ITINERAIRE
N° 7 : Le Nord
Renseignements pratiques
sur l'itinéraire :
Kilométrage
(de Sana'a) : Amran : 46
km - Saada : 246 km
Mode
de déplacement : Taxi
bande marron - Bus (5h de Sana'a à Saada) arrêts à
Amran, Khamir, Al Harf - Stop possible - 4X4 à louer sur place à
Al Gabei pour Shaharah.
Gare
de taxis à Sana'a :
à Hassaba, au nord de Bab El Sha'ub, au croisement des routes de
Saada et de l'aéroport.
Gare
de taxis à Saada :
à la sortie de la ville, sur la route de Sana’a
Etat
des routes : Excellent -
Piste raide pour Shaharah.
Situation
: Territoire des tribus du
nord - barrages de police à la sortie de Sana'a interdisant
l’accès aux touristes non accompagnés par une agence locale
dans la partie nord du pays (route de Hajjah et Saada) . cf Sécurité
Durée
: 2 jours pour Saada aller/retour
à Sana’a, 1 jour de plus pour Shaharah.
Conseil
: Détour et visite
de Shaharah recommandé.
Intérêts : Shaharah***
- Architecture en terre de Saada** et d'Amran*
Hébergement
: funduqs à
Shaharah - Hôtels à Saada |
La région située entre
Amran et Saada parcourt un Yémen très différent du
Yémen des montagnes. En remontant de la capitale, les terrasses
et les reliefs à pic laissent la place à des plateaux ocres
et austères.
La route Amran-Saada respecte approximativement
la frontière entre les territoires des deux principales confédérations
tribales du Yémen, les Bakil (à l’est) et les Hashed (à
l’ouest) (cf tribus),
deux tribus restées fidèles à l'Imam longtemps après
la révolution de 1962, et encore très attachées au
dogme zaydite et aux valeurs bédouines qui régissent le mode
de vie des habitants de la région. Ces deux tribus sont toujours
très indépendantes par rapport au pouvoir central de Sana'a
et restent dévouées à leur Cheikh. Il ne faut donc
pas s’étonner de rencontrer des kalachnikovs à tous les croisements
!
Saada (et sa région) avec
une architecture en terre et pisé (cf architecture),
contraste avec les constructions en pierre de Sana'a et des montagnes.
Le nord est resté le seul
endroit du Yémen où vivaient encore très récemment
quelques familles juives, isolées depuis des siècles en plein
pays shi'ite musulman zaydite (ils étaient environ 250 à
Raydah, une cinquantaine à Saada et quelques uns dans les villages
au nord de Saada).
de SANA'A à AMRAN
(46 km) :
Km 0 :
Quittez Sana'a en laissant l'aéroport sur votre droite et en continuant
jusqu'à Amran.
(Km 246)
Km 46 :
AMRAM
*
(Km 199)
Comment
s’y rendre : sur l’axe Sana’a/Saada
- bus et taxi bande marron en provenance de Sana’a
Temps
de visite : 1 à 2h
Intérêt
: architecture et remparts
en terre |
Amran se situe au carrefour
entre la route du nord vers Saada et de l'ouest vers Hajjah.
La ville moderne a "poussé"
autour de la vieille cité médiévale, mais contrairement
à Sana'a, les remparts, hauts de 10m et longs d’environ 3km,
sont restés presque intactes. Au sud de la vieille ville, un large
espace dégagé près d'un wadi permet d'admirer les
remparts sous leur plus bel angle. |
|
Visite :
Sur cet itinéraire, Amran est la première ville construite
en terre, caractéristique de l'architecture du nord du pays. A Amaran,
ce type d'architecture locale est, en fait, un compromis entre les constructions
en pierre des montagnes et le style en terre et pisée de Saada.
La vieille ville aux ruelles étroites, se parcourt à
pied. Certaines habitations sont percées de petites fenêtres,
d'autres possèdent des linteaux avec des inscriptions en sud-arabiques.
