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ITINERAIRE N° 7 :  Le Nord
 
de  SANA'A  à  SAADA
 

                                      SAADA **
 
 

                                  91
 

                                                                  Al Harf

                                                          30
                 Shaharah ***
                                                      Huth
                Al Gabei           2h
                                                  35

                                   Khamer

                                                     25

                                                           Raydah
                                             23
       Hajjah         Kohlan          Amran *
 

                                                        46

                                                                    SANA'A
 

Renseignements pratiques sur l'itinéraire :
Kilométrage (de Sana'a) : Amran : 46 km - Saada : 246 km
Mode de déplacement : Taxi bande marron - Bus (5h de Sana'a à Saada) arrêts à Amran, Khamir, Al Harf - Stop possible - 4X4 à louer sur place à Al Gabei pour Shaharah.
Gare de taxis à Sana'a : à Hassaba, au nord de Bab El Sha'ub, au croisement des routes de Saada et de l'aéroport.
Gare de taxis à Saada : à la sortie de la ville, sur la route de Sana’a
Etat des routes : Excellent - Piste raide pour Shaharah.
Situation : Territoire des tribus du nord -  barrages de police à la sortie de Sana'a interdisant l’accès aux touristes non accompagnés par une agence locale dans la partie nord du pays (route de Hajjah et Saada) . cf Sécurité
Durée : 2 jours pour Saada aller/retour à Sana’a, 1 jour de plus pour Shaharah.
Conseil : Détour et visite de  Shaharah recommandé.
Intérêts : Shaharah*** - Architecture en terre de Saada** et d'Amran*
Hébergement :  funduqs à Shaharah - Hôtels à Saada

La région située entre Amran et Saada parcourt un Yémen très différent du Yémen des montagnes. En remontant de la capitale, les terrasses et les reliefs à pic laissent la place à des plateaux ocres et austères. 
La route Amran-Saada respecte approximativement la frontière entre les territoires des deux principales confédérations tribales du Yémen, les Bakil (à l’est) et les Hashed (à l’ouest) (cf tribus), deux tribus restées fidèles à l'Imam longtemps après la révolution de 1962, et encore très attachées au dogme zaydite et aux valeurs bédouines qui régissent le mode de vie des habitants de la région. Ces deux tribus sont toujours très indépendantes par rapport au pouvoir central de Sana'a et restent dévouées à leur Cheikh. Il ne faut donc pas s’étonner de rencontrer des kalachnikovs à tous les croisements !
Saada (et sa région) avec une architecture en terre et pisé (cf architecture), contraste avec les constructions en pierre de Sana'a et des montagnes.
Le nord est resté le seul endroit du Yémen où vivaient encore très récemment quelques familles juives, isolées depuis des siècles en plein pays shi'ite musulman zaydite (ils étaient environ 250 à Raydah, une cinquantaine à Saada et quelques uns dans les villages au nord de Saada).



de SANA'A à AMRAN (46 km) : 

Km 0 : Quittez Sana'a en laissant l'aéroport sur votre droite et en continuant jusqu'à Amran.
(Km 246)


Km 46 : AMRAM *
(Km 199)

 
Comment s’y rendre : sur l’axe Sana’a/Saada - bus et taxi bande marron en provenance de Sana’a 
Temps de visite : 1 à 2h 
Intérêt : architecture et remparts en terre
Amran se situe au carrefour entre la route du nord vers Saada et de l'ouest vers Hajjah.
La ville moderne a "poussé" autour de la vieille cité médiévale, mais contrairement à Sana'a, les remparts, hauts de 10m et longs d’environ 3km, sont restés presque intactes. Au sud de la vieille ville, un large espace dégagé près d'un wadi permet d'admirer les remparts sous leur plus bel angle.

