yémen et pour répandre les doctrines sunnites contre l'ismaëlisme.
La dynastie Rasulides, qui contrôlait une grande partie du Yémen
du sud et de la Tihama de 1229 à 1454, choisit une nouvelle fois
Taëz comme capitale à la place de Zabid. La ville connut alors
un climat de paix et une certaine prospérité. Les Rasulides,
qui entretenaient des relations avec Aden et Mokha, développèrent
les activités commerciales, édifièrent les remparts,
construisirent de nombreuses mosquées (dont les mosquées
Al Ashrafiya et Muzzafariya) ainsi qu'un aqueduc canalisant l'eau du Djebel
Saber pour approvisionner la ville.
A la fin du règne des Rasulides, la ville devint une étape
commerciale, relais obligatoire entre les ports de Mokha et Aden et le
pouvoir central de Sana'a. Elle subit aussi les va-et-vient et pillages
des envahisseurs en route vers les Hauts-Plateaux.
Taëz redevint capitale en 1948, date de l'assassinat de l'Imam
Yahya par les "Yéménites Libres". Ces derniers installèrent
à Sana'a un nouvel Imam, Abdulla Al Wazir. Mais Ahmed, fils de Yahya,
mit fin aussitôt à cette rébellion en liquidant les
révolutionnaires et en rétablissant l'ancien régime
imâmite à Taëz, et ce jusqu'en 1962, date de la révolution.
Depuis, Taêz est resté un important pôle économique
dans le pays avec ses industrie variées, surtout depuis le retour
forcé des émigrés yéménites travaillant
en Arabie Saoudite, suite à la guerre du Golfe en 1990. |
L’Imam
Ahmed :
le
dernier Imam du Yémen
Quand Ahmed reprend le flambeau de son père Yahya en 1948,
à l'âge de 57ans, il ne se doute pas encore qu'il sera le
dernier Imam Zaydite de l'histoire du Yémen, après plus de
1000 ans de pouvoir imâmite.
A l'image de son père qui affirmait, à l'idée
d'un prêt étranger, en 1947 : "Manger de l'herbe plutôt
que de voir des étrangers dans son pays" , Ahmed reprit sa politique
d'isolationnisme, de lutte contre le modernisme. Tenant les habitants de
Sana'a responsable de la mort de son père et pour se rapprocher
des ses ennemis britanniques basés à Aden, il transféra
la capitale à Taëz.
Trapu et obèse, souffrant d'arthrite, irascible et mégalomane,
Ahmed aimait cultiver une image de terreur et de cruauté. Echappant
miraculeusement à plusieurs attentats, il s'instaura rapidement
une légende autour du personnage soit-disant protégé
par les jinns.
La petite histoire raconte que pendant les réunions publiques,
l'Imam avait l'habitude de s'absenter un instant et d'enregistrer ainsi
les conversations de ces détracteurs à leur insue. Personne
à part l'Imam , ne soupçonnait alors l'existence même
du magnétophone. Revenant dans la salle , il répétait
ce qu'il avait entendu , assurant avoir communiqué avec le diable
.
Après 14 ans de règne, Ahmed mourut dans son lit,
dix jours avant le coup d'état du 26 septembre 1962. Comme pour
tous ses prédécesseurs, aucun portrait du souverain n'a jamais
été publié. |
Visite
:
Le souk et la vieille ville :
Les remparts, construits au XIIIème siècle sous la dynastie
Rasulide, cernaient autrefois la vieille cité. Il ne subsiste aujourd'hui
que quelques restes de l'ancienne enceinte et, perchée sur un rocher
dominant la vieille ville, la citadelle Al Qahira (la victorieuse), qui
servait de résidence aux otages.
La vieille ville ne représente aujourd'hui qu'une très
petite partie de Taëz. Elle s’étale vers le sud du souk (côté
qui monte !).
Le souk, beaucoup plus petit qu'a Sana'a, s'étend surtout entre
Bab El Kebir et Bab Mussa, les deux seules portes subsistant de l'ancienne
enceinte. On y trouve la plupart des produits et objets traditionnels :
tissus, vannerie, et de nombreuses boutiques d'antiquités et de
bijoux d'argent où il ne faut pas hésiter à marchander.