Malheureusement, les détritus jonchant le sol et les égouts
se déversant directement dans les ruelles rendent la ballade et
les lieux plutôt déplaisants.Côté nord, les remparts
sont bien conservés et offrent une belle perspective. Près
de la porte ouest s'étale le souk populaire et animé.
De
Amran à Huth (Shaharah) (83 km) :
Km 69 :
(Km 177) |
Rayda,
ancien village juif (on en rencontre encore quelques uns).
Intéressant marché
le mardi. Plus au nord, les plateaux deviennent rocailleux et sec, aux
couleurs ocres superbes. |
Km 94 :
(Km 152) |
Khamer
. (2600 m). La route évite
la ville fortifiée .
La région Khamer/Huth est
le coeur du territoire de la confédération tribale des Hashed,
dirigée par le cheikh Al Ahmar (le rouge), président du parlement
yéménite et qui contrôle toute la région. |
Km 129 :
(Km 117) |
Huth
(resto),
beau village animé à l’architecture originale. Huth est aussi
le carrefour pour l'excursion vers Shaharah. |
SHAHARAH
***
Comment
s'y rendre : 170 km de Sana'a
- taxi de huth à Al Gabei, puis emprunter 4X4 avec chauffeur
à al Gabei, soit 7000 rials (350 F) ou marcher.
Temps
de visite :
une
journée + nuit sur place obligatoire
Situation
: accés souvent interdit.
Se renseigner à Sana'a avant.
Intérêt
: village-forteresse - beaux
réservoirs - pont
Comment
s’y rendre :cf ci-dessous
Hébergement : funduqs
à Shaharah |
Situé au coeur du territoire des tribus du nord, aux traditions
bien présentes, le site de Shaharah fut rendu célèbre
grâce à son impressionant pont de pierre représenté
sur de nombreuses photographies. L'accés est souvent interdit mais
il n'existe pas de problème de sécurité pour les étrangers.
Accés
à Shaharah :
Il est préférable
de se renseigner à Sana'a sur la possibilité d'accés
à Shaharah et la situation dans la région avant de partir.
De Huth (sur l'axe Sana'a-Saada),
prendre la direction de
Al Gabei (2h - 45 km). Au pied du Djebel
Shaharah, Al Gabei constitue le point de départ de l'excursion.
Il est obligatoire de prendre un 4X4 avec son chauffeur (de la tribu locale
!) sur place. De Huth à Shaharah : prévoir 5 à 7h.
Prévoir un budget d'environ
7000 Ryals (environ 350 F) pour la voiture + 2500 rials pour le guide (125
F).
Il est possible de monter à
pied les 1200m de dénivelé (6h). Mais nous vous conseillons
de monter en voiture et de redescendre à pied, par la Porte des
Turcs (la plus belle descente, 600m de dénivelé).
accès à Shahara parfois interdit
Histoire
de Shaharah :
Juché à 3000m d'altitude,
Shaharah est un véritable nid d'aigle, préservé du
monde, et considéré comme un des sites les plus impressionnants
du Yémen. Il n'était autrefois accessible que par un vieux
pont en pierre encore visible, daté du XVIIe s., la nouvelle piste
d'accès n'étant que très récente. En effet,
Shaharah fut le lieux de refuge des résistants aux XVI et XVIIe
s. lors de la première invasion turque. Au XVIIe s., l'Imam zaydite
Qasim le Grand s'y réfugia et recommença la reconquête.
Lors de la seconde occupation turque
(1839-1918), Shaharah va encore jouer un rôle de refuge aux résistants
et à l'Imam. En 1905, les armées de l'Imam et turcs s'affrontèrent
dans une terrible bataille. Les Ottomans ne purent déloger les yéménites
réfugiés dans la place forte. Après la révolution
de 1962, l'Imam Al Badr en fuite depuis Taëz, s'y réfugia à
son tour avec son armée. Malgré beaucoup de moyens modernes,
l'armée égyptienne ne peut les déloger .