Visite :
Sur cet itinéraire, Amran est la première ville construite en terre, caractéristique de l'architecture du nord du pays. A Amaran, ce type d'architecture locale est, en fait, un compromis entre les constructions en pierre des montagnes et le style en terre et pisée de Saada.
La vieille ville aux ruelles étroites, se parcourt à pied. Certaines habitations sont percées de petites fenêtres, d'autres possèdent des linteaux avec des inscriptions en sud-arabiques. Malheureusement, les détritus jonchant le sol et les égouts se déversant directement dans les ruelles rendent la ballade et les lieux plutôt déplaisants.Côté nord, les remparts sont bien conservés et offrent une belle perspective. Près de la porte ouest s'étale le souk populaire et animé.


De Amran à Huth (Shaharah) (83 km) :
 
Km 69 :
(Km 177) 
Rayda, ancien village juif (on en rencontre encore quelques uns).
Intéressant marché le mardi. Plus au nord, les plateaux deviennent rocailleux et sec, aux couleurs ocres superbes.
Km 94 : 
(Km 152)
Khamer . (2600 m). La route évite la ville fortifiée .
La région Khamer/Huth est le coeur du territoire de la confédération tribale des Hashed, dirigée par le cheikh Al Ahmar (le rouge), président du parlement yéménite et qui contrôle toute la région.
Km 129 :
(Km 117) 
Huth (resto), beau village animé à l’architecture originale. Huth est aussi le carrefour pour l'excursion vers Shaharah.




SHAHARAH ***  
Comment s'y rendre : 170 km de Sana'a - taxi de huth à Al Gabei, puis emprunter 4X4 avec chauffeur à al Gabei, soit 7000 rials (350 F) ou marcher.
Temps de visite : une journée + nuit sur place obligatoire
Situation : accés souvent interdit. Se renseigner à Sana'a avant.
Intérêt : village-forteresse - beaux réservoirs - pont 
Comment s’y rendre :cf ci-dessous
Hébergement : funduqs à Shaharah
Situé au coeur du territoire des tribus du nord, aux traditions bien présentes, le site de Shaharah fut rendu célèbre grâce à son impressionant pont de pierre représenté sur de nombreuses photographies. L'accés est souvent interdit mais il n'existe pas de problème de sécurité pour les étrangers.

Accés à Shaharah :
Il est préférable de se renseigner à Sana'a sur la possibilité d'accés à Shaharah et la situation dans la région avant de partir.
De Huth (sur l'axe Sana'a-Saada), prendre la direction de Al Gabei (2h - 45 km). Au pied du Djebel Shaharah, Al Gabei constitue le point de départ de l'excursion. Il est obligatoire de prendre un 4X4 avec son chauffeur (de la tribu locale !) sur place. De Huth à Shaharah : prévoir 5 à 7h.
Prévoir un budget d'environ 7000 Ryals (environ 350 F) pour la voiture + 2500 rials pour le guide (125 F).
Il est possible de monter à pied les 1200m de dénivelé (6h). Mais nous vous conseillons de monter en voiture et de redescendre à pied, par la Porte des Turcs (la plus belle descente, 600m de dénivelé).
accès à Shahara parfois interdit

Histoire de Shaharah :
Juché à 3000m d'altitude, Shaharah est un véritable nid d'aigle, préservé du monde, et considéré comme un des sites les plus impressionnants du Yémen. Il n'était autrefois accessible que par un vieux pont en pierre encore visible, daté du XVIIe s., la nouvelle piste d'accès n'étant que très récente. En effet, Shaharah fut le lieux de refuge des résistants aux XVI et XVIIe s. lors de la première invasion turque. Au XVIIe s., l'Imam zaydite Qasim le Grand s'y réfugia et recommença la reconquête. 
Lors de la seconde occupation turque (1839-1918), Shaharah va encore jouer un rôle de refuge aux résistants et à l'Imam. En 1905, les armées de l'Imam et turcs s'affrontèrent dans une terrible bataille. Les Ottomans ne purent déloger les yéménites réfugiés dans la place forte. Après la révolution de 1962, l'Imam Al Badr en fuite depuis Taëz, s'y réfugia à son tour avec son armée. Malgré beaucoup de moyens modernes, l'armée égyptienne ne peut les déloger .