Goûtez au fromage local, en forme de galette, le seul du pays, salé
(le lavez de préférence à l'eau minérale avant
de le manger). Le souk aux épices est l'une des parties les plus
colorées. Les femmes du Djebel Saber (cf environs
de Taëz), reconnaissables à leurs costumes colorés
et à leurs bijoux en or, descendent quotidiennement y vendre leurs
produits et leur réputation en négoce n'est plus à
faire.
Lors de fortes pluies, les eaux ruisselantes descendants du Djebel
Saber transformaient régulièrement les rues du souk en de
véritables torrents boueux. De récents travaux de canalisations
ont permis de remédier à ce problème.
possibilité de changer vos dollars dans les boutiques du souk ,
principalement chez les marchands de bijoux.
Mosquée Muzzafariya :
En remontant du souk les ruelles escarpées de la vieille ville
vers le sud, vous tomberez sur la mosquée Muzzafariya (première
mosquée en venant du souk) reconnaissable à ses dômes
(une vingtaine) et à ses murs extérieurs crénelés.
Construite au XIIIème siècle, elle ne possède pas
de minaret. Des frises finement ciselées entourent ses fenêtres.
Elle ne se visite pas.
Mosquée Al Ashrafiya** :
Située juste au-dessus de la mosquée Muzzafaryia et sous
la citadelle Al Qahira, la mosquée Al Ashrafiya se distingue au-dessus
de la vieille ville par ses deux minarets et ses coupoles blancs.
Sa construction commença sous le règne de Ashraf I en
1295, et se continua sous Ashraf II de 1376 à 1400 (dynastie des
Rasulides). C'est l'une des rares mosquées du pays que les non-musulmans
peuvent visiter. Demander au gardien à l'entrée. Il vous
en coûtera certainement quelques rials (prix variable suivant l'humeur
du gardien!).
La salle de prières est vraiment superbes, avec son plafond
peint, ses frises en stuc et les coquilles St Jacques aux angles. A l'entrée,
on remarquera les boiseries en marqueterie avec incrustation de nacre.
Toujours dans l'entrée mais sur la droite à l’extérieur
de la salle de prière, se trouvent les bassins d'ablutions et hammam.
National muséum :
Sur les hauteurs de la ville moderne, visite de 8h à 12h .
Ancien palais de l'Imam Ahmed, on y expose tous les objets lui ayant
appartenu : vêtements, ustensiles en tous genres, objets médicaux,....
A voir , mais c'est très "kitch" ! Le but de ce musée étant
de démonter le caractère mégalomane de l'Imam Ahmed
et de le discéditer ....
Palais Sala :
Autre palais de l'Imam, sur les hauteurs de la ville, qui y vécu
avant de déménager à Al Hordi (Musée National
actuel). D'autres objets y sont exposés, ainsi que les lions (ou
plutôt ses descendants) de l'Imam.
Hébergement à Taëz :
Les structures hôtelières modernes font de Taez une étape
agréable et recommandée, surtout après un séjour
dans les funduqs ou bivouacs des montagnes ou de la Tihama.Visitez les
chambres avant, l'état et la propreté sont très variables
et ne s'arrangent pas d'une année sur l'autre. La plupart des hôtel
se situent sur ou près de la rue du 26 septembre, ou rue At Tahrir
- AL BORG : rue At Tahrir. Un des meilleurs hôtels
rapport qualité-prix. Semble faire des efforts de propreté.
Possibilité de manger. Salle de bain dans chambre.
- AL JANAD : rue du 26 Septembre. Même style. Propre
et calme.
- PLAZA : rue du 26 Septembre. Très bien tenu
mais plus cher.
- al YEMEN : près de la rue du 26 septembre. Hôtel
récent. Actuellement, notre meilleur adresse à Taêz.
Resto avec menu pas très original mais très bon. Chambres
propres avec douches. Prix un peu plus élevé que les autres
hôtels.
- ASIA Hôtel : nouvel
hôtel, rue At Tahrir.
ENVIRONS DE TAEZ :
DJEBEL
SABER **
Comment
s'y rendre : prendre un taxi à Bab El Kébir (porte
du souk de Taëz) 1200 rials pour deux, ou en 4X4, puis marcher.