Visite
:
Perché à 3000m d'altitude,
le village de Shaharah est accessible par une piste qui emprunte le célèbre
vieux
pont de pierre, enjambant un impressionant précipice.
Le village est composé de
maisons de pierre, décorées de frises. Il possède
des
citernes d'eau creusées dans le roc au XVIIe s., lors
de la première occupation turque, parmi les plus grandes et les
plus belles du Yémen.
Hébergement à
Shaharah :
Il existe trois funduqs -
Tous sans confort et nourriture frugale (prévoir ses réserves)
- Mais une nuit sur place est inévitable : préférez
le funduq de gauche .
De HUTH (Shaharah) à
SAADA (119 km):
Km
127 :
(Km 119) |
Revenir à Huth
. |
Km 157
:
(Km 89) |
Al
Harf . Petit souq
le long de la route. Une piste part du village vers le Jawf à l'est,
mais cet itinéraire reste interdit par les autorités jusqu'à
présent.
A partir de Al Harf , apparaissent
les premières habitations en terre et en zabur typiques de l'architecture
locale du nord du pays. |
Km 173
:
(Km 73) |
Superbes exemples de
constructions en Zabur (superposition de bandes de terre) avec niveaux
de différentes couleurs (typique du Jawf tout proche) .
Peu à peu, le paysage s'élargit,
laissant place à un grand plateau rocailleux, puis à de très
beaux paysages montagneux volcaniques . |
Km 228
:
(Km 18) |
Les villages en pisé
se succèdent le long de la route jusqu'à Saada.
Hauts greniers cylindriques
en terre remarquables. |
Km 246 SAADA**
(km 0)
Gare
des taxis : sur la route de Sana'a, à l'extérieur
de la vieille ville.
Comment
s’y rendre : terminus des
taxis bande marron et des bus en provenance de Sana’a
Temps
de visite : une demi- journée
- nuit sur place
Intérêt
: architecture en terre et
pisé - alentours de Saada, marché le dimanche |
A près de 250km au nord de la
capitale, Saada est la ville la plus septentrionale du pays, dernière
ville avant la frontière saoudienne, ce qui lui confère sa
vocation commerçante, mais aussi son caractère indépendant
vis-à-vis de la capitale Sana'a et du reste du pays. Bien qu’entourée
d’un aride plateau calcaire parsemé de volcans, Saada est située
au cœur d’une immense plaine fertile, où s’étalent vergers
et champs cultivée.
Préhistoire
et Histoire :
La région de Saada était
un pôle important de peuplemnt au Néolithique (8000-3000 avJC).
Des gravures rupestres ont été retrouvées dans un
massif montagneux à l'ouest de la ville, autour de ce qui devait
être un lac. Une datation au Carbone 14 de charbons retrouvés
sur place avance la date de 4250avJC.
La ville de Saada existait bien
avant l'Islam, puisqu'elle figurait déjà comme étape
caravanière sur la Route de l'Encens. Mais Saada est pour la première
fois citée dans les archives au Xe s. par Al Hamdani dans sa "Description
de l’Arabie du Sud". A l'époque, la cité jouissait d'une
certaine importance et se révélait comme capitale du Zaydisme.
En effet, en 892, Yahya bin Husayn bin Qasim ar-Rassi (sic !), dignitaire
religieux d'origine irakienne suivant l'enseignement à Médine
de Zayd ibn Ali, fondateur du zaydisme, fut invité à Saada
par les yéménites pour régler leurs différents
entre tribus. Yahya y réussit avec brio et fonda en 898 un Etat
unifié. En 901, il se proclama Imam. La doctrine Zaydiste devait
ensuite se répandre sur tous les Hauts-Plateaux.
En 1597, alors que les turcs occupe
Sana'a, l'Imam al Mansur al Qasim se réfugia à Saada et la
ville devint la nouvelle capitale des yéménites zaydites
rebelles (jusqu’en 1636, date à laquelle les turcs quittèrent
le pays et Sana'a redevint capitale).