Visite :
Perché à 3000m d'altitude, le village de Shaharah est accessible par une piste qui emprunte le célèbre vieux pont de pierre, enjambant un impressionant précipice. 
Le village est composé de maisons de pierre, décorées de frises. Il possède des citernes d'eau creusées dans le roc au XVIIe s., lors de la première occupation turque, parmi les plus grandes et les plus belles du Yémen.

Hébergement à Shaharah :
Il existe trois funduqs - Tous sans confort et nourriture frugale (prévoir ses réserves) - Mais une nuit sur place est inévitable : préférez le funduq de gauche .



De HUTH (Shaharah) à SAADA (119 km):
 
Km 127 : 
(Km 119)
Revenir à Huth .
Km 157 : 
(Km 89) 
Al Harf . Petit souq le long de la route. Une piste part du village vers le Jawf à l'est, mais cet itinéraire reste interdit par les autorités jusqu'à présent.
A partir de Al Harf , apparaissent les premières habitations en terre et en zabur typiques de l'architecture locale du nord du pays.
Km 173 : 
(Km 73) 
Superbes exemples de constructions en Zabur (superposition de bandes de terre) avec niveaux de différentes couleurs (typique du Jawf tout proche) .
Peu à peu, le paysage s'élargit, laissant place à un grand plateau rocailleux, puis à de très beaux paysages montagneux volcaniques .
Km 228 :
(Km 18)
Les villages en pisé se succèdent le long de la route jusqu'à Saada.
 Hauts greniers cylindriques en terre remarquables.




Km 246 SAADA**
(km 0)  
Gare des taxis :  sur la route de Sana'a, à l'extérieur de la vieille ville.
Comment s’y rendre : terminus des taxis bande marron et des bus en provenance de Sana’a
Temps de visite : une demi- journée - nuit sur place
Intérêt : architecture en terre et pisé - alentours de Saada, marché le dimanche
A près de 250km au nord de la capitale, Saada est la ville la plus septentrionale du pays, dernière ville avant la frontière saoudienne, ce qui lui confère sa vocation commerçante, mais aussi son caractère indépendant vis-à-vis de la capitale Sana'a et du reste du pays. Bien qu’entourée d’un aride plateau calcaire parsemé de volcans, Saada est située au cœur d’une immense plaine fertile, où s’étalent vergers et champs cultivée.

Préhistoire et Histoire :
La région de Saada était un pôle important de peuplemnt au Néolithique (8000-3000 avJC). Des gravures rupestres ont été retrouvées dans un massif montagneux à l'ouest de la ville, autour de ce qui devait être un lac. Une datation au Carbone 14 de charbons retrouvés sur place avance la date de 4250avJC.
La ville de Saada existait bien avant l'Islam, puisqu'elle figurait déjà comme étape caravanière sur la Route de l'Encens. Mais Saada est pour la première fois citée dans les archives au Xe s. par Al Hamdani dans sa "Description de l’Arabie du Sud". A l'époque, la cité jouissait d'une certaine importance et se révélait comme capitale du Zaydisme. En effet, en 892, Yahya bin Husayn bin Qasim ar-Rassi (sic !), dignitaire religieux d'origine irakienne suivant l'enseignement à Médine de Zayd ibn Ali, fondateur du zaydisme, fut invité à Saada par les yéménites pour régler leurs différents entre tribus. Yahya y réussit avec brio et fonda en 898 un Etat unifié. En 901, il se proclama Imam. La doctrine Zaydiste devait ensuite se répandre sur tous les Hauts-Plateaux.
En 1597, alors que les turcs occupe Sana'a, l'Imam al Mansur al Qasim se réfugia à Saada et la ville devint la nouvelle capitale des yéménites zaydites rebelles (jusqu’en 1636, date à laquelle les turcs quittèrent le pays et Sana'a redevint capitale).
En 1962, pendant la guerre civile, les tribus royalistes du Nord, opposées aux républicains, apportent leur soutien à l'Imam Al Badr qui organise la rébellion depuis Saada.
Aujourd'hui, le code tribale est encore très respecté dans la région.