Temps
de visite : maximum une demi-journée
Intérêt
: Paysage et extraordinaire point de vue sur Taëz et ses
environs si le temps le permet - Seule société matriarcale
du Yémen, mais vous aurez plus de chance de rencontrer les femmes
du Djebel au souk de Taëz. - Terrasses et petits villages sur les
flancs du Djebel. |
Imposante montagne dominant Taêz à près de 3000 m d'altitude,
prendre la route qui monte derrière la citadelle Al Qahira et traverse
un quartier résidentiel. L'asphalte laisse rapidement place à
une piste raide, dont l'état varie en fonction des dernières
intempéries. Littéralement, le Djebel Saber signifie "La
montagne de la Patience". Elle est renommée parmi les arabes pour
être recouverte de toutes les fleurs du monde! Des flancs du Djebel
Saber, la vue est superbe sur toute la vallée et Taêz, si
le temps le permet. Ceux qui auront un peu de temps en profiteront pour
improviser une petite randonnée entre les terrasses.
Le Djebel Saber est l'un des seuls endroit au
Yémen, voire du monde musulman, ayant conservé des traditions
matriarcales : les femmes ne sont pas voilées (sauf les cheveux),
elles dirigent le foyer et font le commerce (on les rencontrent dans le
souk de Taêz et surtout au souk de Wadi Dhabab). Les habitants du
Djebel Saber sont réputés pour leur hospitalité. Si
vous êtes invités à boire le thé, vous serez
étonnés de voir les hommes à l'écart, cuisiner
et s'occuper des enfants. |
|
WADI
DHABAB **
Comment
s'y rendre : Prendre un taxi à Bab el Kebir (porte du
souk de Taëz) 200 rials pour deux (10 F).
Ou prendre un mini-bus de Taëz direction Bir Basha, descendre
au carrefour en direction du wadi Dhabab et de Al Turbah, et finir en stop
(pick-up) nombreux le dimanche, jour de marché.
Temps
de visite : 2/3 heures maximum
Intérêt : souk tous les dimanche, un des plus originaux
et colorés du pays - Rencontre avec les femmes du Djebel Saber. |
Sortir de Taëz en direction de Al Hoddeidah et de la Tihama, puis
4 km après, dans les faubourg de la ville, bifurquer à gauche
en direction de Al Turbah. Attention : bifurcation mal indiquée.
5 km plus loin, au fond d'un petit wadi sous de grands arbres, se tient
chaque dimanche un souk en plein air, repérable à la foule
toujours présente. Ce souk, l'un des plus intéressants du
Yémen, attire les habitants de la région et notamment du
Djebel Saber. Les femmes, non voilées et aux impressionnantes parures
d'or, y vendent les produits locaux. Les boutiques sont de simples cahuttes
en pierres, vides la semaine mais remplies le dimanche. Marché aux
bestiaux et aux dromadaires.
Dans la même
direction, possibilité de continuer vers Yufrus (superbe mosquée)
et Turba (75km de Taëz, point de vue magnifique)
Les femmes
du Djebel Saber se laissent facilement photographier au marché.
AL JANAD
*
S’y
rendre : prendre un taxi (à Taêz de préférence
ou en provenance de Sana’a) jusqu’au km 244 près de la station-service
(21km avant Taêz). Finir les quelques km en stop
Temps
de visite : ½ h
Intérêt
: visite partielle de l’une des plus vieille mosquée
du Yémen. A visiter si vous avez vraiment du temps |
A une vingtaine de kilomètres au nord de Taëz, sur la route
de Sana'a, se trouve le village de Al Janad, aujourd'hui devenu une simple
petite bourgade.
Histoire :
L'un des trois miklaf lors de l'arrivée de l'Islam au Yémen,
Al Janad possède l'une des plus ancienne mosquée
du
monde, comtemporaine de la mosquée de Sana'a et du vivant de Mohamed.
Elle fut construite au VIIe s. par un disciple de Mohamed, Mu’adh ibn Jabal,
puis reconstruite vers 981-1011 par l’esclave nubien alors vizir de Zébid,
Husayn ibn Salamah. Elle fut restaurée par la Reine Arwa en 1105,
puis brûlée par Turgh Takin, frère de Saladin, vers
1184.
Ses dernières restaurations datent de 1973 et 1990.
La mosquée, construite dans un style sobre, n'est pas d'une
grande beauté architecturale, mais son minaret, avec sa flèche
octogonale, est haut de 70 m. Au centre, une pierre levée indique
la Mecque et sert de cadran solaire. La salle de prière, sous sa
grande voûte blanche, est malheureusement fermée. La vaste
cour de la mosquée compte 75 piliers.
Visite partielle possible mais restauration très laide .
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