En 1962, pendant la guerre civile,
les tribus royalistes du Nord, opposées aux républicains,
apportent leur soutien à l'Imam Al Badr qui organise la rébellion
depuis Saada.
Aujourd'hui, le code tribale est
encore très respecté dans la région.
Visite
:
Seule la vieille ville de
Saada, enfermée dans ses superbes remparts, présente un réel
intérêt, avec sa singulière architecture en pisé,
comparable à certaines constructions marocaines. Malheureusement,
les constructions modernes cernent et cachent la vieille cité et
ses superbes remparts.
La technique de construction
des maisons employée à Saada est le zabur : il s’agit
d’un mélange de terre argileuse et de paille qui fermente et sert
de liant. Pour construire une maison, on superpose ainsi des boudins de
boue d’environ 50cm de hauteur pour une épaisseur de 80cm à
1m. Vers le haut de la maison, les boudins sont légèrement
moins épais (40 à 50cm), provoquant un " amincissement "
au sommet de l’habitation. |
|
Le tour des fenêtres est parfois
rehaussé d’une couche de plâtre, avec encore des oculis en
albâtre. Le climat et les guerres successives expliquent la taille
réduite des ouvertures.
La visite de la vieille ville commence
par la porte sus de Bab el Yemen (près de la gare aux taxis, sur
la route de Sana'a), qui débouche sur la place centrale du souk
où se trouvaient les commerçants juifs, encore présents
jusqu'au milieu des années 1990.
Un peu plus loin, la Grande Mosquée
du XIIe s., avec ses 12 coupoles cannelées, abrite les tombeaux
de Al Hadi Yahya Ibn Al Hussein et de sa famille, premier Imam zaîdite
du Yémen, ce qui revêt à Saada le titre de ville sainte.
C'est le lieu le plus sacré et le plus vénéré
des zaydites yéménites. Derrière de la mosquée
magnifique .
Il faut ensuite parcourir la vieille
ville étonnante de beauté au hasard des rues. Le tour de
la ville par les remparts en terre, restés intacts sur toute
leur longueur avec leurs tours de gué et leurs créneaux,
offre de superbes perspectives sur la vieille cité.
La largeur des remparts a été
calculé pour qu'un âne chargé puisse y passer. A l’ouest
et au nord de la ville, toujours du haut des remparts, vous pourrez admirer
le plus vaste et le plus ancien cimetière zaydite du Yémen,
avec ses mausolées et ses stèles savamment sculptées.
Près des remparts à
l’est, l’imposant fort, aujourd’hui bâtiment administratif, ne se
visite pas.
Attention parfois au jet de pierres
de la part des enfants !
pour profiter pleinement de la beauté de la ville et jouir d’un
beau panorama, faites le tour de la cité sur les remparts.
Hébergement à
Saada :
Hôtel MAMOON : sur
la route de Sana'a , arrivant sur la droite - "Relativement" bien tenu
- Préférez les chambres du troisième étage,
plus récentes et plus grandes.
Hôtel RAHBAN : sur
la route de Sana'a
Hôtel BILQUIS : sur
la route de Sana'a, en arrivant juste après le Mamoon sur la gauche
- Grandes chambres assez propres. Sanitaires potables - Bon marché
.
Restaurant à Saada
:
- Resto juste en face du Bilquis.
Cuisine yéménite et patron acueillant .
- Resto sur la place au centre de
la vieille ville - Petite terrasse très agréable - Cuisine
yéménite.
ENVIRONS
DE SAADA :
Souk Al Tahl : à 10km environ au nord de Saada, sur la route
de Najran, se situe Souk Al Tahl, où tous les samedis, se tient
un impressionnant souk aux armes : on peut y acheter kalachnikov, pistolets,
munitions, voitures, ..., le tout provenant de marchés illégaux.
Ici, près de la frontière
saoudiennes et loin de la capitale, les tribus font " leur " loi !
Rahban :
Wadi Abdin :
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