Visite :
Seule la vieille ville de Saada, enfermée dans ses superbes remparts, présente un réel intérêt, avec sa singulière architecture en pisé, comparable à certaines constructions marocaines. Malheureusement, les constructions modernes cernent et cachent la vieille cité et ses superbes remparts.
La technique de construction des maisons employée à Saada est le zabur : il s’agit d’un mélange de terre argileuse et de paille qui fermente et sert de liant. Pour construire une maison, on superpose ainsi des boudins de boue d’environ 50cm de hauteur pour une épaisseur de 80cm à 1m. Vers le haut de la maison, les boudins sont légèrement moins épais (40 à 50cm), provoquant un " amincissement " au sommet de l’habitation.
Le tour des fenêtres est parfois rehaussé d’une couche de plâtre, avec encore des oculis en albâtre. Le climat et les guerres successives expliquent la taille réduite des ouvertures.
La visite de la vieille ville commence par la porte sus de Bab el Yemen (près de la gare aux taxis, sur la route de Sana'a), qui débouche sur la place centrale du souk où se trouvaient les commerçants juifs, encore présents jusqu'au milieu des années 1990.
Un peu plus loin, la Grande Mosquée du XIIe s., avec ses 12 coupoles cannelées, abrite les tombeaux de Al Hadi Yahya Ibn Al Hussein et de sa famille, premier Imam zaîdite du Yémen, ce qui revêt à Saada le titre de ville sainte. C'est le lieu le plus sacré et le plus vénéré des zaydites yéménites. Derrière de la mosquée magnifique .
Il faut ensuite parcourir la vieille ville étonnante de beauté au hasard des rues. Le tour de la ville par les remparts en terre, restés intacts sur toute leur longueur avec leurs tours de gué et leurs créneaux, offre de superbes perspectives sur la vieille cité.
La largeur des remparts a été calculé pour qu'un âne chargé puisse y passer. A l’ouest et au nord de la ville, toujours du haut des remparts, vous pourrez admirer le plus vaste et le plus ancien cimetière zaydite du Yémen, avec ses mausolées et ses stèles savamment sculptées.
Près des remparts à l’est, l’imposant fort, aujourd’hui bâtiment administratif, ne se visite pas.
Attention parfois au jet de pierres de la part des enfants !

  pour profiter pleinement de la beauté de la ville et jouir d’un beau panorama, faites le tour de la cité sur les remparts.
 


Hébergement à Saada :
Hôtel MAMOON : sur la route de Sana'a , arrivant sur la droite - "Relativement" bien tenu - Préférez les chambres du troisième étage, plus récentes et plus grandes. 
Hôtel RAHBAN : sur la route de Sana'a 
Hôtel BILQUIS : sur la route de Sana'a, en arrivant juste après le Mamoon sur la gauche - Grandes chambres assez propres. Sanitaires potables - Bon marché .

Restaurant à Saada :
- Resto juste en face du Bilquis. Cuisine yéménite et patron acueillant .
- Resto sur la place au centre de la vieille ville - Petite terrasse très agréable - Cuisine yéménite.




ENVIRONS DE SAADA

Souk Al Tahl : à 10km environ au nord de Saada, sur la route de Najran, se situe Souk Al Tahl, où tous les samedis, se tient un impressionnant souk aux armes : on peut y acheter kalachnikov, pistolets, munitions, voitures, ..., le tout provenant de marchés illégaux.
Ici, près de la frontière saoudiennes et loin de la capitale, les tribus font " leur " loi !

Rahban :

Wadi Abdin :