Le voyage au Yémen est-il dangereux ? Ce sentiment d'insécurité
pour ce pays mal connu continue malheureusement d'être encouragé
par certaines agences de voyages et médias en France.
Même si le risque "zéro" n'existe pas et malgré
une actualité régionale mouvementée, voyager au
Yémen est relativement sûr.
Une grande partie du territoire est facilement accessible et reste
sans danger pour les touristes. Pour certaines de vos étapes, il
vous faudra retirer au Ministère du Tourisme, une Autorisation
obligatoire, gratuite. Ces formalités sont facilitées
si vous voyagez avec une agence (contactée en Europe ou directement
sur place). Pour les voyageurs individuels, ces étapes peuvent leur
être interdites, ou autorisées si accompagné d'un militaire.
Où
et à qui SE RENSEIGNER ?
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- Ambassade de France à
Sana'a :
Tél.: 00.967.1.268.888/882/885 (24h/24h)
A contacter en priorité pour une demande de renseignements.
Téléphoner au Consulat, le matin uniquement.
Site de l'ambassade de France à Sana'a :
http:/www.y.net.ye/ambafrancesanaa/ |
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- Ambassade du Yémen en
France : 25 rue Georges Bizet 75016 PARIS
Métro Iéna ou Alma-Marceau.
Tél.: 01-53-23-87-85 (Consulat)
Plutôt "avares" d'informations. Demandez de préférence
l’attachée de Presse à l’Ambassade du Yémen à
Paris. |
|
- http://www.diplomatie.fr
Site du Ministère des Affaires Etrangères, très
clair, qui renseigne sur la sécurité de chaque pays et donne
quelques informations pratiques dans sa rubrique "Conseils aux voyageurs".
L'information n'est malheureusement pas toujours bien réactualisée
pour le Yémen ! |
REGIONS
DECONSEILLEES et REGLEMENTEES
L'accés à certains itinéraires est interdit (a).
Sur d'autres itinéraires, une simple autorisation est à
demander au Ministère du Tourisme à Sana'a (b)
et si vous circulez individuellement dans le pays (bus, taxis,stop), un
militaire peut éventuellement vous accompagner pendant toute
la durée du voyage.
Suivant l'évolution de la situation, des barrages sporadiques
peuvent être posés ou levés à n’importe quel
moment (c).
Adresse du Ministère du Tourisme : sur Zubayri
Street, grand boulevard partant de Bab El Yémen en direction de
Hoddeidah (vers ouest). Après 2km, bâtiment en brique rouge
sur la gauche (suivre indications Tourist Police). L'autorisation à
demander est appelée "tasrih".
a) Régions fortement déconséillées
ou interdites :
Aucune agence locale ne s'aventure dans ces régions.
- région frontalière yéméno-saoudienne
- région du Jawf (nord le l'itinéraire 6 : Sana'a-Ma'reb)
b) Les itinéraires réglementés :
Pour emprunter ces itinéraires, il faut obligatoirement
une autorisation à retirer au Ministère du Tourisme à
Sana'a. Ces itinéraires peuvent parfois être interdits
aux touristes individuels (ou autorisés si accompagné d'un
militaire).
- itinéraire 6 : Sana’a-Ma’reb
- itinéraire 2 : Sana’a-Hajjah
- itinéraire 7 : Sana’a-Saada
- itinéraire 3 : Sana'a-Al
Mahwit
c) Les barrages de police rares, voire exceptionnels :
- itinéraire 11 : partie Al
Baydah-Al Mukalla
- itinéraire 12 : Al
Mukalla-Tarim |
Arabie
Saoudite
Saada
Jawf
Hajjah
Al
Mahwit
Sanaa Mareb
|
Aujourd'hui, un excellent réseau routier dessert les principales
villes du Yémen. En dehors des grands axes, les pistes sillonnent
le pays, souvent sans aucune indication. Si vous désirez vous éloigner
des axes principaux, il vaut mieux avoir recours à un chauffeur
connaissant la région.
PRISES D'OTAGES
:
Historique :
La pratique des prise d'otages fait partie des traditions tribales
depuis des siècles dans cette région du monde.
Avec l'augmentation du tourisme à partir du début des
années 90, les tribus du nord et du nord-est du pays trouvèrent
alors en cette pratique séculaire un moyen de faire pression sur
les autorités gouvernementales, dans le but d'obtenir des réponses
à leurs revendications (libération de prisonniers, construction
de puits d'eau, ...)
Les prises d'otages de touristes atteignirent leur sommet dans les
années 1996-98, période où les étrangers étaient
alors nombreux à visiter le pays. Mais les bédouins n'ont
jamais utilisé leurs armes contre eux. Au contraire, ces prises
d'otages, se terminant toujours bien, prirent un aspect presque folklorique
et encouragèrent même le tourisme au Yémen pendant
quelque temps !
Mais le kidnapping de décembre 1998 et son issue fatale, marqua
un
profond changement. Non pas orchestré cette fois par les
tribus mais par un groupuscule islamiste, l'Armée Islamistes d'Aden
(cf chapitre Islamisme ci-dessous), il provoqua la mort de quatre touristes
lors de la tentative de libération par l'armée régulière.
L'amalgame entre "tribus" et "islamistes" fut malheureusement vite
fait : beaucoup d'agences de voyages décidèrent alors d'annuler
leurs circuits au Yémen.
A partir de 1999, les kidnapping diminuèrent beaucoup, en corrélation
avec la chute du tourisme, ne concernant principalement que la population
expatriée.
Aujourd'hui, par précaution, certains itinéraires sont
réglementés ou interdits (cf ci-dessus) mais le tourisme
essaie reprendre malgré une actualité régionale mouvementée.
Sources des données du tableau ci-dessous : http://www.al-bab.com
Année |
Nb de prises d'otages |
Touristes |
Expatriés |
Nb pers. prises en otages |
Touristes |
Expatriés |
2001 |
7 |
1 |
6 |
8 |
2 |
6 |
2000 |
6 |
2 |
4 |
8 |
4 |
4 |
1999 |
10 |
4 |
6 |
27 |
11 |
16 |
1998 |
11 |
6 |
5 |
42 |
33 |
9 |
1997 |
10 |
6 |
4 |
50 |
43 |
7 |
1996 |
4 |
2 |
2 |
23 |
21 |
2 |
TOTAL |
47 |
21 |
26 |
157 |
114 |
43 |
NATIONALITES des OTAGES (depuis janvier 1996) :
Italie ... 40
France ... 26
Allemagne ... 26
Grande-Bretagne ... 20
Etats-Unis ... 9
Hollande ... 6 |
Belgique ... 6
Pologne ... 6
Russie ... 4
Corée ... 3
Soudan ... 3
Australie ... 2 |
Norvège ... 2
China ... 2
Canada ... 1
Ukraine ... 1
Suède ... 1
Bulgarie ... 1 |
REMARQUES : Trois Britanniques et un Australien ont été
tués lors de la prise d'otage du 29 décembre 1998 par par
l' "Armée Islamique d'Aden".
Un otage norvégien a été tué lors d'une
fusillade le 11 Juin 2000.
Tous les autres otages ont été relâchés
sain et sauf. |
L'ISLAMISME
au YEMEN
Suite à la première guerre du Golfe et à la prise
de position du pays contre une intervention américaine, beaucoup
de yéménites émigrés en Arabie saoudite furent
obligés de revenir au Yémen. Ceci eut pour conséquence,
outre une baisse très importante d'entrée de devises dans
le pays, la pénétration des idées wahabites dans la
société yéménité et une radicalisation
d'une partie des musulmans sunnites issus de cette immigration forcée,
ayant côtoyés les écoles et la société
wahhabite saoudienne.
Ce sentiment extrémiste religieux se rencontre surtout dans
le Hadramaout et les régions d'Aden et Mukalla. L'Armée Islamique
d'Aden (AIA) est aujourd'hui placé sur la liste rouge des Américains.
Aujourd'hui, les autorités yéménites coopèrent
avec les autorités américaines pour combattre le terrorisme
régionale, ce-dernier servant aussi de prétexte aux américains
pour mieux justifier une présence militaire dans cette région
stratégique et géopolitiquement si convoitée que représente
le Yémen.
Mais l'armée gouvernementale, toujours appuyée par les
américains, a mis en oeuvre beaucoup de moyens pour mettre un terme
aux agissements et à l'extension de l'Armée Islamique d'Aden
ou d'autres groupuscules islamistes pro- Al Qaïda.
De part sa géographie, le Yémen reste un pays potentiellement
favorable à l'installation de groupuscules islamistes, principalement
dans l'est du pays et dans les régions frontalières de l'Arabie
Saoudite. Mais de part les mentalités et la tradition religieuse
locale plutôt tolérante, les idées wahhabites auront
du mal à s'implanter dans la société yéménite
toute entière, même si elles trouvent un écho dans
une partie de la population encore très minoritaire. Le parti islamiste
yéménite Islah (qui participe aux élections nationales)
représente bien une conception plus conservatrice, mais il est difficile
de le comparer avec les mouvements islamistes de certains pays musulmans.
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